CHAPITRE 3. Présentation des hypothèses et introduction aux expériences

Ce chapitre consistera à présenter les hypothèses que nous avons testées, puis à introduire les expériences que nous avons réalisées au cours de notre travail doctoral.

1. Présentation des hypothèses

Notre travail expérimental a permis de tester quatre hypothèses. Elles s’orientent selon deux axes : (i) l’étude des relations spatiales visuelles, dans le domaine de la vision et dans le domaine de l’émotion et (ii) l’étude des expressions faciales émotionnelles.

Notre première hypothèse postule qu’il existe deux sous-systèmes distincts dans le traitement des relations spatiales visuelles, le sous-système de traitement des relations spatiales métriques et le sous-système de traitement des relations spatiales catégorielles (voir Kosslyn, 1987 ; Kosslyn & Koenig, 1992). Cette hypothèse a été testée sous deux conditions de présentation : (i) sous une condition de présentation visuelle devenue classique, comprenant des stimuli composés d’une barre et d’un point (Hellige & Michimata, 1989 ; Kosslyn et al., 1989, Expérience 3), avec l’adoption d’une approche optimale offerte par le paradigme événementiel de l’IRMf, et (ii) sous une condition originale, c’est-à-dire avec des stimuli faciaux présentant une expression émotionnelle. Dans la première condition de présentation, nous avons utilisé le paradigme événementiel provenant de la technique d’IRMf, ce qui, à notre connaissance, n’avait jamais été réalisé auparavant. Dans la seconde condition de présentation, nous avons utilisé un paradigme de champ visuel divisé issu de la psychologie cognitive, puis le paradigme événementiel de la technique d’IRMf. Une asymétrie hémisphérique démontrant un avantage de l’hémisphère droit dans le traitement métrique et un avantage de l’hémisphère gauche dans le traitement catégoriel serait un argument solide en faveur de la validation de notre hypothèse. De plus, une activation au niveau du gyrus angulaire dans la première condition (Baciu et al., 1999) et dans la seconde condition renforcerait fortement cette hypothèse. Notre seconde hypothèse affirme qu’il existe un effet d’apprentissage dans le traitement des relations spatiales visuelles métriques. Cette hypothèse a été testée avec le paradigme événementiel de l’IRMf. Dans une troisième hypothèse, nous proposons l’existence de sous-systèmes distincts dans le traitement des expressions faciales émotionnelles. Cette hypothèse (ou ‘«’ ‘ hypothèse de polarité »’) a été mise à l’épreuve avec le paradigme événementiel de l’IRMf. L’implication de réseaux neuronaux différenciés et -ou- la manifestation d’une asymétrie hémisphérique serait un argument en faveur notre hypothèse. Enfin, nous posons une quatrième hypothèse selon laquelle le traitement des expressions faciales émotionnelles s’opère de manière automatique ou irrépressible. Cette hypothèse a été testée avec le paradigme d’amorçage issu de la psychologie cognitive.