1.3.2.1 Difficultés de l’émergence

A l’instar de l’offre STM, l’offre SHS est majoritairement internationale, à dominante anglo-saxonne. Du côté francophone, entre la Belgique, la France, la Suisse et le Canada, c’est ce dernier qui présente l’offre la plus importante351. Toutefois, le secteur de l’édition LSHS présente des caractéristiques propres, relatives au contexte social particulier dans lequel elles évoluent. Dans une certaine mesure, elles concourent à expliquer le retard, la lenteur et la modestie de l’offre de ressources en ligne.

La modestie de l’offre de ressources électronique LSHS s’explique d’abord par un déficit éditorial. Les analyses globales pointent le désintérêt des grands éditeurs commerciaux pour les LSHS. Ceci s’explique par l’étroitesse du lectorat LSHS qui s’oriente davantage vers l’ouvrage, vecteur majeur de publication d’un savoir abouti et quasi-intégral de la question abordée.

L’édition de revues électroniques présente donc un potentiel économique moindre pour les grands acteurs de l’édition commerciale352. Ils préfèrent investir les champs les plus porteurs, ce qui se traduit par l’offre STM massive qu’a pu connaître le marché ces dernières années. Les LSHS restent donc le parent pauvre de leurs portefeuilles. Chez les petits éditeurs, la crainte d’une absence de retour sur investissement ne favorise pas leur engagement dans la voie de l’édition numérique.

‘« Social sciences publishers do not appear to be under the same pressure to publish electronically from their constituencies as the STM publishers. This is not just because of the importance of speed and primacy of results, but is perhaps more because of the discursive nature of the material, where argument and sustained discussion is more significant than numerical results. »353. ’ ‘Traduction : « Comparés aux éditeurs en STM, les éditeurs des sciences humaines et sociales ne seraient pas sous la même pression de publication électronique. Ceci n’est pas dû uniquement à l’importance de la rapidité de publication, mais davantage lié à la nature discursive des documents en LSHS, où l’argumentation et le discours sont plus importants que les résultats numériques » (traduction personnelle). ’

Ceci intervient avant une évolution assez rapide et éclectique de l’offre. Toutefois, elle s’essouffle rapidement : une mise à jour de l’étude d’Anne Lepeutrec354 réalisée autour des périodiques électroniques en SHS a permis d’observer qu’un certain nombre des titres recensés avaient disparu. Les bases de données bibliographiques et les index quant à eux continuent leur évolution progressive.

Notes
351.

- De Brito, Marcilio.- Rapport pour la région Rhône-Alapes : Les périodiques francophones et les modèles numériques : une analyse comparative des indicateurs bibliographiques internationaux. – Novembre 2001. < http://isdn.enssib.fr > (Consulté le 3 mars 02).

352.

- Walford, Leo. – « Full Text services : The view of a publisher », in : Serials, 1998, vol.11, n°1, pp.19-22.

353.

- Walford, Leo. – « Full Text services : The view of a publisher », in : Serials, 1998, vol.11, n°1, pp.19-22.

354.

- Lepeutrec, Claire. - Les nouvelles revues francophones exclusivement numériques en sciences humaines et sociales. Juin 2000. < http://www.ccr.jussieu.fr/urfist/revuesshs/newrev.htm > (Consulté le 9 avril 01).