Section 1. La science comme modalité institutionnelle de la connaissance désintéressée

Selon Veblen, toute réflexion sur l’objet et la méthode de la science moderne doit procéder d’une analyse dynamique. On ne saurait comprendre comment les scientifiques du début du XXe siècle appréhendent les phénomènes sans s’interroger, plus généralement, sur la façon dont les hommes ont pensé le monde tout au long de l’histoire. D’une part, la science n’est pas née ex nihilo. Pour en saisir les caractéristiques, il est donc nécessaire d’étudier les systèmes de représentation du monde qui l’ont précédée dans l’histoire de l’humanité (1.2.). D’autre part, la science elle-même a largement évolué depuis ses origines. Dès lors, comprendre ses traits contemporains suppose de retracer le cheminement qui a été le sien (1.3.). Cette approche de la science est l’expression d’une conception relativiste de la connaissance qu’il convient, dès à présent, de caractériser et de circonscrire (1.1.).