7 Au carrefour des témoignages ...

Nous puiserons donc dans des directions fort diverses, nos repères, nos sources, nos témoignages. La notion de témoingage nous paraît revêtir un caractère central.

Le témoignage des premiers chrétiens est à la base de la répercussion de l’évangile de la Bonne Nouvelle chrétienne. Le témoignage est primordial à la base de ce que le texte lui-même nomme évangile. Chacun des quatre évangiles se présente comme un témoignage.

On peut ajouter même que chaque livre,la diversité des auteurs l’attestent, la Bible se développe d’ailleurs dans l’histoire à partir de cette notion primordiale du témoignage..

Le témoin n’est pas le créateur, l’artiste, l’esthète, il ne crée pas l’événement, il en rend compte.

Le témoin n’est pas le savant, il n’explique pas le fait, il donne son point de vue.

Le témoin n’est pas le sage, il n’élabore pas de doctrine morale et éthique, il transmet un message qui ne dépend, dans un premier temps en tout cas, ni de ses efforts ni de sa valeur personnelle, mais d’une circonstance extérieure à lui-même due à sa position, au moment où l’événement, dont il rend compte, s’est produit.

La personne du témoin peut cependant bien-entendu parfois être un artiste, un esthète ou un savant, un sage. Mais ce ne sont là que des formes parmi d’autres ; ce qui définit son témoignage, ne tient pas en premier à la forme de celui-ci mais au fond qui la sous-tend, l’événement, la réalité des faits, voire de l’enseignement, dont ce témoin rend compte.

Pour paraphraser un proverbe chinois célèbre : le témoin est celui qui pointe le doigt vers la lune et il ne faut sans doute pas s’attarder de trop sur ce doigt au point d’en oublier la lune …

Mais le témoin dans la Bible est davantage qu’un simple doigt pointé. Car voici que les traces de son témoignage peuvent traverser sa propre vie et changer sa nature profonde. Le voici, dans le Nouveau Testament plus particulièrement, conscient d’un autre Royaume. Le voici recréé, une nouvelle créature, participant d’une création nouvelle dont le Christ est le premier né. Participant d’une communion nouvelle dont l’église rend témoignage au monde. Son observation nous indique davantage que celle d’un simple doigt pointé que l’objet de son témoignage concerne la transformation profonde de l’homme, sa propre transformation.

Cette modifiabilité potentielle adressée à chacun comme une invitation rejoint en quelque sotte la question de l’éducabilité et plus largement de l’éducation.

Ainsi donc, notre terrain d’investigation humain et littéraire, liturgique ou scientifique, est a priori sans limite, sachant que ce qui nous intéresse dans chacune de ces approches est ce qui à partir de l’ordre des contenus formels rejoint des sous-tendus fondateurs.

C’est ici, au fondement des témoignages, que nous trouverons la référence principale de notre étude, celle que nous consulterons tant en première qu’en dernière intention, celle à laquelle, peu ou prou, d’ailleurs se raccrochent tous les divers témoignages consultés, nous voulons dire : le texte biblique, la parole qui en émane, ou en tout cas, ce que d’aucuns force est de le constater, appellent parole divine, ou parole inspirée et reçoivent comme telles