CHAPITRE 7. Mise en œuvre des sous-systèmes de traitement de l’expression faciale émotionnelle (cadre expérimental)

Les expériences 4, 5 et 6 ont été directement motivées par une expérience antérieure réalisée par Loiselot et Koenig (1998). Ces auteurs ont utilisé le paradigme d’amorçage par l’expression faciale afin de déterminer s’il existe un traitement parallèle de l’expression faciale et de la familiarité (voir le modèle de Bruce & Young, 1986). Dans une première phase, dite d’étude, les participants devaient juger des caractéristiques sémantiques des visages, comme, par exemple, déterminer l’âge ou le sport que pourraient pratiquer les individus sur la base de leur visage. Leurs expressions faciales étaient neutres. Dans la phase test, les participants devaient estimer si le visage présenté en cible correspondait au visage d’un individu qu’ils avaient rencontré dans la phase d’étude, ou s’il s’agissait du visage d’un nouvel individu. Le visage cible était précédé d’un visage amorce inconnu ayant une même expression ou une expression différente de celle du visage cible. Les auteurs ont observé que la reconnaissance des visages était plus rapide lorsque les deux expressions étaient identiques comparativement à la condition où les deux expressions étaient différentes, concluant à l’existence d’un traitement automatique de l’expression faciale.

Les expériences 4, 5 et 6, réalisées avec un paradigme d’amorçage, avaient pour objectif d’étudier la mise en œuvre des sous-systèmes de traitement des expressions faciales en testant l’hypothèse d’automaticité, selon laquelle les expressions faciales sont traitées selon un mode automatique. Notre démarche est très originale dans la mesure où nous avons souhaité tester cette hypothèse lorsque le jugement requis porte sur un aspect perceptif visuel des visages.