Test de l’hypothèse de polarité

Afin de tester l’hypothèse de l’existence de sous-systèmes distincts mis en œuvre dans le traitement des expressions faciales positives et négatives, nous avons effectué une analyse comparant directement les réponses liées aux stimuli « positifs » et « négatifs » dans la tâche d’intensité et dans la tâche de valence. Aucune activation dans l’amygdale n’a été observée.

Afin de déterminer si, dans les conditions positive et négative du traitement explicite de la valence, l’amygdale était plus activée dans l’hémisphère gauche ou dans l’hémisphère droit, nous avons réalisé une ANOVA sur le nombre de voxels activés dans cette structure, chez chaque participant, en considérant les facteurs « hémisphère » et « valence ». Pour cela, nous avons appliqué aux valeurs de voxels activés de l’amygdale une SVC (Small Volume Correction, correction sur petit volume) en traçant une sphère de 8 mm de rayon autour de cette structure (voir par exemple, Morris, de Gelder, Weiskrantz, & Dolan, 2001). Les coordonnées que nous avons définies comme le centre de la sphère (x, y, z = ±20,-8,-13, coordonnées Talairach) étaient celles utilisées par Phillips et al. (2001). L’ANOVA n’a pas révélé d’interaction des facteurs « valence » et « hémisphère », F<1. Par ailleurs, nous avons testé le modèle d’activation asymétrique proposé par Davidson (1995). Ainsi nous avons effectué une ANOVA au niveau des gyri frontaux inférieur et moyen avec « hémisphère » et « valence » comme facteurs. Pour chaque participant, nous nous sommes assurés que l’ensemble des activations présentes à un seuil d’intensité du voxel de P<.005 non corrigé, et à un seuil d’étendue spatiale de 4 voxels contigus, était bien à l’intérieur des gyri frontaux inférieur et moyen, notamment au niveau des clusters. Aucun effet significatif n’a été observé, F<1.

Afin de mesurer la manifestation, si elle existe, d’un traitement automatique de l’intensité dans la tâche de valence, nous avons mesuré l’interaction des facteurs « intensité » et « valence ». Cette interaction n’a révélé aucune activation au niveau de l’amygdale, définie comme aire d’intérêt a priori (voir Phillips et al., 2001). Cependant, étant donné notre hypothèse d’une modulation du traitement de la valence par l’intensité, nous avons effectué des analyses prenant en considération les valences positive et négative dans les conditions d’intensités faible et forte. Dans la condition de faible intensité, aucune activation de l’amygdale n’a été révélée, quelle que soit la valence. En revanche, dans la condition de forte intensité, nous avons observé une activation de l’amygdale droite (x, y, z = 24,-6,-7, modèle FFX) pour les stimuli positifs et une activation bilatérale de l’amygdale (gauche, x, y, z = -27,-1,-10, modèle RFX ; droite, x, y, z = 21,-3,-7) pour les stimuli négatifs.