1.1.4 Le service du PEB dans la bibliothèque

En vertu de l’arrêté du 20 Novembre 1886, l’activité de prêt entre bibliothèques pratiquée pour des livres anciens étrangers, a d’abord été admise dans les bibliothèques ‘« comme un élargissement du prêt à domicile ’» 23 . La demande provient principalement d’une population d’enseignants chercheurs et les étudiants 3ème cycle. Grâce à la technique de la reprographie, apparue dans les années 1960, les prêts des fascicules de revues ont laissé la place à la reproduction et à la fourniture des articles demandés. La fourniture de documents est venue rejoindre le prêt en tant qu’activité, à l’intérieur du service du PEB. Elle a permis de remédier au souci ‘« bibliothéconomique ’» de la disponibilité de la collection. D’un point de vue légal, la photocopie bénéficie de l’appui de la loi du 11 mars 1957 qui l’autorise dans le cadre d’un usage privé ‘« au lieu et place d’un prêt ou d’une transcription ’» 24 .

Comme le souligne dès les années 1970 un article de professionnels français 25 , le PEB a été lié aux ‘« conditions technologiques qui favorisent son efficacité ’».Le gain de temps que la FDD ait procuré aux demandeurs d’articles, est pour beaucoup dans son succès. A l’intérieur même de l’activité, l’intégration de technologies, telle que la microfiche ou le fax 26 . Ce dernier qui réalise simultanément la reproduction et la transmission du document, a été mis à contribution pour améliorer les délais de fourniture et donc d’accès pour les chercheurs. Dans la mesure où elles fournissent la documentation nécessaire à l’avancement de leurs travaux, les activités du PEB peuvent être considérées comme liées aux exigences des chercheurs et à l’évolution de leurs demandes et de leurs attentes en matière d’accès à l’information scientifique. Dès lors, les services du PEB participent au développement de la recherche.

A ses débuts en France, au milieu des années 1950 27 , le PEB n’a pas toujours reçu un accueil favorable auprès des bibliothécaires. Ces derniers considéraient que le PEB éloignait la bibliothèque de l’acquisition et donc de la collection, porteuse d’enjeux identitaires pour les bibliothèques.

Cependant, à mesure que les flux de documents et leur prix augmentaient, le service est passé de la tolérance à l’acceptation. Il s’est intégré aux activités de la bibliothèque pour suppléer les acquisitions par une possibilité d’accès à distance. Dès lors, il est présenté aussi bien dans le discours des professionnels des bibliothèques que dans la littérature - indifféremment anglo-saxonne et francophone – comme une forme de partage de ressources. On lui a également consacré un service à part entière, apparu dans les organigrammes des bibliothèques universitaires. Le service du prêt entre bibliothèques, moyen alternatif d’acquisition prend alors une ampleur considérable.

Notes
23.

- Nortier, Michèle.- « Le prêt entre bibliothèques en France », in : Bulletin des Bibliothèques de France, 1965, n°4, pp. 119 - 131.

24.

- Pallier, Denis ; Motais de Narbonne, Anne-Marie ; Lupovici, Christian .- « Statistiques du prêt interbibliothèques en 1975 », in : Bulletin des Bibliothèques de France, 1977, n°5, pp. 259-321

25.

- Idem.

26.

- La notion de FDD a regroupé la fourniture par fax et par microfiche, marginales en comparaison avec une FDD papier. L’annexe VII donne un bref aperçu de ces activités intégrées au service du PEB.

27.

- Nortier, Michèle.- « Le prêt entre bibliothèques en France », in : Bulletin des Bibliothèques de France, 1965, n°4, pp. 119 – 131.