II. Le traitement de l’erreur en classe de langue : étude de corpus

Les outils critiques dont nous disposons à présent vont nous permettre de poursuivre notre réflexion sur le traitement de l’erreur en travaillant sur des données empiriques. Dans cette seconde partie, nous avons en effet choisi d’axer nos recherches sur une situation de classe particulière, afin de mettre au jour différents traitements de l’erreur observables à l’oral, et de tenter d’en établir une typologie critique. Ainsi, par le biais de notre corpus, nous tenterons de vérifier ce que laissent présager les études théoriques précédemment développées. Quels sont les types de corrections les plus courants dans les classes, et sont-ils favorables à l’apprentissage ? En d’autres termes, quel traitement de l’erreur adopter pour aider l’apprenant à construire son interlangue, surtout avec un public hétérogène ?

Pour tenter de répondre à ces questions, nous avons fait le choix de procéder à des enregistrements dans une situation de classe particulière qui nous paraissait intéressante du point de vue de l’hétérogénéité du public : un groupe de femmes adultes hétérolingues, de niveau perfectionnant, en Centre Social (Lyon). Les données, recueillies sur plusieurs mois, nous permettront ainsi de problématiser la question de l’erreur sur la base d’échanges fidèlement retranscrits, ce qui nous paraît une démarche adéquate en didactique des langues, discipline qui doit nécessairement se fonder sur la réalité. Nous gardons bien sûr à l’esprit que la spécificité de la situation étudiée ne permet pas de généralisation outrancière, mais nos résultats devraient néanmoins nous permettre de mettre au jour des tendances courantes de l’enseignement des langues, qui guideront nos conclusions didactiques ultérieures.