Section I. Le droit à l’information face à l’impérialisme du droit à la vie privée

Le droit à la vie privée, particulièrement bien protégé en France grâce à la loi de 1970, est devenu un droit subjectif très usité, même si les juges justifient de plus en plus les atteintes à la vie privée par le droit à l’information du public. Il n’empêche que parfois, il est même trop bien protégé puisque sous prétexte d’atteinte à la vie privée, certaines décisions se transforment en censure, rendant impossible toute publication 852 . Force est de constater que cette position des juges sur l’interdiction d’un livre avant même qu’il ne soit écrit reste exceptionnelle. D’une manière générale, la tendance depuis la fin des années 90 est plutôt à l’affirmation du droit à l’information face à la protection de la vie privée, malgré quelques hésitations des juges judiciaires qui ne tiennent pas toujours la même ligne de conduite. Mais cette confrontation dépendra de la définition que l’on donne à la vie privée, en renforçant ou non le champ de la vie publique. Le législateur n’ayant donné aucune précision, la jurisprudence a dû combler cette carence même si les juges ont du mal à trouver une position harmonieuse.

Notes
852.

Cf. affaire Delon précitée.