Section 1. De l’animisme physiocratique à la taxinomie classique

Nous considérerons successivement la lecture que Veblen a donnée de la pensée physiocratique (1.1.), de l’œuvre d’Adam Smith (1.2.) et de l’économie classique (1.3.), en vue de préciser la nature du lien qui, selon lui, les relie.

1.1. L’interprétation veblenienne du système physiocratique

Quoique Veblen ne voie pas dans la pensée physiocratique le point de départ absolu de l’histoire de la pensée économique, elle peut, selon lui, être considérée comme le premier véritable système de théorie économique digne de ce nom (1.1.1.). Notre auteur l’interprète entièrement comme l’expression des préconceptions téléologiques communément admises dans la société où elle a vu le jour et, en premier lieu, celle selon laquelle le monde serait régi par des lois naturelles bienfaisantes (1.1.2.). Aussi, bien que le système physiocratique soit loin de satisfaire aux critères de la science « évolutionniste », Veblen se refuse à lui faire grief de ses fondements « animistes » (1.1.3.).