Stimuli

Nous avons utilisé quatre-vingt seize stimuli composés de visages d’hommes exprimant la colère, le dégoût, la joie ou la surprise. L’ensemble des visages ont été organisés en couple amorce-cible. Ils provenaient de l’étude menée par Loiselot et Koenig (1998).2 Chaque visage couvrait une surface d’environ 8.75 cm sur 6 cm (représentant 8.75° sur 6° d’angle visuel, les participants étant à 57 cm du centre de l’écran), entourée par un cadre.

Pour répondre aux exigences du paradigme d’amorçage, il a été choisi d’attribuer soit une même expression en amorce et en cible, soit une expression différente. De plus, pour opérationnaliser l’hypothèse d’un traitement irrépressible de l’expression faciale, une coloration rouge ou verte a été appliquée aux visages cibles avec le logiciel Adobe Photoshop. Le degré de coloration choisie était de cinquante sur une échelle de zéro à cent. Nous n’avons pas appliqué de coloration aux quarante-huit visages amorces. Ainsi, les colorations rouge et verte ont été attribuées aux visages correspondant aux cibles de l’expérience de Loiselot et Koenig (1998) c’est-à-dire aux visages sur lesquels portait la décision de familiarité. Nous avons choisi arbitrairement de remplacer les visages qui étaient à estimer comme familiers par une coloration rouge, et ceux qui étaient à estimer comme non familiers par une coloration verte, de façon à rendre ces deux expériences les plus comparables possibles.

Notes
2.

Au départ, cent cinq personnes de sexe masculin d’une moyenne d'âge de 25 ans ont été photographiées. Les expérimentateurs se sont assurés que deux visages différents avec la même expression ne partageaient pas plus de caractéristiques communes que deux visages différents avec une expression différente. Chacun des individus devait exprimer les émotions de joie, de colère, de dégoût, de surprise et de neutralité à partir d'histoires lues. Chacune des trois cents photographies retenues a été traitée sur le logiciel Adobe Photoshop 3.0.5 de façon à limiter la perception des visages au contour des cheveux et à centrer les visages sur l'écran. Vingt juges ont été conviés à regarder ces photographies. Ils devaient appuyer sur des touches du clavier pour déterminer un choix parmi les cinq proposées. Les photographies conservées ont eu l'accord d'au moins 80 % des juges. C'est ainsi qu'ont été obtenues les quatre-vingt seize photographies de visages différents, que l'on peut classer en quatre groupes : vingt-quatre exprimant la joie, vingt-quatre la colère, vingt-quatre le dégoût et vingt-quatre la surprise. Contrairement à l’expérience de Loiselot et Koenig (1998), les visages neutres n’ont pas été utilisés dans cette expérience.