2 Réaction épistémologique

Chassée, expropriée de la pensée dominante du XIX ° siècle et du XX° siècle, dans sa première moitié du moins, vouée à des “maîtres penseurs” 33 pour la plupart à la fois marqués par le message biblique et voulant cependant rompre avec lui au nom d’une rationalité nouvelle qui pointait avec la modernité, la Bible réapparaît directement ou indirectement 34 dans l’intérêt des intellectuels contemporains. Son message enfoui, semble interroger à nouveau dans la période de vide des valeurs de remise en question et l’effritement des fondements d’une modernité déjà dépassée.

La croyance en la raison de science, source de progrès illimité, s’effrite d’elle même, comme révélée par le progrès lui-même à sa propre mythique finalement irrationnelle. Nous traversons cette crise, particulièrement, dans le domaine éducatif, et, précisément en celui-ci, nous constatons un effort, un désir de renouvellement. Dans ce sens la Bible, à nouveau, est interrogée, interpellée, retrouvée.

Parmi les nombreuses voix récentes, d’aussi distinctes que celles de Marie BALMARY, ou d’Edgar MORIN introduisent des brèches dans deux bastions refuges, érigés à l’origine en opposition au christianisme et au judaïsme, que furent le marxisme et la psychanalyse.

Edgar MORIN 35 se définissant aujourd’hui comme méta-marxiste parle de complexité, d’incapacité humaine à concevoir le tout, du nécessaire retour à l’espérance, au don gratuit, d’un passage de mort à vie, citant HÉRACLITE.

Marie BALMARY commença son oeuvre littéraire publique par une oeuvre de psychanalyse sur le père de la psychanalyse, Sigmund FREUD. Elle en déduisit que FREUD divinisait la personne du père ou de la mère, en renonçant à reconnaître la faute du père, dans le modèle de l’Oedipe, il transféra l’accusation, dit-elle, à Dieu lui-même.

‘Si la faute du père ou de la mère n’est pas énoncé par le fils ou la fille, que se passe-t-il ? Outre le refoulement et les symptômes, une chose étrange dont nous ne savons encore que penser : la faute semble être transférée sur l’autorité suprême - que le sujet y croie ou non. C’est Dieu qui est alors l’accusé. (...) N’assiste-t-on pas à un curieux déplacement de commandements :“Honore ton père et ta mère” quatrième commandement est venu à la première place, à la place de Dieu précisément. Là où il est écrit : “Tu n’auras pas d’autres dieux que moi “ il semble que l’on ait rajouté en note : moi, ton père. Une fois le père venu à la place de Dieu, n’est-il pas logique que Dieu aille à la place du père et que l’enfant cherchant à identifier l’auteur de la faute du père, la fasse porter à celui qui occupe sa place, Dieu, Moïse ou quiconque a fourni la loi suprême? Le père reste idolâtré comme celui qui ne peut faillir. Ces fautes que l’enfant a perçues sont attribuées à celui qui en serait le Juge s’il n’était rabaissé à la place du fautif. ” 36

Marie BALMARY se retrouvant disait-elle en accord avec Maurice CLAVEL 37 et rejoignant la quête contemporaine et parallèle de René GIRARD 38 finissait par se demander si le véritable refoulé n’est pas, dans la pensée occidentale contemporaine ... Dieu lui même. Cette compartimentation du savoir, constatée par Edgar MORIN, semblable à la situation de non communication qui se trouve au sommet de la tour de Babel, figure 39 de l’universel construit, nous fit dire, lors de notre travail précédent, qu’aucune des raisons incises dans des champs idéologiques ou disciplinaires précis ne pouvait contenir notre recherche. De même, ce refoulement du “manquement de la cible “ expression plus appropriée, selon la Bible, que celle de faute pour parler du péché, refoulement de Dieu constaté dans les approches contemporaines, nous a conduit à faire ce long détour avant d’envisager l’éducation biblique dans sa spécificité. Il nous a fallu mettre en évidence que, par sa spécificité, sa nature, l’éducation biblique échappait aux concepts mêmes qui sont les nôtres lorsque nous parlons d’éducation, plus précisément encore en sciences humaines 40 .

Au cours de l’histoire récente de ces derniers siècles, 41 le dilemme de la pensée et du débat en philosophie, c’est à dire la légitimation d’une pensée philosophique, semble être passé de la recherche de conformité avec la volonté de Dieu, donc du bien et du mal, jusqu’au siècle de DESCARTES, à celui de cohérent ou incohérent, les idéologies du XIX ° siècle, le marxisme, la psychanalyse, le libéralisme social, entre autres, en constituent quelques sommets, comme NIETZSCHE ou KIERKEGAARD, les poches de résistance.

Depuis, le débat porte sur ce qui est, au niveau théorique, cohérent ou incohérent, ou, au niveau pratique, opérant ou inopérant. Nous entrons dans l’ère de l’intersubjectivité, et des discours, mentionnés par la phénoménologie selon HUSSERL. Il en résulte le règne du relatif, de l’efficience, du technique, du circonstanciel. Ce passage introduit la pensée contemporaine à la notion du relatif de chaque théorie, de point de vue, de posture sur fond de formulation neutre.Toute construction pour être acceptable, suppose dans l’implicite, l’époché de type cartésien, (le cogito), doublé de celui de HUSSERL qui questionne objectivement le positionnement même de la propre objectivité, l’abstraction de soi-même, l’essence même du doute méthodologique. Ainsi, sont sous-tendues finalement les sciences humaines qui servent de cadre à cette étude.

Selon Edgar MORIN 42 , nous sommes passés, depuis la naissance des sciences humaines, progressivement, de la doctrine close à la théorie ouverte, de la rationalisation à la quête de rationalité.

D’après MORIN, la rupture de la renaissance qui provoqua ce mouvement nouveau fut, du fait de l’apport des philosophes grecs sur la pensée chrétienne, et se résume par cette question : Il faut interroger le monde lui-même et non plus le créateur.

La rationalité théorique s’oppose à la rationalisation doctrinale.

La théorie s’appuie sur une quête de rationalité, fondée sur un doute, la doctrine impose une rationalisation de l’action humaine, fondée sur une foi, une croyance, ou une référence axiologique explicite et prédéterminée. La doctrine, donc, se légitime en rapport à une orthodoxie et donc par une hétérodoxie, alors que la théorie se légitime par un double rapport, à une expérimentation extrinsèque, d’une part, et, d’autre part, à la cohérence conceptuelle intrinsèque.

Autrement dit, en matière éducative, comme en sciences humaines, la théorie 43 se légitime en rapport à une relation théorie pratique. Nous définirons cette relation théorie pratique comme celle qui relie l’expérience à sa représentation conceptualisée. Une double cohérence est donc nécessaire pour légitimer les théories en sciences humaines, l’une se rapporte au prédicat, l’autre au lien de celui-ci avec le fait et l’expérience.

Ce mode de fonctionnement aboutit à un morcellement progressif des savoirs, une compartimentation, une multiplication des sciences. En effet, les formes mêmes des savoirs théoriques entraînent inéluctablement, à une précision et une délimitation de plus en plus fine de leurs champs d’application. Les disjonctions entre, les connaissances qui fondent, d’une part, et la pensée compartimentée, d’autre part, conduisent dès lors à une intelligence aveugle, où la synthèse est difficile, car la prétention à tout connaître, ou encore à connaître quelque chose de tout, qui est celle d’un esprit universel, est chaque jour plus obstruée, et difficile. 44

Il faut relever le défi du sens et de l’espérance conclut encore MORIN. Une intelligence aveugle, intellect pur, gouverne les sciences humaines : si nous acceptons d’ Edgar MORIN ce constat, il nous faut cependant dès lors préciser davantage encore l’opposition entre doctrine et théorie. Car tout serait-il si réductible ? La doctrine serait-elle seulement close et la théorie seulement ouverte comme le déclare Edgar MORIN ?

De notre point de vue, il faudrait préciser que ce n’est pas tant que l’une soit spécifiquement close et l’autre spécifiquement ouverte : elles ne sont simplement pas toutes deux ouvertes ou fermées sur le même mode.

La théorie, sur fond de neutralité, masquant ses principes tente de comprendre, certes, mais impose de n’être entendue, voire contredite, que par et dans un discours acceptant le même substrat de la neutralité formelle.

La doctrine, au contraire, annonce la couleur des valeurs ou de la croyance qui la fondent, elle peut se discuter une fois ce fondement accepté. Elle peut se présenter donc comme ouverte du côté de sa forme, mais résiste à l’investigation sur le fond.

Par exemple, une doctrine marxiste ne peut continuer de se dire marxiste que si elle accepte de se référer au moins à quelques uns des principes théoriques élaborés par MARX, comme entre autre son analyse des rapports économiques et sociaux, la lutte des classes, le matérialisme historique dialectique, la dictature du prolétariat ...

Une doctrine peut se reposer donc sur une ou des théories. La théorie masque au contraire le fondement sur lequel elle s’appuie. Inversement, la doctrine est close sur ses fondements mais peut adopter un langage ouvert au dialogue par rapport à ceux-ci.

À l’inverse encore, la théorie est branlante en ses fondements masqués derrière l’hypothèse réfutable, voire falsifiable, mais elle adopte, à partir d’eux, le langage clos et hermétique de la rationalité pure. Une théorie éducative ne peut imaginer la dimension axiologique de l’acte éducatif qu’en seuls termes de finalités explicites selon des fondements implicites mais le plus souvent simplement cachés sous-tendant et orientant pourtant effectivement ces finalités.

Une doctrine éducative, au contraire, pose cette même question en termes de fondements explicites rejoignant ou non, selon le cas, des finalités explicites.

Les rapports entre Bible et éducation échappent d’évidence à une conception de l’éducation purement théorique telle que nous avons commencé à la définir. Échappent-ils à une doctrine précise ?

Le problème est encore plus complexe que nous ne l’avons dit puisque toute théorie scientifique, même si elle se réfère elle-même, nous y reviendrons, à une doctrine cachée implicite, permet une lecture par interprétation des doctrines selon le modèle scientifique critique. On pourrait même dire que ce modèle scientifique a cette fonction essentielle

Selon leur nature même, de par l’époché fondateur, la mise à distance de l’objet est fondement pour les sciences humaines se réclamant de la raison pure, masquant le postulat fondateur pourtant décisif. KANT voyait les sciences fondées sur la raison pure devoir n’opérer que cette seule fonction critique. Cette vision s’est trouvée en grande partie battue en brèche par la réalité de l’évolution sociale.

En fait de critique, ces théories, fondées sur le modèle scientifique, ont non seulement imprégné leur modèle à tout le mode de penser et d’agir contemporain, reléguant aux marginalités les autres approches, mais ont, d’une certaine manière, colonisé l’approche des connaissances et du langage lui-même, en imposant partout, que la forme scientifique, ce qui n’est pas, notons le, synonyme du fond scientifique, soit seule crédibilisée.

À l’inverse de la théorie, la doctrine ne reposant pas sur le substrat scientifique formel ne permet pas toujours de questionner la théorie scientifique, d’une manière qui soit en tout cas reconnue par elle car il lui faudrait pour cela abandonner sans doute, provisoirement en tout cas, ses présupposés pour entrer dans le langage même de la théorie présupposant la méthodologie du doute.

Elle ne semblerait pouvoir exercer ce questionnement en direction des théories que par l’extérieur, de par la dimension axiologique ou éthique qu’elle introduit, en reposant sans cesse la question des fondements ou des finalités. La question posée des finalités semblerait seule, en effet, susceptible de réorienter la théorie de l’extérieur d’elle-même, de donner un regard, au raisonnement aveugle, et attentif uniquement à la cohérence conceptuelle, seule.

Mais en retour, la doctrine, de fait, se devrait de concéder au sein d’elle-même, une entrée du système théorique critique qui la remettrait en cause et lui révélerait les aphorismes réducteurs, les apories cachées, les démonstrations asyllogistiques, les artefacts et autres dysfonctionnements jusque là méconnus ou sans intérêt pour elle. Ce n’est qu’à ce prix qu’elle pourrait, comme en dialogue, révéler les incohérences inhérentes au système scientifique lui-même, selon sa logique interne.

Dès lors, la doctrine demeurerait-elle encore doctrine, ne se muerait-elle pas, comme malgré elle, en théorie sur elle-même, théorie sur la doctrine ? L’épistémologie, devenue seule crédible, en dernier recours, la seule autorisée à s’exprimer ne se substituerait-elle pas à toute autre approche ?

Cette difficulté inhérente aux doctrines à concevoir un dehors, cette particularité inhérente aux théories selon le modèle scientifique, à ne se vouloir que descriptives d’un dehors, expliquent sans doute le développement, au cours de ce siècle, des sciences humaines qui permettent de par leur nature sans nier donc leur principe interne, une lecture par interprétation de toute les doctrines autres que scientifiques. Un problème nouveau surgit cependant lorsque nous mettons à jour, et que nous nous arrêtons sur, le fait, que ces sciences humaines participent elles-mêmes d’une seule et même doctrine qui reste le plus souvent cachée et implicite et qu’il faudrait sans doute déterrer. Cette doctrine cachée est sans doute à chercher du côté du “culte “ technologique, la croyance de la supériorité de la question “comment”, (ou encore “pour quoi’ en deux mots), question du rapport à l’efficience directe et mesurable aujourd’hui, sur la question “pourquoi”, question du rapport aux fins dernières.

À l’évidence, en conséquence, dès lors, le discours autour des doctrines, sur les doctrines, tenus par les doctrines elles-mêmes, s’est déplacé du côté du comment. La doctrine, non conforme à l’initial au modèle scientifique et qui se caractérise le plus souvent par un mode de penser fondamental associant le pourquoi au comment, s’en trouve réduite bientôt à ne plus se défendre que sur le mode du questionnement opérationnel du comment, de la praxis. L’axiologie, l’éthique, apparaissent alors comme les uniques recours aptes à poser des principes modérateurs, bien plus qu’inspirateurs.

Tout rebondit enfin lorsque nous constatons que la Bible n’est pas un livre doctrinaire non plus, au sens où nous venons de définir et de distinguer, en rapport aux théories, les doctrines.

Il ne s’agit pas en effet dans le message biblique, à partir d’une croyance première posée, d’étayer les arguments qui vont s’y référer afin d’en justifier et développer le bien fondé. La Bible ne questionne pas le dieu créateur sans que celui-ci ne visite le monde, elle ne questionne le monde qu’à partir de cette visitation.

Le fondement, le fil directeur, n’est pas une croyance abstraite, en relation ou non avec une théorie, ni même une foi, mais la foi existentielle. La foi biblique s’inscrit dans la vie, entre gestes et pensées, au quotidien de ceux-ci, elle est un élan existentiel, un repos existentiel, une confiance première. Le référent premier n’est pas un discours selon un aspect théorique ou incantatoire, mais une parole, qui se donne comme la Parole.

Cette parole dans le texte biblique met debout, parmi d’autres, Noé 45 , Abraham 46 , Moïse 47 , David 48 , Élie 49 , les prophètes 50 jusqu’à, selon la perspective chrétienne, s’incarner en Christ. Ces personnes évoquent quelques étapes du cheminement d’une alliance. C’est à partir de ce cheminement, en lui, que Dieu parle et se révèle. L’universel, par un mouvement inverse de celui de la spéculation y rejoint le singulier des gestes et pensées, le singulier des vies, au coeur des gestes, par delà ou en deçà des questionnements philosophiques, entre, par exemple, essences et existences.

Notes
33.

L’expression fut semble-t-il d’André GLUCKSMANN, elle a fait depuis florès.

GLUCKSMANN André “Les maîtres penseurs “ Grasset Paris 1977 ; (377 pages).

34.

Si la Bible n’est en effet pas directement toujours mentionnée les questions traitées la rejoignent.

35.

MORIN Edgar intervention “La complexité et l’éducation- Aujourd’hui l’école ” le 28 Octobre 1995 -Université Louis Lumière- Conférence donnée à l’occasion du cinquantenaire des cahiers pédagogiques.

36.

BALMARY Marie ”L’homme aux statues” Freud et la faute cachée du père” Grasset Paris 1979 ; (282 pages) ; pp 275 -276 au chapitre : “Le commandement déplacé”. Notons comme une simple parenthèse que ce que Marie BALMARY appelle le quatrième commandement est, selon la lecture chrétienne protestante habituelle, en réalité, le cinquième, d’après Exode XX 2 à 17. Voir le commentaire qu’en donne CALVIN dans l’institution de la religion chrétienne, livre II chapitre VII.

En réalité CALVIN distingue comme deux commandements distincts “Tu n’auras pas de dieux étrangers devant ma face” et “tu ne te feras point d’image taillée”. On retrouve dans Deutéronome V 1 à 21 les mêmes dix commandements.

37.

CLAVEL Maurice “Ce que je crois” Grasset Paris 1975 ; (302 pages).

CLAVEL Maurice “Deux siècles chez Lucifer “Seuil 1978 Paris ; (371 pages).Marie BALMARY cite CLAVEL évoquant KIERKEGAARD.“ (KIERKEGAARD ) a introduit l’idée d’un refoulement dans la pensée occidentale, en 1844, cinquante ans avant Freud. Il a même écrit : “Dieu refoulé”. Dieu fut donc le premier refoulé d’occident bien avant le sexe de l’homme. “

page 272 op. cit. à la page 106 de “Ce que je crois “ op. cit.

38.

GIRARD René “Des choses cachées depuis la fondation du monde” Paris 1978 Ed. Grasset et Fasquelle ; (485 pages).

39.

Nous préférons employer ici ce terme de figure à celui de modèle. Le modèle dans le domaine scientifique est un système abstrait et cohérent, il renvoie inéluctablement à une théorie qui le sous-tend, débouchant elle-même sur un champ disciplinaire d’application. Le modèle freudien renvoie par exemple à une certaine théorie psychanalytique. Nous pouvons lui opposer, dans le même champ de la psychanalyse le modèle de JUNG ou ADLER . Ici, nous n’avons pas à faire à une théorie biblique de l’universel construit dont Babel constituerait le modèle abstrait mythique enfermé dans des concepts figés. Au contraire, il semble que Babel depuis le livre de la Genèse jusqu’à celui de l’apocalypse représente la civilisation humaine sans YHVH. “Babel “ est une ville Babylone qui fut évidemment une réalité historique, de même que Noé n’est pas une abstraction mais une personne. De même il n’est pas question ici de champ disciplinaire au sens classique du terme mais d’une figure qui se veut signifiante dans le sens non d’une discipline humaine mais d’une parole de Dieu. Pour toutes ces raisons le terme de figure nous parait plus judicieux que celui de modèle. Il s’agit bien d’une figure cependant au sens où Jean parlant de la Babylone dans son livre de l’Apocalypse renvoie à un comportement, à une attitude génératrice d’arrogance envers Dieu et de volonté de puissance et de déchéance.(Apocalypse XVIII)

40.

CABALLÉ 1994 ; op cit. pp 42 à 60 paragraphe “Qu’il ne faut pas inféoder notre lecture à d’autres choses qu’au texte lui-même.” Note connexe numéro 10 adjointe au prochain chapitre de la thèse :

“Nécessité d’une lecture du texte par le texte”.

41.

DELEUZE Gilles, GUATTARI Félix “Qu’est-ce que la philosophie ? “ Minuit Paris 1991 ; (208 pages).

Nous nous inspirons de l’ analyse de Gilles DELEUZE.

42.

MORIN Ibidem

43.

On peut discuter de cette affirmation si nous considérons la théorie mathématique qui peut certes en rester à la virtualité pure. Nous entendons ici la théorie scientifique, plutôt que mathématique. Et plus précisément encore nous parlons de la théorie en sciences humaines. Remarquons cependant que la pure virtualité qui caractérise la spéculation mathématique déplacerait le lieu de la légitimation sans vraiment en transformer la nature dialectique entre intrinsèque et extrinsèque. Nous ne serions plus entre théorie et pratique, mais entre théorie et représentation de celle-ci.

44.

MORIN évoque ici le passage de la pensée métaphysique à la pensée dite moderne dont KANT est l’initiateur. Émergence d’une raison pure, comme d’un cheval fou ?

La raison se sépare de la quête de Dieu pour devenir autonome dans la raison pure; autonome mais aussi aveugle, c’est à dire incapable d’envisager, en elle-même, par elle-même, autre chose que la cohérence purement formelle.

Donc, les finalités lui échappent. Raison pure et raison pratique entrent en dialectique dans la critique de la faculté de juger . KANT Emmanuel “Critique de la faculté de juger “ (1° édition 1790) traduction inédite par Alain RENAUT. Aubier Paris 1995 ; (535 pages).

45.

Genèse VI 13 à 21

“ Alors Dieu dit à Noé : La fin de toute chair est arrêtée par devers moi; car ils ont rempli la terre de violence; voici je vais les détruire avec la terre. Fais toi une arche de bois de gopher (...) “ suit alors toute la description de l’arche et ce que Noé doit exécuter sauver les membres de sa famille et les animaux de chaque espèce en les mettant dans son arche.

Au verset 22, à la suite de cette description précise et minutieuse, on lit : “C’est ce que fit Noé : il exécuta tout ce que l’Éternel lui avait ordonné.”

46.

Genèse XII versets 1 à 3

“ L’Éternel dit à Abram : Va-t'en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront; et toutes les familles de la terre seront bénies en ton nom.”

47.

Exode III versets 1 à 6

Moïse fait paître tranquillement le troupeau de son beau-père, dans le désert, lorsque l’Éternel lui apparaît dans une flamme de feu. Il lui révèle alors qu’il se trouve sur une terre sainte et qu’il doit se déchausser puis il lui donne son identité, il est le Dieu d’Abraham, d’ Isaac, de Jacob, et confirme ainsi la promesse faite à Abraham. Il informe ensuite Moïse de sa mission. L’Éternel a entendu les cris de son peuple, l’oppression subie. Moïse est envoyé pour le délivrer.

48.

I Samuel XVI (en entier )

Samuel suivant la parole de l’Éternel est allé voir Isaï, à Bethléem, pour lui désigner le fils que l’Éternel a choisi pour succéder à Saül. Lorsque ses fils sont présentés, aucun d’entre eux n’est choisi, il reste le dernier qui garde le troupeau dans les champs.

Au verset 13 nous lisons : “L’Éternel dit à Samuel : Lève-toi oins le, car c’est lui! Samuel prit la corne d’huile et l’oignit au milieu de ses frères. L’esprit de l’Éternel saisit David à partir de ce jour et dans la suite. Samuel se leva et partit à Rama.

49.

I Rois XVII 1 à 7

Le prophète Élie apparaît soudainement dans l’histoire d’Israël pour dénoncer le culte que le roi Achab sous l’influence de Jezabel vouait à Baal. Ses premières paroles sont : “L ‘Eternel est vivant, le Dieu d’Israël dont je suis le serviteur.” Il annonce alors une sécheresse sans rosée ni pluie, sinon à sa parole. Il répond alors à la parole de l’Éternel qui lui est adressée et se rend près du torrent de Kerith où il est nourri par des corbeaux.

50.

Jérémie I 5 à 6

Parmi les prophètes évoquons Jérémie qui est choisi dès le ventre de sa mère pour être prophète devant les nations c’est ce que lui annonce l’Éternel.