Section 1. Habitudes et institutions

L’individu est le siège de la formation des habitudes. Il s’agira donc, dans un premier temps, d’appréhender la notion d’habitude sous le rapport psychologique. S’inspirant des théories de C. S. Peirce et W. James, Veblen l’analyse comme une propension acquise à agir ou à penser d’une certaine façon dans certaines circonstances, qui ne s’oppose pas, par nature, à l’intelligence humaine (1.1.). Toutefois, les habitudes intéressent principalement l’économie en tant qu’elles sont des régularités mentales socialement partagées, c’est-à-dire des institutions. Veblen souligne l’importance du contexte matériel et technique de la société dans leur formation. Les institutions sont le principal facteur de structuration des rapports sociaux, dans quelque société que ce soit. Enfin, elles se transmettent socialement et peuvent ainsi survivre aux hommes et aux conditions matérielles et techniques qui ont vu leur apparition (1.2.).