Chapitre 3. Les difficultés de mise en œuvre du principe d’honnêteté de l’information

Nous venons de voir que des règles strictes existent pour mettre en œuvre le principe de pluralisme, que ce soit à travers les règles anti-concentration, les règles de transparence ou les garanties contre la propagande politique. Pourtant, ces règles législatives et constitutionnelles ne sont pas toujours respectées en pratique du fait d’un manque de sanctions efficaces et d’un marché de la presse qui a dû s’internationaliser faute de lecteurs suffisants. Si le pluralisme n’est pas toujours respecté, son corollaire, l’honnêteté de l’information ne pourra l’être : une information non pluraliste ne peut être honnête. Et pourtant, mise à part un certain pouvoir de sanction de l’autorité de régulation compétente, qui reste sans grande incidence et qui plus est ne concerne que la communication audiovisuelle, il n’existe aucune règle vraiment contraignante relative à la mise en œuvre et au respect du principe de l’honnêteté de l’information. En cet état des choses, la mise en œuvre de l’honnêteté de l’information se fait en France à travers les règles de déontologie reconnues (section I), que le journaliste doit respecter même si aucune autorité ne l’y oblige (section II). Puisque la régulation de l’information honnête est essentiellement fondée sur la conscience personnelle, la morale et l’éthique françaises sont peu performantes, il faudrait peut-être envisager d’autres moyens pour assurer la mise en œuvre de l’honnêteté de l’information (section III).