Dieu, dans la Bible, se révèle dans une parole, par une action, une traversée des représentatations humaines. Il chemine dans l’histoire d’une alliance, non comme une idée, un concept, une métaphysique ou un quelconque système spéculatif. De plus Il ne se dévoile physiquement lui-même matériellement pratiquement pas, jusqu’à Jésus qui est une personne vivante non une idée ni un concept. Dieu dans la Bible ne se laisse donc, presque par évidence et presque par définition, justement, jamais saisir et figer dans la logique close des représentations humaines.
À Abraham 398 , aux chênes de Mamré, apparaissent trois messagers, -prémisses annonciatrices de la trinité ? -, annonçant la nouvelle de la naissance d’Isaac. L’intervention de cette visite n’est pas spectaculaire dans sa manifestation, et ces trois visiteurs ne semblent n’être rien moins que de simples hommes qui ont beaucoup marché à qui on propose à manger et à qui on lave les pieds, mais dans la nouvelle qui est annoncée.
Abraham et Sara sont vieux en âge et Sara est depuis longtemps ménopausée “elle a cessé d’avoir ce qu’ont les femmes” et pourtant la promesse va s’accomplir, d’où le rire de Sara qui donnera le nom d’Isaac leur fils, qui signifie le rire de Dieu.
Comme à Jacob au moment du songe à Béthel 399 , Dieu apparaît souvent dans les songes qui impliquent ensuite des décisions ou des envois en tout cas une modification d’un état de choses.
En tout cas YHVH reste toujours l’insaisissable qui se manifeste comme tout à l’extérieur de lui même et de l’homme à qui il s’adresse par des actes ou une inflexion nouvelle donnée à ceux-ci. Il reste encore qu’à Péniel Jacob dira avoir vu Dieu face à face. Il luttera toute une nuit avec un homme qui le blessa et le bénît.
Du combat sur les rives du Yabboq 400 Jacob sortira avec une claudication due à une blessure à la “courbe du fémur”. Jacob devint ici Israël. Ce nom peut signifier d’après différentes sources “ lutter avec Dieu “ 401 ou “que Dieu se montre fort” 402
Au jeune Moïse sur l’ Horeb 403 , YHVH se montre comme un buisson ardent qui se consume sans se consommer, puis il se définit et se nomme lui même en disant : “Je suis qui je serai 404 ”
Moïse s’entendra dire alors que ce lieu est une terre sainte et il retirera les sandales de ses pieds. Dieu de la Bible se plaît à prendre comme à revers les spéculations humaines sur sa nature, son identité comme sur son action.
Élie le prophète, se retirant dans le désert, persécuté et craignant la mort de la part des habitants d’Israël, après avoir marché quarante jours et quarante nuits jusqu’au mont Horeb où il trouva une caverne pour se réfugier s’entendit dire ces étranges paroles et fut le témoin de ces étranges choses.
‘L’Éternel dit : Sors, et tiens-toi dans la montagne devant l’Éternel! Et voici l’Éternel passa et devant l’Éternel il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers ; l’Éternel n’était pas dans le vent. Et après le vent il y eut un tremblement de terre; l’Éternel n’était pas dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, un feu: L’Éternel n’était pas dans le feu. Et après le feu un murmure doux et léger. Quand Élie l’entendit, il s’enveloppa le visage de son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne. 405 ’Ici la rupture d’avec les représentations de Dieu vient de la légèreté opposée à la puissance attendue.
Déjà, nous pouvons percevoir ici une annonce indirecte de la venue du Christ, ce roi dont la gloire n’a pas frappé les regards des hommes, et du royaume, dont Jésus dit en réponse à une question des pharisiens “qu’il ne vient pas de manière à frapper les regards. On ne dira pas il est ici où il est là , car voici le Royaume de Dieu est au milieu de vous.” 406
Genèse XVIII verset 1
“Le Seigneur apparut à Abraham aux chênes de Mamré alors qu’il était assis à l’entrée de la tente dans la pleine chaleur du jour. Il leva les yeux et aperçut trois hommes debout près de lui.”
Genèse XXVIII 10 à 22
Genèse XXXII 23 au 33
NOUVEAU DICTIONNAIRE BIBLIQUE éditions EMMAÜS Saint Légier Sur Vevey Suisse 3° éd. de 1975
Note de la TOB
Exode III 2. Moïse jeune encore faisait paître les moutons de son beau père à la montagne de l’ Horeb
“L’ange du Seigneur lui apparut comme une flamme de feu, du milieu du buisson. Il regarda : le buisson était en feu et le buisson n’était pas dévoré. “ (TOB)
La note de la TOB au mot ange ajoute : Dans ces textes anciens, l’expression ange (ou envoyé) du Seigneur signifie : Le Seigneur en tant qu’il se manifeste.
Exode III 14 Nous utilisons ici la traduction de la TOB qui porte en note comme autres traductions possibles
“je suis (serai) qui qui je suis (serai) ” avec toutes les combinaisons possibles entre présent et futur. Le tétragramme YHVH pourrait, d’après la TOB, se rattacher à une étymologie ancienne du verbe qui signifie être agissant : hâwâh
I Rois XIX 11 à 13
Luc XVII 21