2.1. La double rupture de Clarence E. Ayres

Ayres rompt avec la pensée veblenienne sur les deux questions que nous avons abordées dans la première section de ce chapitre : celle relative au statut de l’analyse normative (quelle place le scientifique doit-il donner à ses propres jugements de valeur dans son investigation ?) et celle relative au contenu de l’analyse normative (comment caractériser et promouvoir le progrès socio-économique ?). Contrairement à Veblen, Ayres estime que la raison d’être de la science est de formuler des propositions normatives (2.1.1.). Il affirme, en outre, que le progrès socio-économique peut être conçu comme la résultante d’une tension permanente entre deux forces : l’une positive qu’il situe dans la « technologie » et l’autre négative qu’il identifie aux « institutions » (2.1.2.).