Première partie : Economie de la circulation des articles scientifiques sous l’éclairage du réseau universitaire français

La première partie de ce travail voudrait situer l’économie des services du PEB dans l’espace plus large de l’environnement externe de la bibliothèque universitaire – (BU). Les trois chapitres qui suivent proposent de présenter l’organisation de l’économie de la circulation des documents scientifiques, telle qu’elle a été organisée dans le réseau universitaire français.

Le cheminement de notre travail, qui est celui de l’analyse d’une évolution, est rythmé par deux périodes 62 , abordées chacune dans un chapitre : 1975 – 1994 pour le chapitre I et 1995-1999 pour le chapitre II. Elles sont représentées par la figure n°2, ci-après.

Ces deux grandes périodes sont symptomatiques de la dynamique économique de la circulation des documents scientifiques de notre terrain. La première, celle d’une croissance importante et régulière, représente l’ampleur de cette circulation dans le modèle papier et les signes avant coureurs de sa saturation. La deuxième, celle d’une baisse nette, clairement observable, représente les bouleversements de ce marché provoqués par la dématérialisation des documents et les technologies d’Internet.

A partir de la baisse de la FDD, le chapitre III met en perspective la désintermédiation des BU. Il revient sur les expérimentations de fourniture électronique de documents et de périodiques électroniques entreprises dès la fin des années 1970 par certaines acteurs de la chaîne éditoriale de l’article scientifique (éditeurs, fournisseurs de documents,…). La réaction des bibliothèques est inégale, mais elle se fédère autour de dispositifs d’achats groupés.

La première période aboutit à la notion de ‘« collection hybride ’» et de ‘« bibliothèque électronique ’» que certaines BU rejoignent. Au travers de ces trois chapitres, nous avons confronté une synthèse de la littérature française et étrangère, des données chiffrées et des verbatims issus de l’analyse du terrain d’enquête pour donner le panorama le plus large et le plus complet de la dynamique économique de la circulation des documents dans le réseau universitaire français.

En choisissant de présenter l’économie générale de la circulation des documents scientifiques autour des deux temps majeurs qui caractérisent la figure 2, nous avons choisi de privilégier les spécificités de notre terrain. Nous avons pu par la même occasion, retracer la construction du réseau universitaire français, en mettant en regard ses différences ou au contraire, ses ressemblances avec d’autres modèles étrangers.

Nous avons également voulu rendre toute l’importance et toute la pertinence de la figure 2 pour notre travail, tant du point de vue de la réflexion et de la prospection dont elle a été le préalable, que du point de vue de l’analyse dont elle a fait l’objet.

Enfin, la démarche de cette première partie répond aux questions d’une l’analyse externe, issue du modèle du service, dans lequel nous situons les bibliothèques universitaires. L’analyse externe est particulièrement pertinente pour situer l’offre des bibliothèques par rapport à leur environnement, et donc d’en connaître ou non la désintermédiation.

Figure 2 : Evolution nationale française des flux de PEB et de FDD, de 1975 à 2000
Figure 2 : Evolution nationale française des flux de PEB et de FDD, de 1975 à 2000
Notes
62.

- Une troisième période semble s’amorcer à partir de 1999 à 2000, elle semble marquer une légère augmentation qui peut se prolonger dans le temps, constituer un pallier et donner à la figure une certaine stabilité. Cependant, cette « période » est trop récente et d’une ampleur trop peu significative pour lui réserver une interprétation définitive. Elle sera abordée plus loin dans la thèse, pour des analyses prospectives.