1.4.2. La condition de base («baseline”)

La condition de base (ou «baseline”) peut se définir comme un état de « repos ” conscient, qui permet d’identifier les activités cérébrales lorsque l’activité cognitive est réduite, voire « absente ”. Cette activité réduite sera ensuite comparée aux activités cérébrales émergeant lors d’une tâche cognitive, pour évaluer les régions spécifiquement impliquées lors de cette tâche. La prise en considération d’une condition de base est nécessaire parce que dans un état de repos au réveil, il n’est pas exclu que le cerveau continue à « travailler ”. En effet, il reçoit 20% de la consommation totale d’oxygène du corps, bien qu’il ne représente que 2% du poids total du corps. Pourquoi le cerveau consomme-t-il toute cette énergie dans l’état de repos ? Une explication possible provient des observations selon lesquelles jusqu’à 50% de la consommation d’énergie à l’état de repos est dédié aux aspects fonctionnels de la transmission synaptique (Logothetis, Pauls, Augath, Trinath, & Oeltermann, 2001).

Deux types de problèmes sont liés à la condition de base : (i) aucun état de contrôle, aussi basique soit-il, ne correspond à un état « zéro ” ; là est tout le problème de choisir un état de repos pertinent, comme le souligne le titre d’un article de Stark et Squire (2001) ‘ « ’ ‘  When zero is not zero: The problem of ambiguous baseline conditions in fMRI  ’». (ii) les changements de l’activité cérébrale locale produisent des changements d’activité globale qui sont souvent trop faibles pour être mesurés (Sokoloff, Mangold, Wechsler, Kennedy, & Kety, 1955). Ainsi, concrètement, quel type de condition de base peut-on utiliser ? De nombreuses études utilisent le repos conscient, matérialisé par la présentation d’un écran blanc, comme condition de base (voir Busse & Woldorff, 2003) et plusieurs auteurs considèrent le repos conscient comme un état de référence fiable en neuroimagerie cognitive (Mazoyer et al., 2001). D’autres études préfèrent utiliser un stimulus simple, par exemple, une croix, un losange ou encore un point d’exclamation. Enfin, selon les études, suite à la présentation des événements correspondant à la condition de base, la pression d’une touche de réponse est exigée ou non.