L’obstacle du chemin qui va de la mort de Dieu à la mort de l’homme

Évoquons encore, sans redondance, mais pour l’approfondir davantage, ce cheminement de la pensée sur vingt siècles d’histoires chrétiennes.

Il va de la gnose néo-platonicienne à la construction systémique pour représenter Dieu, des scolastiques. Il se poursuit de DESCARTES à SPINOZA, c’est à dire de l’impossibilité de nier Dieu, mais la possibilité de s’en passer, à la possibilité d’émettre une hypothèse de négation à son sujet. Il oscille aujourd’hui entre l’époché du cogito cartésien, et le double époché de la phénoménologie selon HUSSERL qui objective le sujet dans le subjectif et l’intersubjectivité, par une forme d’abstraction nouvelle, un nouvel époché. Il est allé dans notre modernité de la mort proclamée de Dieu à celle annoncée comme prochaine de l’homme.

Retraçons rapidement, donc dans une courte parenthèse, cette courte histoire, ce court chemin d’un siècle, qui va du décret de la mort de Dieu par FEUERBACH puis NIETZSCHE à celui de l’annonce de la prochaine mort de l’homme par Michel FOUCAULT.

Disciple de HEGEL leader des “Jeunes hégéliens”, FEUERBACH (1804 1872), avait franchi le pas d’une logique conséquence d’une pensée hégélienne qui réduisait la marche de l’Esprit-Saint à l’objectivation (objectivité produite par la pensée, processus vers l’objectivité) d’une donne historique d’ordre politique, étatique. Pour FEUERBACH, comme chacun sait, l’essence de la religion est en l’homme, et le christianisme est la forme la plus achevée des religions en ce qu’il contient le principe (et non le fait historique objectif) que Dieu devient homme. Le Christ d’après lui est l’expression d’un concept de la pensée des hommes, apparu à un moment précis de l’histoire.

‘“Particulièrement caractéristique de la distinction du christianisme et du paganisme est l’attitude vis à vis du rapport de l’individu à l’intelligence. (...) Les chrétiens individualisaient l’entendement , les païens en faisaient une essence universelle. (...)Pour les païens, l’entendement, l’intelligence constituaient l’essence de l’homme, pour les chrétiens elle n’était qu’une partie d’eux-mêmes ; c’est pourquoi pour les païens, l’intelligence, le genre étaient seuls immortels, c’est à dire divins, alors que pour les chrétiens tel était uniquement l’individu. (...) L’expression la plus univoque, le symbole le plus caractéristique de cette unité immédiate du genre , et de l’individu dans le christianisme est le Christ, le Dieu effectivement réel des chrétiens. Le Christ est le modèle, le concept existant de l’humanité, la somme de toutes les perfections morales et divines qui exclut tout négatif, toute carence ; il est l’homme pur, céleste, sans péché, l’homme générique, (...) saisi non point comme la totalité de l’espèce , mais immédiatement comme un individu une personne. Le Christ c’est à dire le Christ chrétien religieux, n’est donc pas le centre mais le terme de l’histoire. 220

Ce Christ qu’il réduit au modèle n’est donc guère satisfaisant pour FEUERBACH car l’homme serait en état de dépendance par rapport à son concept historiquement figé. FEUERBACH retire du christianisme donc quelques caractéristiques relativement objectives et peu discutables mais il ne voit en lui que l’amorce historique incontournable de la foi en l’homme, dépassée dans la mesure où le modèle reste d’après lui figé et encore rattaché à une surnature qu’il conteste ; alors qu’il faut trouver celui-ci, ce modèle, en chaque individu.

D’après FEUERBACH, le protestantisme avait amorcé de manière historiquement effective la réduction ou la juxtaposition du modèle chrétien non plus à Dieu mais à l’homme naturel lui-même. En 1841 en conclusion de son essence du christianisme,

FEUERBACH écrivait :

‘“Cependant, dans le même temps le protestantisme a théoriquement du moins, maintenu à son tour derrière ce Dieu humain l’antique Dieu supranaturaliste. Le protestantisme est la contradiction de la théorie et de la pratique ; il a émancipé seulement la chair humaine mais non la raison humaine. L’essence du christianisme , c’est à dire l’essence divine ne contredit pas suivant le protestantisme, les tendances naturelles de l’homme. (...) Mais elle contredit la raison et par suite n’est théoriquement qu’un objet de foi. Mais l’essence de la foi, l’essence de Dieu n’est, comme il a été démontré, rien d’autre que l’essence humaine posée et représentée extérieurement à l’homme. Réduire l’essence extra-humaine, surnaturelle et antirationnelle de Dieu à l’essence naturelle immanente et innée de l’homme c’est se libérer du protestantisme du christianisme en général, de sa contradiction fondamentale, c’est le réduire à sa vérité, (résultat nécessaire, irréfutable, irréfragable, et irrépressible du christianisme.).” 221

Curieusement donc, FEUERBACH, tout en s’appuyant encore, comme HEGEL le fit, sur le christianisme, finit par en juger inutile désormais le kérygme. N’écrit-il pas simultanément :

‘“L’homme est le Dieu du christianisme, l’anthropologie est le mystère de la théologie chrétienne” 222 et .... un peu plus loin Mais si Dieu est un Dieu vivant c’est à dire réel s’il est tout simplement Dieu parce qu’il est un Dieu de l’homme, un être utile, bon bienfaisant , alors c’est en vérité l’homme qui est le critère, la mesure de Dieu ; l’homme est l’être absolu, l’essence de Dieu. Un Dieu seul n’est pas un Dieu ; là où l’homme n’est pas, il n’y a pas non plus de Dieu; si tu ôtes à Dieu le prédicat de l’humanité tu lui ôtes aussi le prédicat de la divinité ; si sa relation à l’homme disparaît, il en va de même de son essence.” 223

Ces assertions successives conduisent donc étrangement FEUERBACH à fonder la mort de Dieu sur la théologie chrétienne. FEUERBACH, comme le souligne Louis ALTHUSSER, ouvre la porte, à la pensée théologique et philosophique de notre temps qu’il précède ou devance. ALTHUSSER, à notre avis trop rapidement, cite alors pêle-mêle, MARX, NIETZSCHE, HUSSERL, certains thèmes de HEIDEGGER de Karl BARTH et de la théologie récente. 224 Karl BARTH nous semble en effet vraiment échapper à l’influence de FEUERBACH. N’est-il pas le théologien par excellence d’une lecture biblique christo-centrique ? N’est-il pas le théologien de la confiance en Dieu révélé en Jésus-Christ, aux antipodes du Dieu créé et convoqué par l’homme de FEUERBACH. BARTH n’est-il pas enfin le théologien de la grâce absolue ?

Ce que ALTHUSSER fête comme un événement nouveau peut tout aussi bien être comme une résurgence dans la modernité de la gnose antique, tentative de compréhension du monde à partir d’une double approche complémentaire : la rationalisation objective, relation théorie pratique d’une part et, en contre partie la divination, les deux approches s’appuyant sur un certain hermétisme 225 .

Et pourtant encore, plus rien désormais ne semble interdire à l’homme, particulièrement celui qui n’a pas, sciemment en tout cas, reçu la visitation de l’Esprit produisant la conversion qui renversa Paul de Tarse, Saint François D’ASSISE, PASCAL, KIERKEGAARD, CLAUDEL, CLAVEL et tant d’autres anonymes ou non, de continuer à spéculer sur Dieu et l’existence et à regarder Dieu au travers des constructions spéculatives selon le modèle grec. Dès lors cependant, quoi qu’il en soit, et qui que ce soit qui spécule, nul ne peut plus, objectivement, penser Dieu sans l’époché fondateur et nul ne peut donc plus le penser comme il le fut par les grecs.

Marcel GAUCHET 226 , auteur contemporain, non, -explicitement en tout cas-, chrétien, regarde le christianisme, à cause de la kénose, comme la religion de la sortie des religions ... et il en reste là. L’homme désormais délivré de ses enchantements est livré à lui même.

Bien des pensées contemporaines, chrétiennes ou pas, et plus souvent non chrétiennes que chrétiennes, font la même analyse que GAUCHET, et en restent là, depuis FEUERBACH, NIETZSCHE et MARX jusqu’à traverser une partie de la théologie de cette deuxième moitié de XX° siècle.

La question de “la mort de Dieu” qui fut saisie par la théologie à la suite des idées philosophiques de Martin HEIDEGGER, récupérant dans un point de vue strictement spéculatif les intuitions existentielles nées de la quête du chrétien KIERKEGAARD, a relancé le débat théologique aujourd’hui.

Paradoxalement, la “théologie de la mort de Dieu”, grandissant dans le sillage de Rudolf BULTMANN (1844 - 1976), voyant dans le kérygme une part mythique, voire mythologique, reprend l’idée existentielle d’une mort et d’une résurrection, nécessaires indispensables.

Mais elle limite sa réalité à un processus nécessaire au corps et à l’esprit de l’homme. La source n’en serait pas historique. Elle met en doute et déclare secondaire la réalité historique de l’incarnation.

Car, selon la théologie de la mort de Dieu tout se serait construit, à partir d’une prédisposition, une construction de l’esprit humain ; rien ne se recevrait gratuitement. Michel MESLIN souligne alors comment en cherchant à se dégager de l’ historicisme hégélien, cette théologie l’actualise en quelque sorte et y retombe immanquablement.

‘“ Dans cette remise en question, on distingue non seulement l’influence de KIERKEGAARD mais surtout d’HEIDEGGER. comme eux BULTMANN se défie de tout historicisme (...) ” Distinguant entre les deux sens du concept Histoire, entre Historie et Geschichte, il pose qu’est historique tout fait qui résiste à un examen scientifique et critique, qui a des causes et des conséquences, tandis que ressortit à l’Historie ce qui dans le passé, peut encore exercer une influence sur notre expérience personnelle, c’est à dire ce qui possède une valeur existentielle. Le problème n’est donc pas d’interpréter les mythes selon une herméneutique rationaliste desséchante et réductrice, mais d’en dégager la signification existentielle. Il s’agit donc de récupérer ce qui constitue l’essence même du mythe.”’ ‘(...) ” Mais qui ne voit le très grand risque couru ? Dès l’instant que la formulation du kérygme est entièrement issue des catégories mentales d’un homme en perpétuelle mutation, et dès que l’homme ne saisit ce message qu’à travers les catégories qui sont siennes, c’est paradoxalement à une historicisation totale donc à une limitation dans le temps et l’espace que l’on aboutit. Dans un tel subjectivisme, la spécificité du message chrétien paraît se dissoudre dans l’homme qui tente de l’appréhender. Ce processus de démythisation n’aboutirait donc qu’à rendre contingent, et à relativiser ce qui se présentait comme l’expression d’une absolue vérité issue de la parole Dieu et à ruiner tout sentiment de la transcendance divine.” 227

Les théologiens de la mort de Dieu, attachés à l’image humaine de Dieu en Christ, tirent donc du christianisme le fait même d’avoir pu penser que Dieu était mort. Puisque le christianisme a aboli la distance entre Dieu et l’homme, plus rien ne les empêche en effet de spéculer sur un Dieu à l’image de l’homme, imaginé et construit par lui et ils voient en Christ et le sacrifice de la croix la mort pour certains d’une certaine idée de Dieu, pour d’autres de Dieu lui-même 228 .

En tout cas, tous visent à réduire Dieu à l’homme, oubliant, en cours de route, de tirer l’homme vers Dieu. Ils oublient que dans la Bible c’est Dieu qui crée l’homme à son image et non l’inverse. Ils spéculent ainsi sur “le christianisme”, " épochant" tout simplement le Christ, substituant son idée à sa personne. Logiquement, cet enfermement de Dieu dans le concept ou la convocation de l’homme aboutit à l’idée de la mort de l’homme tel que pourtant le christianisme l’a seul révélé. Peu avant Mai 1968 , à la fin de son ouvrage “les mots et les choses”, Michel FOUCAULT annonçait d’ailleurs la mort prochaine de l’homme.

‘“Ainsi, le dernier homme est à la fois plus vieux et plus jeune que la mort de Dieu; puisqu’il a tué Dieu, c’est lui-même qui doit répondre de sa propre finitude; mais puisque c’est dans la mort de Dieu qu’il parle, il pense et existe, son meurtre lui-même est voué à mourir; les dieux nouveaux, les mêmes, gonflent déjà l’océan du futur; l’homme va disparaître” 229

On voit bien comment pour Michel FOUCAULT, Dieu se réduit au concept que l’homme en donne, Dieu n’existe que du fait de cette conceptualisation, la pensée de Michel FOUCAULT revient à dire finalement ceci : la mort de Dieu n’a plus de sens puisque Dieu n’est que concept, à présent c’est à l’homme de mourir, et cette mort est de toujours, elle est la seule issue puisque même le concept de Dieu est mort.

En fait de mort de Dieu, il ne s’agirait donc sans nul doute pensons-nous que de la mort du dieu spéculé de SOCRATE. En cela, malgré la nouveauté que nous venons de souligner sensible dans le double époché de la pensée contemporaine, à la suite de HUSSERL se regardant s’extraire de l’expérience, la mort de Dieu associée celle de l’homme rejoindrait-elle l’athéisme primitif de certains sophistes dont CRITIAS 230 est un symbole et semble-t-il un initiateur ? Rien de nouveau sous le soleil de la pensée ?

Mais l’originalité du message biblique ne tient-elle pas surtout dans ce paradoxe, cet avertissement contenu dans la parole même. Comme l’annonçait dès l’ancienne alliance la prophétie d’Ésaïe.

‘“Il sera un sanctuaire et une pierre que l’on heurte et un rocher où l’on trébuche pour les deux maisons d’Israël, un filet et un piège pour l’habitant de Jérusalem. Beaucoup y trébucheront, tomberont, se briseront, seront pris au piège et capturés” 231

Si nous reportons cette prophétie, au delà de sa configuration historique et son rapport aux deux royaumes d’Israël du temps d’Ésaïe, au Christ aujourd’hui, ainsi que l’ont interprétée les chrétiens de l’église naissante, et l’église tout au long de l’histoire, nous mesurons l’originalité extrême d’un message.

Si Dieu s’est fait homme, a visité les hommes, nous ne pouvons décidément plus penser les choses comme si cet acte qui nourrit la vie du croyant n’était pas posé. Pour l’incroyant une rupture des représentations, telle une pierre, est posée, qu’il n’est possible de traverser qu’en la contournant.

Ainsi, sommes nous passés de l’athéisme antique d’un CRITIAS ou de quelques sophistes 232 qui aimaient à jouer sur les espaces d’ambiguité, pour dire que le dieu n’était en fait qu’un anthropomorphisme, une représentation utile, pratique, voire nécessaire, mais factice, à la nécessité ressentie par quelques uns, pour réhabiliter cet anthropomorphisme, à partir de la révélation chrétienne, de décréter, à partir de FEUERBACH et NIETZSCHE, la mort de Dieu, ce qui n’est finalement pas la même chose que le seul postulat de son absence que proféra l’athéisme antique. L’athéisme antique pouvait laisser encore croire que l’homme pouvait survivre, “la mort de Dieu “ des modernes ne semble aboutir qu’à celle postulée de l’homme.

Notes
220.

FEUERBACH Ludwig “L’essence du christianisme” Présenté et traduit de l’allemand par Jean Pierre OSIER Fondations Maspéro Paris 1981 ; (526 pages). 1° édition allemande en 1841. ; (à la page 294 ).

221.

In ibidem ; page 526.

222.

In ibidem ; page 523 (titre du chapitre d’où est tirée la citation précédente ainsi que celle qui sui t).

223.

In ibidem ; page 526.

224.

ALTHUSSER Louis en postface de la première édition française de “ L’essence du christianisme” Maspéro Paris 1968

225.

FESTUGIÈRE André Jean “Hermétisme et mystique païenne” Aubier Montaigne Paris 1967 ; (335 pages).

226.

GAUCHET Marcel. “Le désenchantement du monde” Gallimard Paris 1985 ; (306 pages).

227.

MESLIN Michel “Pour une sciences des religions” Seuil Paris 1973 ;pp 244 et 245. (Mythe et foi chrétienne.).

228.

Nous nous référons à la synthèse déjà un peu ancienne d’André GOUNELLE qui distingue deux “familles” de théologiens de la mort de Dieu. GOUNELLE André “Foi vivante et mort de Dieu” Les cahiers de réveil Tournon 1969 ; (95 pages). Dans la première famille, André GOUNELLE cite VAHANIAN et COX qui distinguent radicalement entre foi et religion, Dieu se révèle désormais dans le monde et par lui plus que dans et par l’église. Dans la seconde famille il cite ALITZER, HAMILTON, FLORIS, qui aboutissent à un athéisme “chrétien “ (terme bien paradoxal ) radical. Que Dieu soit, selon eux, est désormais superflu.

229.

FOUCAULT Michel “ Les mots et les choses “ Gallimard Paris 1966 ; 398 p. (page 396).

230.

Claude CHRÉTIEN in PLATON “L’apologie de SOCRATE “ Hatier Paris 1995 ; (pages 26 27)

“Ce n’est semble-t-il qu’avec les sophistes, avec la crise qui touche les valeurs et les institutions que l’ athéisme fait son apparition à Athènes. Protagoras condamné à mort par contumace pour crime d’impiété ne fait encore que profession d’agnosticisme : “Des dieux je ne puis savoir ni qu’ils existent, ni qu’ils n’existent pas, ni quels ils sont quant à leur forme.” (Cité in J. P. DUMONT “Les sophistes fragments et témoignages” PUF 1945 p 46). Mais Critias, contemporain de SOCRATE et chef de file des Trente va plus loin. Il présente la croyance aux dieux comme une géniale invention destinée à inspirer aux hommes le respect des lois. Avec le sentiment , en effet de cette présence invisible au dessus de leurs têtes, ceux-ci se croient surveillés en permanence et s’abstiennent de mal faire. ( Ibidem pages 211 - 213) La religion n’est donc plus qu’une fable qui sert au maintien de l’ordre et la raison semble bien avoir achevé son travail de sape.”

231.

Ésaïe VIII 14

232.

Rappelons ici que le sophisme n’est pas le paralogisme. Le sophisme trompe avec l’intention de tromper, le paralogisme est un raisonnement faux. Un exemple est souvent donné pour signifier le raisonnement des sophistes.

Le sophisme de l’homme voilé

-Peut-on connaître et ne pas connaître la même chose?

-Non

-Mais voici un homme voilé, le connais-tu ?

-Non,

-Mais s’il se dévoile et se révèle être ton père, le connais-tu ?

-Oui,

-Ainsi tu ne connais pas et tu connais le même homme.”

Cité par Josiane SCHIFRES

in “Lexique de philosophie” Hatier 1980 ; (158 pages)