CHAPITRE 4. Techniques et méthodes utilisées

En psychologie cognitive, l’étude de la cognition humaine se fonde sur la méthode de chronométrie mentale par l’enregistrement des temps de réponse et des erreurs des participants, qui permet d’inférer des algorithmes mentaux. L’interprétation des données dont l’enregistrement est indirect est à prendre avec précaution. La visualisation plus directe, par les techniques de neuroimagerie, des réseaux d’aires cérébrales impliquées dans une tâche cognitive, est de plus en plus préférée même si, comme nous le verrons dans ce chapitre, l’interprétation des cartes cérébrales reste encore un problème. Par ailleurs, les données cérébrales ne sont interprétables que dans le contexte de théories qui conduisent typiquement à des hypothèses spécifiques. Ainsi, à l’utilisation d’une techniques d’imagerie cérébrale, encore faut-il associer un plan expérimental rigoureux issu de la psychologie cognitive. La neuroimagerie peut apporter des informations sur la façon dont le traitement de l’information donne lieu à une compétence particulière et sur le moment où un tel traitement se manifeste, la difficulté réelle étant de trouver des niveaux de description qui correspondent à la façon dont le cerveau fonctionne. Un échange continu entre des études comportementales et des études de neuroimagerie permet donc d’affiner ces théories.

Dans ce chapitre, nous nous attacherons à justifier la pertinence des techniques que nous avons utilisées et la logique expérimentale que nous avons suivie pour valider nos hypothèses. Ces techniques sont issues de la neuroimagerie cognitive (IRMf événementielle) et de la psychologie cognitive (méthodes d’amorçage et de champ visuel divisé). De plus, une grande partie de ce chapitre est consacrée à la justification des choix des stimuli que nous avons utilisés dans les expériences 2 et 3 et à la description de la manipulation des relations spatiales visuelles appliquée à des expressions faciales émotionnelles.