Les budgets des bibliothèques françaises n’ont pas connu d’augmentations proportionnelles à celle des prix des périodiques ; cependant, elles ont été régulières et proportionnellement égales entre les sections 234 . Cet état de fait, confirmé dans une étude axée sur les CADIST 235 , a permis aux bibliothèques françaises de faire face aux augmentations avec un minimum de désabonnements. Pour les bibliothèques de province, les Annuaires des Bibliothèques Universitaires ont permis d’observer dès 1994, que chez les BU, des dépenses documentaires ont été faites sur des crédits spécifiques afin de se désabonner au minimum. Cette tendance est observée jusqu’à 1999. Cependant, les BU françaises relativement épargnées ne pouvaient le rester bien longtemps.
D’autre part, les surcoûts de la documentation électronique peuvent amener les bibliothèques à opter pour une politique documentaire à risques comme le fait remarquer Maurice Line :
‘« Il est à craindre que les bibliothèques tombent dans le piège suivant – qui n’est pas, à mon avis délibérément tendu par les éditeurs : si les bibliothèques annulent leurs abonnements aux périodiques, l’accès électronique deviendra l’unique moyen possible et les bibliothécaires seront alors entièrement livrés aux mains des éditeurs » 236 . ’- Ministère de l’éducation nationale, de la recherche et de la technologie. - Rapport annuel 1998. - Ministère de la culture et de la communication.- p. 41.
- Chartron, Ghislaine ; Salaün, Jean-Michel.- « La reconstruction de l’économie politique des publications scientifiques », in : Bulletin des bibliothèques de France, n°2, t.45, 2000, pp.32-42.
- Line, Maurice B. – « Accéder ou acquérir : : une véritable alternative pour les bibliothèques ? », in : Bulletin des Bibliothèques de France, t.41, n°1, 1996, pp. 32- 41.