1.4.1.1 Les producteurs de bases de données

A ses débuts, le secteur de l’information bibliographique a été investi par des acteurs principalement américains. La ‘« National Library of Medicine ’» lance la base de donnée Medline en 1966 (santé). L’‘» American Chemical Society ’» lance Chemical Abstract Services (chimie) en 1967 et l’‘» Institute of Electrical Engineers ’» lance en 1969 INSPEC (physique, électronique et sciences de l’ingénieur) 119 . Rapidement, le marché de l’information bibliographique STM s’étoffe. Le nombre de producteurs (de type public ou privé) et le nombre de bases augmentent. Le tableau n°3 ci-dessous, permet d’apprécier l’ampleur de cette augmentation, tous domaines confondus.

Tableau 3 : évolution de l'industrie de l'information .
Année Vendeur Producteur Nbr. de bases Nbr. de notices en millions Nbr. De recherches en millions
1975 105 200 301 52 100
1985 614 1210 3010 1680 1500
1995 1810 2860 9207 8160 7240

La France propose sa première base de donnée bibliographique, Pascal (STM), en 1973, produite par l’actuel Institut pour l’Information Scientifique et Technique – (INIST). Alain Jacquesson 121 explique que la constitution de PASCAL à travers le CNRS, est issue de la prise de conscience du gouvernement de l’enjeu réel porté sur la valeur économique des données. Cet enjeu, c’est aussi toute l’Europe qui en a été consciente dès le début des années 1970 avec la prolifération des bases américaines, plus nombreuses, plus anciennes et le plus souvent mieux établies.

Le but des producteurs de BDD était de prendre une part du marché des fournisseurs de documents et des bibliothèques, par une fourniture directe à l’usager. Une des conséquences à laquelle nous étions en droit de nous attendre était la baisse de la FDD. Cependant, l’évolution des activités du réseau français sur la période concernée (1975-1994) ne vérifie pas de baisse de FDD.

A contrario, les BDD bibliographiques se sont révélées être d’un apport conséquent pour les BU des sections STM. Elles ont élargi l’accès bibliographique des BU en apportant une dynamique nouvelle aux possibilités et aux systèmes de recherches d’information. De ce fait, ellesont participé de manière essentielle à l’augmentation des demandes de FDD enregistrées. La FDD est devenue l’activité principale du réseau. Par ailleurs, et comme le souligne Hervé Le Crosnier, les bases de données ont pu ‘« offrir une continuité d’accès à l’information essentielle, malgré une baisse relative des crédits durant la dernière décennie ’» 122 .

Notes
119.

- Chartron, Ghislaine. - La presse périodique scientifique sur les réseaux, p. 303, (pp. 301-327), in : Rouhet, Michèle. - Les nouvelles technologies dans les bibliothèques, éditions du cercle de la librairie, collection bibliothèques, 1996, 386 p.

120.

- Martha Williams, Gale directory of databases : on line databases, Gale’s computer readable databases, 1997, In : Odeh, Souad. – Marché des bases de données bibliographiques : mutations et stratégies d’acteurs, p. 158, in : Les chercheurs et la documentation numérique : nouveaux services et usages, 2001.

121.

- Jacquesson, Alain.- L’informatisation des bibliothèques : Historique, stratégie et perspectives.- Paris : Editions du cercle de la librairie, 1995.- (Collection bibliothèques).- 362 p.

122.

- Le Crosnier, Hervé.- Le choc des nouvelles technologies dans : Poulain, Martine.- Les bibliothèques du XXè siècle : 1914-1990. - Paris : Edition du cercle de la librairie, 1992, 793p.