1.3.1.5 Quelques interrogations

Nous noterons que l’enthousiasme formulé autour des consortiums provient des sections STM, où la généralisation de l’accès au texte intégral est la plus souhaitée par les usagers chercheurs. Toutefois, il n’est pas transversal dans le réseau et on note une certaine réticence, voire une certaine réserve du côté des sections LSHS. Elle s’explique par le fait que dans ces sections, c’est la monographie qui est le vecteur privilégié. Le périodique recèle une importance moindre pour les chercheurs. Cet élément, joint à la méconnaissance des professionnels des apports du numérique, contribue à faire dire aux professionnels que le modèle économique du consortium n’a pas de pertinence en SHS.

‘« Nous ne sommes pas bien renseignés sur ces modèles mais du peu que j’en sais, je doute qu’ils soient transposables, dans notre domaine les ouvrages sont autant demandés que les articles, et la demande n’atteint pas les proportions des domaines où ces modèles sont érigés. » Shs 2’

Interrogé sur cette question, un responsable de service de PEB d’un CADIST de domaine SHS ajoute que :

‘« C’est avant tout, les moyens qui manquent et cela les CADIST ne l’ont pas. De plus, ils sont empêtrés dans leurs missions diverses et variées qui peut être ne leur permettent pas de s’engager. » Ca Shs 3’

Pour les bibliothèques de sections DSEG, l’idée du consortium rejoint le regroupement d’achat auquel ces sections sont habituées, à échelle régionale pour négocier les accès à des bases de données. Pourtant, nos interlocuteurs ne se sont pas sentis concernés par la couverture documentaire de Couperin.

‘« Depuis quelques années, avec la folie des prix, nous participons à des regroupements d’achats qui nous permettent d’avoir des accès meilleurs marchés. Je ne sais pas si c’est transposable à l’échelle nationale comme Couperin, mais de toute manière, pour le moment, la couverture de Couperin ne nous concerne pas ! » Dseg 5. ’

Un certain nombre d’interrogations mériteraient effectivement d’être soulevées à propos de l’offre documentaire de COUPERIN : l’offre de COUPERIN tient-elle compte des spécificités intrinsèques des collections des bibliothèques ? Quel impact cela peut-il avoir sur la recherche d’information et sur les consultations ? Quel impact va avoir l’hybridation inéluctable des collections sur le modèle de la bibliothèque ? Sur la conduite de sa politique documentaire ? Toutes ces questions nous conduisent à revenir sur le modèle de la bibliothèque afin de l’interroger sous l’éclairage du numérique et du service (Chapitre III).