1.4.1 L’industrie de l’information bibliographique

A mesure que les masses documentaires augmentaient, que de nouveaux titres de périodiques faisaient leur apparition, le repérage de l’information à l’intérieur de ces masses devenait difficile. C’est une des dérives de la règle du ‘« publish or perish ’ » qui révèle 117 toutefois, selon la loi bibliométrique de Bradford, qu’une proportion réduite (20%) de la masse totale des revues diffuse l’essentiel (80%) de l’activité scientifique.

La déconstruction de la revue en articles par la FDD a mené presque naturellement à la déconstruction de la revue en unités d’information repérables par des outils spécifiques. Il n’est pas anodin que les premières bases de données et les premiers centres de documentation se soient mis en place peu après l’apparition des photocopieuses.

Considérons que la revue est une collection d’articles ; chaque article est identifié dans la collection par un volume, un numéro, une date, une pagination, parfois même par un thème (lorsqu’il s’agit de numéros spéciaux ou thématiques). Les bases de données déconstruisent cette collection d’articles pour l’insérer dans une collection plus large. Cela dit, il est important de souligner qu’à leur tour, ces bases de données n’ont cessé d’augmenter en nombre et qu’elles ont sinon repris, du moins permis de renforcer et de maintenir les contours disciplinaires. Ce qui revient à dire que, dans une dimension supérieure, les difficultés d’accès à la publication scientifique demeurent 118 . En outre, les bases de données ont parfois renforcé le clivage disciplinaire en devenant des outils thématiques très pointus, alors qu’elles n’y étaient pas destinées au départ.

Notes
117.

- Garfield, Eugène.- In truth, the flood of scientific literature is only a myth, < www.garfield.library.upenn/commentaries/tv05(17)y19910902.html > (Consulté le 21 février 2000).

118.

- Brown, David J.- Electronic publishing and libraries : planning for the impact and growth to 2003.- Bowker Saur, 1996.- 200 p.