Test de l’hypothese d’automaticite du traitement des expressions faciales emotionnelles

Nous avons montré qu’il existe un traitement automatique ou irrépressible des expressions faciales. Nous avons testé cette hypothèse grâce au paradigme d’amorçage, permettant de présenter successivement des expressions faciales identiques ou différentes. La comparaison des temps de réponse entre ces deux conditions a permis d’observer des effets d’amorçage facilitateurs ou inhibiteurs. La nature de ces effets, facilitatrice ou inhibitrice, pourrait constituer un indicateur du type de traitement effectué, c’est-à-dire un traitement de configuration des expressions faciales, aboutissant à l’extraction du contenu émotionnel des expressions faciales, ou un traitement impliquant les traits et les relations spatiales entre les traits constituant les expressions faciales, conduisant à un traitement purement visuel des expressions faciales.

Nous avons également montré que l’amygdale était sollicitée même lorsque l’extraction du contenu émotionnel n’était pas indispensable pour effectuer la tâche ; cet effet a été observé lorsque les expressions faciales présentées étaient des expressions négatives de peur. L’identification automatique des expressions négatives, de la peur en particulier, pourrait constituer un avantage biologique important, qui a pu se développer au cours de l’évolution et constituer un véritable avantage adaptatif.