Selon une acception strictement naturelle d’un acte éducatif, comme le langage, le rapport au sens ouvre, exprime et induit un rapport à la perspective, la perspective éducative entraîne à son tour, un rapport à l’enjeu ... nous poursuivons donc ici notre cheminement.
Cette dernière question qui nous préoccupe donc ici, fait émerger immédiatement la singularité de l’alliance “bérit” (berît) qui signifie donc également que Dieu “entre en jeu” et met quelque chose en commun avec l’homme afin de le tirer de la mort vers la vie. 803
Le Dieu de l’alliance est le Dieu créateur qui fait naître, et qui fait être, c’est là un point d’accord entre judaïsme et chrsitanisme. 804 Car le signe de l’alliance est le don d’Amour de Dieu, non sa spéculation ou son pari, qui va donner la loi, qui s’ouvre par ce commandement qui appelle une réponse de l’homme à l’Amour de Dieu:
‘Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force. 805 ’L’Amour est donc le premier moyen pour l’homme, de relation avec Dieu, de le reconnaître, et cela dès l’ancienne alliance. La loi juive est envoi, et incarnation, 806 elle se résume dans la nouvelle alliance, mais aussi déjà du temps de Jésus et dans la tradition juive, par ce même commandement de l’amour pour Dieu, auquel s’ajoute celui de l’amour du prochain. :
‘Un docteur de la loi, se leva, et dit à Jésus, pour l’éprouver : Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? ’ ‘Jésus lui dit : Qu’est-il écrit dans la loi qu’y lis-tu ?’ ‘Il répondit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même.’ ‘Tu as bien répondu, lui dit Jésus; fais cela et tu vivras. 807 ’La mission “impossible” du chrétien trouve son accomplissement, son ouverture, dans la grâce qui et que produit la foi en communion avec l’Esprit de Dieu. Paul l’exprime dans l’épître aux romains, aux chapitres trois à cinq, traçant alors une ligne de démarcation entre judaïsme et christianisme.
‘Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu, par notre Seigneur Jésus-Christ à qui nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. 808 ’Le moment est venu de préciser que ce mot revêtirait une origine étymologique assez indécise. Certains voient en lui une origine “couper”, tandis que d’autres voient en lui une connexion avec une racine qui signifie “manger”. Le point de vue dominant cependant met le mot berît en rapport avec l’accadien “büritu” qui signifie une chaîne, un lien.
Les trois étymologies ont leur sens ou résonance biblique et théologique:
L’alliance “coupe” dans le sens où elle met à part, le peuple que Dieu s’est choisi
L’alliance qui se mange renvoie à l’eucharistie chrétienne, comme pour Israël au séder, le repas de la nuit de la Pessah (pâque).
L ‘alliance qui unit marque l’engagement de Dieu avec son peuple, et du peuple vis à vis de Dieu.
DUPONCHEELE Joseph “L’Être de l’alliance: le pouvoir de faire être comme lien philosophique et théologique entre le judaïsme et le christianisme” Cerf Paris 1992 ; (988 pages).
Deutéronome VI 5 ; (voir aussi Deutéronome X 12 ) ; on trouve également ce texte dans ce même livre du Deutéronome :
“L’Éternel ton Dieu, circoncira ton coeur et le coeur de ta postérité et tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton coeur et de toute ton âme, afin que tu vives.” (Deutéronome XXX 6). Ce texte annonce la circoncision du coeur, qui prend une dimension nouvelle dans le christianisme, mais qui est donc déjà bien présente dans l’Ancien Testament, (voir Jérémie XXXII 39), et marque bien que la perspective biblique est celle de la vie, et que l’engagement est de tout l’être et non seulement de ses intentions, de ses pensées, mais de tous son être, corps âme esprit réunifié.
Les six cent treize commandements recensés dans le Pentateuque, dans le judaïsme, en sont une illustration, la relation à Dieu se vie dans le concret des gestes et de la vie.
Luc X 25 à 26 ; ce dialogue précède la parabole du bon samaritain) ; voir Lévitique XIX 18, pour ce qui est de l’amour du prochain comme soi-même)
Romains V 1