3.1. Une conception de l’enseignement problématique

Dans un premier temps, nous souhaitons donc nous pencher sur l’aspect problématique de la conception de l’enseignement mise au jour à travers notre étude de corpus, car, d’une façon générale, la démarche d’enseignement nous semble indissociable de la pratique du traitement de l’erreur. Ce dernier est en effet un axe central des situations d’enseignement, fondamental pour l’apprentissage, et révélateur de la relation enseignant-apprenant. Pour concevoir un traitement de l’erreur efficace, c’est donc bien la démarche d’ensemble qu’il s’agit d’analyser.

De plus, la prégnance de certaines tendances d’inspiration béhavioriste dans notre corpus nous semble le signe de l’impact encore important de ces théories d’apprentissage sur l’enseignement, et ce malgré l’intérêt indéniable qu’on accorde aujourd’hui aux démarches communicatives et constructivistes. La situation étudiée se rapproche d’une démarche traditionnelle et ne nous semble pas exceptionnelle, c’est pourquoi nous jugeons utile d’en révéler les problèmes sous-jacents. En effet, l’intérêt de les mettre en avant se confirme lorsqu’on songe que, comme nous l’avons montré, des traitements comme la correction immédiate peuvent devenir automatiques chez les enseignants, prenant alors un aspect de réflexe inconscient : la mise en évidence de ces réactions pourrait donc aider un lecteur-enseignant à réfléchir sur sa propre pratique. Nous reprendrons donc notre réflexion sur les questions du béhaviorisme, de la centration sur l’enseignant et du guidage, qui sont autant de techniques courantes de l’enseignement qui ne semblent pas réellement favoriser l’apprentissage.