1.4.2.1 L’exemple anglo-saxon, une longueur d’avance

En partenariat avec les sociétés savantes, les bibliothèques anglo-saxonnes se sont investies dans des projets de numérisation rétrospective de périodiques dès la première moitié des années 1990. Ces projets bien avancés ou achevés, marquent l’avancée anglo-saxonne sur le terrain français, entre autres. Claire Lepeutrec écrit :

‘« Il s’agit en particulier de numériser des collections de revues parallèlement à leur version papier et de les diffuser sur Internet. Ces projets permettent de promouvoir la recherche et la consultation des revues savantes ainsi que la création de guichets uniques d’accès centralisé aux revues scientifiques »²⁹².’

Voici deux exemples, les plus connus, pour ne citer que ceux-là :

• MUSE²⁹³ est un projet clairement identifié sciences humaines et sociales. Projet d’origine publique, il est fondé en 1995 par la John Hopkins University Press. Son antériorité remonte à 1996. MUSE a constitué un portefeuille de plus de 150 revues qui couvrent les sciences humaines et sociales, les mathématiques, la littérature, les arts visuels et du spectacle, les sciences politiques, etc. L’impact de MUSE sur le milieu des bibliothèques est de les avoir interpellées sur la place de l’édition académique à travers le support dématérialisé.
• JSTOR²⁹⁴ – (Journal Storage) est une initiative, à but non lucratif, mise en place en janvier 1997 par la Fondation Andrew Mellon. Elle intervient au moment où les bibliothèques connaissent des difficultés budgétaires provoquées par l’inflation des coûts de la documentation qui touche également les SHS. JSTOR donne accès - jusqu’au premier numéro – à plus d’une centaine de périodiques en SHS²⁹⁵, arts, mathématiques, économie, histoire, … dont l’antériorité remonte dans certains cas jusqu’en 1900. Pour garantir l’archivage, JSTOR a obtenu des éditeurs une licence perpétuelle d’accès.