1.2.1.1 ADONIS, l’engagement des éditeurs

Le projet ADONIS piloté par l’éditeur Elsevier est représentatif de cette première phase. Il est issu d’une réflexion autour des apports de la technique à une meilleure circulation des articles scientifiques. Le projet présenté dès 1978 n’a pu être lancé immédiatement en raison de ses coûts trop élevés que les éditeurs n’étaient prêts à avancer. Le lancement du projet se produit finalement en 1980. La contribution des bibliothèques aux coûts de l’expérimentation de 30.000 $ a été qualifiée de modeste par les éditeurs ¹⁹⁶ . Dix éditeurs sont impliqués dans ce projet avec 219 périodiques médicaux. Les articles sont scannés, indexés, et stockées sur Cd-Rom. Adonis rejoint une idée exposée dans la littérature anglo-saxonne de l’époque et qui présente le Cd-Rom comme le fer de lance des supports de diffusion électronique de documents en texte intégral. Cette idée, défendue par Graham P. Cornish, veut réduire les activités de FDD dans les services de PEB en constituant des ‘« core collections ’» ¹⁹⁷ , c’est-à-dire des fonds constitués des articles les plus demandés par les lecteurs. Ainsi, le projet Adonis ne fait que reprendre le principe de la FDD qui déconstruit la revue en articles.

Le succès relatif d’Adonis s’explique par le fait qu’il était désormais possible par une même chaîne de réaliser une recherche sur la BDD d’articles numérisés, de commander et de recevoir le document en fourniture électronique. C’est pourquoi, il est présenté comme un développement de la FDD ou plus précisément comme une amélioration ¹⁹⁸ .

Cependant, les prix pratiqués n’ont pas permis à l’expérimentation de connaître un plus grand succès. Les bibliothèques ont jugé les tarifs de fourniture prohibitifs. Le directeur du projet, J. Ashton, justifie le coût élevé d’Adonis en le comparant au PEB, avec les coûts de la bibliothèque prêteuse et emprunteuse. La pérennité de la technologie utilisée sur le long terme est également signalée comme une limite. Enfin, l’échantillon des revues sélectionnées a également été remis en cause pour raison d’inadéquation avec les besoins des usagers du projet.