1.3.1 L’offre de service sur le réseau : sites WEB des BU

Au début d’Internet, les sites Web des BU françaises ont été utilisés comme une « vitrine ». Se limitant à un nombre réduit de pages, il proposait des informations pratiques (horaires de la bibliothèques, plan d’accès, numéros de téléphones, …etc.). Les services de la bibliothèque, ses missions ne figuraient pas sur son site. A ce propos, Nicolas Morin écrit que cela relève du fétichisme Web392.

Cette situation, assez semblable à celle des bibliothèques anglo-saxonnes à la même période, peut s’interpréter de différentes manières. Compte tenu des données recueillies de notre terrain (Chapitre II), nous prenons le parti de l’expliquer par le manque de compétences, de moyens et de temps du personnel des BU pour mettre en place une interface, capable de donner une image claire de la stratégie de la bibliothèque en terme d’organisation de services.

Depuis la fin des années 1990, les sites web des BU ont connu une évolution, au niveau du fond et de la forme. Les interfaces sont plus étudiées, plus ergonomiques et proposent des informations et des accès à des ressources structurées. Car comme le rappelle Ghislaine Chartron dans son ouvrage393 :

‘« La mise à disposition pour l’usager soulève aussi des nouvelles questions posées non plus par l’organisation d’un espace physique mais par l’élaboration d’une interface informatique dont l’ergonomie devient une question majeure pour construire ces espaces numériques, quelles clés d’accès, quelles fonctionnalités pour répondre aux besoins des lecteurs ? Cette attention est d’autant plus importante que le Web de la bibliothèque locale peut se trouver fortement concurrencé par d’autres services (Web d’autres bibliothèques, de sociétés savantes, d’éditeurs, …) ».’

Les sites des bibliothèques CADIST sont les plus avant-gardistes. Ceux de la Bibliothèques Inter-Universitaire de Médecine – (BIUM)394, des bibliothèques Cujas395 et Dauphine396, toutes trois CADIST (respectivement CADIST médecine, sciences juridiques, sciences économiques) peuvent être cités en exemple. Ils proposent des services de références par mail, des répertoires de signets, des expositions virtuelles, un bureau de référence et envisagent de mettre en place des applications de communication en temps réel. Les ressources électroniques y sont présentées de façon méthodique et organisée, sous forme de portails thématiques spécialisés. Portails de référencement, mais aussi éditoriaux. Les bibliothèques peuvent désormais se positionner aux côtés des acteurs de la chaîne numérique.

Notes
392.

- Morin, Nicolas. – « Contenus et services des sites Web des bibliothèques », in : Bulletin des Bibliothèques de France, 2003, t.48, n°4, pp.9-13

393.

- Chartron, Ghislaine (Dir.). – Les chercheurs et la documentation numérique : nouveaux services et usages, Paris : Editions du cercle de la librairie, 2001. - 268 p.