2 ° chapitre. En quête d’éléments singuliers à la pédagogie biblique : Des obstacles à lever...

1° partie. Comment poser, en sciences humaines, la question de l’invariance du texte biblique ? La course d’obstacles.

1 Comment aborder l’invariance éducative de la Bible ?

Nous avions déjà indiqué lors de notre travail précédent de DEA pourquoi, selon la quête d’une invariance, il ne fallait pas inféoder le texte biblique à autre chose qu’à lui-même.

Nous avions alors dénoncé comme dans un premier temps les différents obstacles qu’il fallait contourner : la seule spiritualité, la soumission à un humanisme, toute idéologie, une seule perspective politique, la seule psyché 207 .

Ces premiers obstacles allaient comme de soi, ils tenaient à la nature même du message biblique, qui à l’évidence ne se réduit pas à une spiritualité désincarnée, à un simple humanisme, à une idéologie en tant que système d’idées, à un texte politique, ou à un traité psychologique. Il reste cependant qu’une fois ces obstacles contournés rien ne nous dit encore quel vent suivre.

Une fois ces obstacles contournés, demeure entière en effet la question restée ouverte qui est celle du mode adéquat pour une approche de l’invariance éducative du texte biblique.

Il nous faut à présent pousser plus loin pour comprendre ce qui va nous conduire dans la quête d’une invariance selon la pédagogie ou l’éducation.

Cela suppose de contourner, liés à notre modernité, à notre histoire qui s’est souvent jouée autour des interprétations diverses d’une même révélation biblique, d’autres obstacles d’ordre plus épistémologiques, cette fois-ci, qui pourraient nous induire, soit méthodologiquement, soit idéologiquement, à inféoder notre approche du texte à d’autres paramètres que ceux qui l’ont constitué dans son histoire dans son identité, telle en tout cas que chacun peut en reconnaître la manifestation historique jusqu’à aujourd’hui.

Tel un voilier dans une régate il nous faudra nous faufiler entre récifs et terres d’escales, et discerner ceux-ci de celles-là.

Nous allons donc dans cette partie de notre thèse tenter de regarder le texte biblique selon son invariance éducative. Deux difficultés se présentent encore selon chacune des deux notions : la notion d’invariance et la notion d’éducation. Nous poserons donc d’abord l’entrée dans la question de l’invariance de la Bible selon sa raison intrinsèque, sa cohésion interne avant d’en déduire et de rebondir sur l’aspect pédagogique, s’il en est.

Nous extrairons dès lors plus aisément des paramètres permettant d’interroger et de tenter d’analyser et d’extraire quelques points de cette pédagogie, paramètres que nous aborderons les uns après les autres.

Mais ceci fera l’objet d’un prochain chapitre.

Il nous faut d’abord contourner quelques obstacles.

Notes
207.

CABALLÉ Antoine “De l’action éducative de la Bible : L’enseignement et l’éducation par la foi, première introduction à une pédagogie autre.” Mémoire pour un DEA en Sciences de l’Éducation; Université Louis Lumière Lyon 2. 1994 ; (303 pages) ; pages 42 à 65 “Pourquoi il ne faut inféoder notre lecture du texte biblique à rien d’autre qu’au texte lui-même.” Note connexe numéro 10 adjointe à ce chapitre : “Nécessité d’une lecture du texte par le texte” (op. cit.)