1.2.3.2 Les limites de l’analyse

Comme le souligne Jalel Rouissi, la prise en compte de l’analyse coûts-avantages doit se faire en étant conscient de ses limites. Elles sont au nombre de deux :

• La première rejoint celle de l’analyse comptable. A savoir que l’analyse coûts-avantages est confrontée aux ‘« contraintes inhérentes à tout calcul économique ’». Griffiths et King rapportent que :

‘« Si la comparaison est favorable, elle est considérée comme un ‘’avantage’’. Dans le cas contraire elle devient un ‘’coût’’. Avantages et coûts se mesurent en monnaie. On a par exemple un avantage lorsque la comparaison fait apparaître des dépenses inférieures. Considérés de la sorte, les coûts devraient en fait être appelés des inconvénients. Des exemples de relation dérivées entre coûts et avantages sont le rapport de la différence de coût, exprimée en monnaie, entre deux solutions, l’actuelle et une autre » ¹⁷⁹ .’

• La deuxième limite est liée à l’appréciation subjective du temps et à la pérennité même de cette appréciation. Le temps n’a pas la même valeur d’un usager à un autre. L’appréciation de la valeur du temps fluctue davantage pour des usagers de domaines différents. Obtenir un article en 24h pour un usager des domaines STM peut être capital pour ses recherches, sans que ce soit le cas pour un usager des domaines SHS. En même temps, l’appréciation de la valeur du temps évolue elle-même et n’est donc pas définitive.
• L’analyse de la bibliothèque sous le point de vue du service instrumentalise le marketing pour prendre en compte ces limites. Elle prend donc en compte les différents publics de la bibliothèque, mais également leurs attentes, dans leur dynamique évolutive. C’est l’analyse du public. La deuxième partie de cette thèse nous permettra d’en faire la démonstration.