6 Au carrefour des disciplines ...

Ce simple exposé d'introduction suffit déjà pour situer notre travail au carrefour de plusieurs disciplines.

Bien entendu, nous exposons en premier une question éducative, il s’agit de questionner la pédagogie biblique, cette dimension éducative est centrale et justifie que notre thèse se situe dans le cadre de sciences de l’éducation.

Mais, nous voyons immédiatement que cette question suppose des recoupements avec ce qu’il est convenu d’appeler la théologie, science naturelle, en quelque sorte, pour ce qui concerne la Bible.

La référence à ce qui constitue la singularité de la Bible suppose bien que nous distinguions celle-ci d’autre chose. Cet autre point de vue suppose que nous questionnions, ce qui le soutient, ce qui en fonde la légitimité. La philosophie et l’épistémologie qui en dérive, dont la science nous viennent des Grecs, fournissent d’ailleurs comme la matrice de tout notre rapport contemporain aux sciences. Les définitions, les approches épistémologiques ou disciplinaires, supposent et appellent donc une référence à la philosophie, un dialogue avec la Grèce.

Enfin, l’évidence de la dimension historique, tant dans la constitution des livres bibliques, écrits selon un cheminement, selon une histoire, que dans leur impact, leur action au travers de l’histoire, comme acteurs de cette histoire, comme mémoire également de celle-ci, nous dirons la prise en compte de l’action du texte, justifie l’histoire comme quatrième référence disciplinaire.

L’éducation sera bien entendu centrale, c’est à travers elle, par elle, pour elle, que nous questionnerons la théologie, la philosophie, et l’histoire, chacune de ces disciplines interagissant entre elles.

À ces quatre disciplines incontournables, nous pouvons ajouter celles qui fournissent la matière des actuelles sciences de l’éducation, de la didactique au sens large, à la sociologie jusqu’aux dérivés de la psychologie.

L’éducation est encore ici centrale, c’est à partir du questionnement qu’elle soulève que ces diverses disciplines sont parfois simplement traversées, en tout cas, il sera impossible de les ignorer totalement.

Il reste encore parfois que quelques recours à la linguistique, à l’étymologie, la philologie seront nécessaires.

Cette multiplicité peut paraître un handicap. Mais n’est-elle finalement pas une expression d’une volonté d’ancrage sur des origines des sciences et des pratiques éducatives, et donc, d’une tentative de retour aux sources de l’éducation ?

L’éducation est bien, comme a priori, avant même que nous n’en donnions une définition, propre à alimenter cette étude, la science par excellence qui interroge toutes les autres, les visite et peut-être même, les fonde.

En effet, il n’est de science qui ne suppose des rapports multiples à l’éducation : de l’enseignement de ses contenus, à leurs modes de transmission, des champs de ses recherches, aux modes de leurs investigations, jusqu’aux présupposés et retombées éthiques de ses démarches, comme de ses découvertes.

Inversement, pour des raisons symétriques et finalement donc similaires, il n’est pas d’éducation qui ne suppose de rapport aux sciences.