Phase expérimentale

Une fois dans l’IRM et au début de chaque examen, les participants lisaient les instructions sur le miroir placé au-dessus de leur tête. Ces instructions énonçaient en détail le déroulement de l’expérience, les tâches et le type de stimuli que les participants auraient à traiter. Simultanément, le scan anatomique s’opérait. La phase fonctionnelle démarrait dès que les participants avaient terminé de lire les instructions et dès que le scan anatomique était terminé. Durant les deux examens, un carré et une barre étaient présentés à chaque essai. La tâche métrique consistait à estimer si la distance séparant le carré et la barre horizontale était à l’intérieur d’une distance de référence. Cette distance de référence avait été présentée pendant les instructions, précédant immédiatement l’examen fonctionnel métrique. La tâche catégorielle consistait à estimer si le carré était au-dessus ou au-dessous de la barre, indépendamment de la distance séparant le point de la barre. Les participants, dans cette expérience, n’ont pas bénéficié d’essais de pratique, parce que les différences de champ visuel trouvées dans des études antérieures utilisant ces stimuli ont été atténuées ou ont disparues même avec peu de pratique.

Les facteurs intra-individuels, c’est-à-dire les facteurs pour lesquels tous les participants passaient toutes les conditions, étaient au nombre de trois. En effet, dans la moitié des essais, le point était considéré comme facile et dans l’autre comme difficile. De plus, dans la moitié des essais, le point se situait à l’intérieur de la distance de référence, dans l’autre à l’extérieur. Enfin, dans la moitié des essais, le point se situait au-dessus de la barre, dans l’autre au-dessous de la barre. Nous avons utilisé seize positions différentes (voir Figure 3), deux positions différentes remplissant une même condition expérimentale : par exemple, deux points différents pouvaient être à la fois faciles à juger, à l’intérieur de la distance de référence et au-dessus de la barre centrale. Comme le montre la répartition des stimuli présentée dans le tableau 1, chaque condition expérimentale était présentée treize fois ; ainsi, certains stimuli étaient présentés six fois, d’autres sept fois.

Tableau 1. Présentation de la répartition des stimuli. La deuxième ligne représente le degré de difficulté du point par rapport à la distance de référence. La troisième ligne représente la position du point par rapport à la distance de référence (réponse attendue dans la tâche métrique, moins ou plus). La quatrième ligne représente la position du point par rapport à la barre centrale (réponse attendue dans la tâche catégorielle, au-dessus ou au-dessous). Est indiqué entre parenthèses le nombre de stimuli pour chaque condition.
Stimuli (104)
Degré de difficulté : facile (52) Degré de difficulté : difficile (52)
Distance de référence : moins (26) Distance de référence : plus (26) Distance de référence : moins (26) Distance de référence : plus (26)
Au-dessus (13) Au-dessous (13) Au-dessus (13) Au-dessous (13) Au-dessus (13) Au-dessous (13) Au-dessus (13) Au-dessous (13)

Chaque participant effectuait une décision sur cent soixante-dix-huit stimuli, c’est-à-dire sur cent quatre stimuli, présentés dans le tableau 1, et sur soixante-quatorze stimuli composés d’un point d’exclamation. Ils répondaient avec l’index et le majeur. Pour la moitié des participants, une réponse particulière était transmise par l’index, pour l’autre moitié des participants, cette réponse était transmise par le majeur, et réciproquement. La touche correspondant à « plus ” dans la tâche métrique correspondait à « au-dessus ” dans la tâche catégorielle et la touche correspondant à « moins ” dans la tâche métrique correspondait à « au-dessous ” dans la tâche catégorielle.

L’expérience comprenait une phase d’entraînement afin que les participants se familiarisent avec les touches du clavier correspondant à la tâche à effectuer. Durant cette phase, ils voyaient apparaître au centre de l’écran, pour la tâche métrique, le mot « plus ” ou le mot « moins ”, tandis que pour la tâche catégorielle, ils voyaient apparaître le mot « au-dessus ” ou le mot « au-dessous ”. La durée d’apparition des mots au centre de l’écran n’était pas contrainte par le temps ; cela dit, les participants recevaient comme instruction de répondre le plus justement et le plus rapidement possible. En cas de réponse erronée, une barre grisée apparaissait pendant 50 ms dans la partie supérieure du champ visuel du participant. La présence de ce feedback au cours de la phase de familiarisation avec les touches de réponse permettait de mettre les participants dans les mêmes conditions que lors de la phase expérimentale.