Les premiers catalogues collectifs français, apparus dans les années 1950 sous forme papier, ont permis aux professionnels des bibliothèques d’entreprendre des ‘« sondages systématiques pour voir comment l’immense production internationale est représentée numériquement dans les bibliothèques françaises ’» et aussi ‘« de faire apparaître la spécialisation des acquisitions par région ’» 110 . C’est pourquoi, de créations successives, les premiers catalogues sont régionaux(ex : Catalogue dit de Montpellier 111 ) ou ne couvrent qu’un seul type de documents (le catalogue des ouvrages étrangers, l’Inventaire Permanent des Périodiques Etrangers en Cours – IPPEC, 1953 ; Répertoire de la Presse et des Publications Périodiques Françaises – RPPPF, 1958). Les principaux bénéficiaires de ces outils sont les usagers des bibliothèques médicales. En outre, la littérature grise (les thèses particulièrement) restée en marge des recensements des catalogues collectifs existants, a été recensée en médecine par l’Index alphabétique des sujets traités dans les thèses de médecine. Cela a permis de renforcer une pratique de recherche bibliographique bien ancrée chez les usagers des disciplines de la santé et par ce fait d’augmenter son corollaire, la fourniture de documents. On peut ajouter à ces raisons, l’augmentation démographique des usagers dans ces domaines. C’est ainsi qu’en 1978 et 1979, la santé est venue en tête de l’ensemble des transactions de PEB enregistrées dans le réseau 112 .
Une infrastructure informatique introduite dans les bibliothèques et qui prend tout son essor dans les années 1980, permet de gérer par l’intermédiaire des réseaux la création et l’alimentation de grandes quantités d’informations, notamment catalographiques. Ceci a favorisé la création de catalogues collectifs nationaux, outils de localisation, permettant de mettre en place des réseaux d’accès aux documents primaires. L’objectif d’une efficacité entière est relativisé avec les paroles de Marc Chauveinc :
‘« Il suffit donc de concevoir le catalogue collectif comme une œuvre relative, imparfaite, incomplète et tardive, mais nécessaire. Même s’il laisse passer de l’information, celle qu’il retient au moins sert à quelque chose » 113 .’Ces paroles viennent peu avant le lancement le lancement du CCN-PS (Catalogue Collectif National des Publications en Série) en 1983. La version Cd-Rom du catalogue s’appelle Myriade. Suivent par la suite le Pancatalogue - (catalogue collectif des monographies) en 1989 et le catalogue collectif des thèses Télé-Thèses, disponible en version Cd-Rom, Cd-Thèses. Ces trois catalogues (voir annexe VI pour plus de détails), ont contribué à stimuler les activités des services du PEB, comme nous le montre la figure 2. Ils intégreront ensuite le Système Universitaire de Documentation – (SUDOC - <www.sudoc.abes.fr>), catalogue collectif des BU mais aussi véritable programme de coopération entre les bibliothèques.
- « Les bibliothèques et l’université. Journées d’études des bibliothèques universitaires », in : Bulletin des Bibliothèques de France, n°1956, n°1, pp.6 - 26.
- Nortier, Michèle.- « Le prêt entre bibliothèques en France », in : Bulletin des Bibliothèques de France, 1965, n°4, pp. 119 - 131.
- « Statistiques du prêt entre bibliothèques en 1978 et 1979 », in : Bulletin des Bibliothèques de France, 1981, n°5, pp. 267-280
- Chauveinc, Marc.- Le réseau bibliographique informatisé et l’accès au document.- Paris : Les éditions d’organisation, 1983.-295 p.