1.3.1.3 Le portail au service d’une nouvelle dimension de la recherche

Comme nous l’avons déjà abordé dans la première partie de ce travail, la mise en place de structures documentaires spécifiques capables de relayer la diffusion de l’information scientifique s’est structurée autour de réseaux documentaires et de catalogues collectifs qui ont donné une visibilité inédite aux ressources documentaires. Cette visibilité reste étroitement liée à une caractéristique de la « Suprasicence », qui fait qu’une partie réduite de la production scientifique (20%) est plus visible et bénéficie de davantage de signalement que le reste de la production scientifique.

Or, les bouquets d’éditeurs négociés par les consortiums reproduisent cette caractéristique bibliométrique⁴⁰⁹ et poussent les bibliothèques à revoir les dispositifs de signalement pour les fonds qu’elles ont acquis. Le signalement et le référencement dont les bibliothèques pourraient se charger, serait le prolongement de l’interopérabilité effective des fonds, rompant avec le cloisonnement des collections papier. Les documents reliés entre eux, sont plus visibles, et présentent donc un plus gros potentiel de consultation. On peut donc envisager des retombées positives sur la recherche scientifique qui, dès lors, peut se pratiquer dans un champ documentaire moins cloisonné.

Dans le contexte numérique, la collection acquiert un statut interdisciplinaire, qui suppose un dialogue, un échange ou une confrontation entre plusieurs disciplines⁴¹⁰. Le portail peut justement véhiculer ce dialogue. Il outrepasse la dimension de la collection pour ouvrir la voie à « un positionnement scientifique qui se réalise dans l’interdisciplinarité »⁴¹¹. C’est donc le résultat de la transformation des modèles organisationnels et économiques qui intègre la bibliothèque virtuelle et son portail dans « l’information scientifique du Web »⁴¹².