1.3.2 La nécessité du quantitatif : collecte et limite des données

D’un point de vue professionnel, par les informations qu’ils apportent sur l’activité du service, les chiffres du PEB sont un véritable outil de gestion. Les premiers chiffres relatifs au PEB français figurent dans la revue professionnelle du Bulletin des Bibliothèques de France de l’année 1952. Ces données portaient sur les activités de 1950. A cette époque, les méthodes de collecte de données étaient loin d’être homogènes. C’est pourquoi on peut remarquer qu’elles se contentaient d’apporter des chiffres, assez isolés, relevant des activités essentielles de la bibliothèque et qui ne peuvent donner lieu à des études approfondies ou des évaluations concrètes. Certaines bibliothèques n’ont que des chiffres approximatifs du nombre de transactions qu’elles ont effectuées.

Comme cela a été précisé par les professionnels, l’ouverture des portes du service du PEB se faisait en année scolaire et non civile, ce qui pénalisait des recherches de thèses ou autres qui souvent commençaient pendant les vacances. Les chiffres qui ont continué à être publiés dans le Bulletin des Bibliothèques de France, pendant les années 50, ont cessé d’y paraître durant les années 1960. Pierre Carbone, précise que durant cette période ‘« ont été créés de nombreux centres universitaires, qui se sont transformés ensuite en universités de plein exercice avec, pour conséquence, la construction de nouvelles bibliothèques ’» 47 .

La normalisation des statistiques a enfin gagné la France en 1974 ; cette année a vu la création de l’ESGBU - Enquête Statistique Générale des Bibliothèques Universitaires par la Direction des Bibliothèques et de Lecture Publique – (DBLP). Celle-ci a adressé aux BU le premier questionnaire d’enquête statistique générale. C’est donc un rapport statistique annuel dont les résultats sont publiés dans l’annuaire statistique des BU 48 . De même que les nombreux rapports cités dans le corps de ce document (Miquel, Laissus, Van Dooren, Lachenaud, …) ces statistiques fournissent aux tutelles ‘« un étalon de mesure pour juger de l’activité [des bibliothèques] ’» 49 . Pour Denis Pallier, ce stade ‘« traduit une étape d’organisation et de conscience commune des bibliothèques ’» 50 . Comme le soulignent Jean-Pierre Casseyre et Catherine Gaillard, les données recueillies à partir de ces enquêtes sont révélatrices de l’activité des établissements, elles n’en reflètent cependant que l’aspect quantitatif et n’autorisent qu’une analyse partielle de leur fonctionnement 51 .

Les chiffres recueillis par les ESGBU ont donc constitué la source la plus fiable sur laquelle nos travaux se sont appuyés. L’ensemble de ces données a été géré et traité sous Excel ; les résultats des traitements sous forme de graphes ont été introduits dans le corps du texte chaque fois que cela a été nécessaire. Cependant, ces données présentent la limite de ne pas ventiler les chiffres par section. Notre observation de l’évolution des activités du PEB s’est donc, faite dans un premier temps, dans sa dimension multidisciplinaire.

Notes
47.

- Carbone, Pierre .- « Statistiques et évaluations dans les bibliothèques universitaires françaises », in : Bulletin des Bibliothèques de France, 1989, n°4, pp. 374 - 379.

48.

- Une application statistique interactive des BU – (ASIBU) existe à l’adresse suivante : < http://fermi2.sup.education.fr/asibu/ >

49.

- Muet, Florence ; Salaün, Jean-Michel. – Stratégie marketing des services d’information. – Editions du cercle de la librairie, 2001, p. 76

50.

- Pallier, Denis.- « Les bibliothèques universitaires de 1945 à 1975 : Chiffres et sources statistiques », in : Bulletin des Bibliothèques de France, 1992, n°3, pp. 58 - 69.

51.

- Casseyre, Jean-Pierre, Gaillard, Catherine. – Les bibliothèques universitaires. - PUF, 1992, p. 109