« Nous pensons que le rapport au portrait est l’une des données majeures qui informent la figuration d’un cinéaste. »
Nicole Brenez.
Faire le constat que l’« entre deux visages » est une configuration filmique, c’est remarquer qu’il peut se rencontrer à l’échelle d’une séquence entière ou au contraire s’inscrire dans un procès d’apparition/disparition au cours des évolutions de la mise en scène d’un plan ou d’une séquence. L’« entre deux visages » est une configuration filmique souple qui peut naître très fugitivement dès lors qu’un gros plan enserrant uniquement deux visages se donne à voir. Maints exemples de ce genre figurent dans les films de la quatrième période. Notamment, comme nous nous y sommes déjà arrêtés, le moment de cadrage qui constitue le centre de la séquence de conversation entre Minouchette et Jeanne dans Les Baisers de secours 725 [séq. 3]. Mais en retour, cette souplesse et le caractère parfois fugace de la configuration ne rendent que plus prégnants encore les moments où les films insistent sur la configuration et effectuent une sorte d’arrêt sur image sur l’« entre deux visages ». C’est ici que l’analyse de l’« entre deux visages » rencontre la problématique du portrait et surtout du double portrait.
Cf. Chapitre III.