1.4.1. Le choix du paradigme : paradigme de type bloc et paradigme de type événementiel

Le choix du paradigme en IRMf est fondamental : ‘ « ’ ‘  le cœur d’une étude en imagerie fonctionnelle par résonance magnétique est bien sûr le paradigme dont la finalité est de répondre à une question, d’un point de vue physiologique ou pathologique  ’» (Le Bihan, 1997, p.65). Nous distinguerons deux types de paradigmes utilisés en IRMf, les paradigmes de type bloc et les paradigmes de type événementiel.

Les paradigmes de type bloc pour l’IRMf ont été imposés à leurs débuts par analogie avec la TEP. Ils consistent à présenter des stimuli répétitifs à cadence fixe qui requièrent une attention soutenue mais qui se traduisent, à cause d’une habituation à des stimuli de même type, à la somnolence des participants. En conséquence, l’interprétation des cartes cérébrales est limitée, par le comportement des participants, et par l’impossibilité d’observer des phénomènes dynamiques. De plus, le type de tâches demandé aux participants n’est pas écologique : dans sa vie de tous les jours, l’être humain ne réalise pas des tâches identiques par blocs d’une quarantaine de secondes. L’avenir de l’IRMf, en tirant profit des progrès techniques, est donc sans doute voué à abandonner ce type de paradigme bloc, que ce soit au niveau du paradigme qu’au niveau de l’analyse des données et à adopter un paradigme événementiel (Buckner et al., 1996). De plus, l’analyse des résultats s’effectuant par bloc, et non par type d’événements, elle présente davantage de contraintes.

L’approche événementielle consiste à enregistrer la réponse à un stimulus ou plus précisément à un ‘«’ ‘ événement ’” particulier. Le protocole utilisé dans l’IRMf événementielle est identique au protocole utilisé en potentiels évoqués (par exemple, l’EEG, électroencéphalographie), induisant une réponse « évoquée ”. La réponse temporelle à chaque stimulus est enregistrée et moyennée sur plusieurs événements. Les protocoles événementiels permettent en principe d’obtenir des informations sur la chronométrie des activations cérébrales. Retenons que l’avantage principal de cette approche tient dans sa flexibilité du choix de comportements observables. En effet, elle permet d'éviter l'anticipation des participants puisque les stimuli leur sont présentés dans un ordre aléatoire contrôlé. Contrairement aux paradigmes de type bloc, l’analyse des résultats s’effectue par type d’événements. C’est ce type de paradigme que nous avons choisi d’utiliser dans nos expériences d’IRMf. Dans le paradigme de notre première expérience, nous avons spécifié trois types d’événements, tandis que dans le paradigme de la seconde expérience, nous en avons spécifié cinq. Plus le nombre d’événements est important, plus l’expérience sera longue.