L’incarnation n’est pas virtuelle

Cet écrit l’annonçait comme un postulat :

Le dialogue entre geste et pensée est le point d’appui de la culture judéo-chrétienne biblique comme la dialectique entre la théorie pratique est d’origine grecque. Quelques explications s’imposent :

La philosophie naît avec SOCRATE et PLATON dans la contemplation de l’Idée porteuse du Vrai du Beau du Bien mais dont la perception n’est que diffuse, mêlée d'opacité. On accède à l’Idée dont la lumière pure est inaccessible, par une projection, un effort de conceptualisation de l’esprit de l’homme qui porte en lui-même le négatif de cette lumière extérieure. Pour SOCRATE 477 , la maïeutique permettra cet accouchement de l’être à l’Idée.

Rappelons encore que le cheminement entre théorie pratique est inversé et opposé par rapport à l’opposition précédemment évoquée du geste et de la pensée. 478

Paul, nous l’avons vu, souffre les douleurs de l’enfantement pour ses frères, SOCRATE les suscite en ses élèves. Quant à Jésus, auquel Paul se réfère, et duquel Paul tient la vie, il prend sur lui le salaire du péché. Et, la souffrance qui le traverse au moment la croix, est celle qui incombait aux meutriers, aux pécheurs. Elle leur offre ainsi une rédemption. 479

Notes
477.

PLATON ” Théétète ou de la science” Paris Gallimard Paris 1950 (NRF Pléiade) p 95, 96 tome 2

478.

Voir en première partie de la thèse (premeir chapitre) :

“Un singulier protocole”,

au paragraphe Rétrospection ; (pp 32 à 49) ; plus spécialement les pages 32 ; 33 ; 34.

479.

Dans l’Émile (livre IV), ROUSSEAU écrivait déjà :

“La mort de Socrate, philosophant tranquillement avec ses amis, est la plus douce qu’on puisse désirer ; celle de Jésus expirant dans les tourments, injurié, raillé, maudit de tout un peuple, est la plus horrible qu’on puisse craindre. Socrate ,prenant la coupe empoisonnée, bénit celui qui la lui présente et qui pleure; Jésus, au milieu d’un supplice affreux, prie pour ses bourreaux acharnés. Oui, si la vie et la mort de Socrate sont celles d’un sage, la vie et la mort de Jésus sont celles d’un Dieu.”

Cité par Émile-Pierre DUHARCOURT dans les classiques Hachette Paris ; dans l’édition 1938 ; au tome 2 des extraits ; (à la page 62).