1.3.2.2 L’auto-publication, l’offre par les chercheurs

L’auto-publication que l’on retrouve dans certaines communautés structurées, se rencontre différemment en LSHS. Elle s’organise autour de revues, dont la périodicité est « mouvante »355. Elles sont le résultat d’initiatives du monde académique. Elles sont gratuites et se garantissent le statut de revues scientifiques avec des comités de lecture qui valident les travaux. Précisions que dans certaines sous-disciplines des LSHS, la validation scientifique réalisée par les périodiques scientifiques ne recèle pas les mêmes enjeux qu’en STM. Compte tenu du caractère non définitif et préparatoire de l’article, l’exercice des comités de lecture des périodiques s’apparente davantage à une aide aux chercheurs pour formaliser leur écriture, faire le point sur leur avancement356.

Les débuts de cette offre spécifique sont ponctués par des initiatives solitaires de jeunes chercheurs qualifiés de « bidouilleurs – webmasters – rédacteurs »357. Ils tentent de mettre en ligne des revues créées ex-nihilo pour diffuser les travaux de leur petite communauté de recherche et assurer une communication entre confrères. L’exemple de CyberGEO, revue européenne de géographie, à comité de lecture, est représentatif de ce courant. Elle a été « conçue pour permettre une communication plus rapide de la recherche et pour promouvoir une discussion plus directe entre auteurs et lecteurs » 358. Un manque de visibilité a souvent caractérisé ce type d’expériences, hormis quelques rares initiatives telle que « Psycholoquy » de l’Association Américaine de Psychologie, revue de psychologie créée par Steven Harnad et considérée comme pionnière en SHS (1991).

Les jeunes chercheurs sont souvent à l’origine de ce type d’expériences. Les revues qu’ils proposent, s’inscrivent dans la formalisation d’un lieu d’apprentissage à la recherche et à l’expression scientifique. Les exemples canadien de CoMMposite359, et français de Solaris360 et de Konex361, pour ne citer que ceux-là, illustrent cette tendance qui situe les travaux publiés au carrefour des disciplines d’origine, des technologies de l’information et de la communication362.

Notes
355.

- Idem.

356.

- Poupeau, G., cité dans : Chartron, Ghislaine. – Eléments pour une approche comparée de la publication scientifique, in : Forum Universitaire : la communication scientifique en quatre dimension, 4 et 6 juin, Montréal 2003, archives nationales du Québec. < http://archives.ccsd.cnrs.fr > (Consulté le 6 août 03).

357.

- Guichard, Eric.- Comprendre les usages de l’Internet.- Presses de l’ENS, 2001.- 261 p.

362.

- Lepeutrec, Claire. - Les nouvelles revues francophones exclusivement numériques en sciences humaines et sociales. Juin 2000. < http://www.ccr.jussieu.fr/urfist/revuesshs/newrev.htm > (Consulté le 9 avril 01).

363.

- Boismenu, Gérard ; Beaudry, Guylaine. – Le nouveau monde numérique : le cas des revues universitaires. – Paris, Editions La découverte, 2002. – 178 p.