6 L’obstacle de l’interposition par l’expiation pénitentielle réglementée

Le vrai jeûne, dès l’Ancien Testament, n’est pas reconnu dans l’apparence et l’attitude extérieure du pénitent, - l’Éternel regarde au coeur 869 , et non à l’apparence -, mais donc dans la pratique de la justice, selon l’attitude de justesse, autrement dit dans la quête de la bonne longueur d’onde avec la volonté de Dieu. Le chapitre cinquante-huit du livre d’Ésaïe, est à ce sujet, plus qu’explicite.

‘Voici, le jour de votre jeûne, vous vous livrez à vos penchants, et vous traitez durement vos mercenaires. Voici, vous jeûnez, pour disputer et vous quereller, pour frapper méchamment du poing ; vous ne jeûnez pas comme le veut ce jour. Pour que votre voix soit entendue en haut..’ ‘Est-ce là le jeûne auquel je prends plaisir, un jour où l’homme humilie son âme ?’ ‘Courber la tête comme un jonc, et se coucher sur le sac et la cendre, est-ce là ce que tu appelleras un jeûne, un jour agréable à l’Éternel ? ’ ‘Voici le jeûne auquel je prends plaisir : Détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude, renvoie libre les opprimés, et que l’on rompe toute espèce de joug ; partage ton pain avec celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison le malheureux sans asile; si tu vois un homme nu, couvre le, et ne te détourne pas de ton semblable. Alors ta lumière poindra comme l’aurore, et ta guérison germera promptement; ta justice marchera devant toi et la gloire de Dieu t’accompagnera. ’ ‘Alors tu appelleras et l’Éternel te répondra : Tu crieras, il dira : “Me voici”. (...) 870

Cette conception du jeûne, comme action de justice envers le prochain, justesse devant Dieu, se répercutera dans le Nouveau Testament, à plus forte raison encore, à partir du ministère et de la résurrection du Christ, ouvrant alors un temps nouveau de grâce, le temps de l’alliance nouvelle 871 . La médiation singulière et exclusive du Christ, propose donc de rompre définitivement, selon l’expression du prophète Ésaïe, tout juste citée, “toute espèce de joug”, d’accomplir même définitivement la délivrance de tous les liens de servitude. Il reste pourtant bien qu’il appartient à des hommes d’annoncer cette exclusivité singulière et radicale.

Ces hommes, ces femmes, ce sont les disciples envoyés dans le monde, sans être du monde 872 mais aussi l’église corps 873 du Christ à l’oeuvre dans le monde, pour poursuivre le témoignage. “Jésus leur dit encore la paix soit avec vous! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Après ces paroles il souffla sur eux et leur dit : Recevez le Saint-Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils seront retenus.” 874

Ces paroles, mentionnées par l’évangéliste Jean, de Jésus, réapparaissant, après la résurrection, à ses disciples réunis dans un lieu fermé, en l’absence de Thomas, ont donné lieu à des interprétations abusives, lorsque le pouvoir de pardonner et de retenir voudra se dégager de l’amour manifesté à la croix, et cela, dès les premiers siècles de l’église. Jésus, parlant ici aux disciples, est, bien que ressuscité, dans le temps précédant l’ascension, encore sous le signe de la croix, il n’est pas encore monté vers son Père, et ses blessures sont encore visibles, puisque Thomas, l’absent de cette rencontre, dans les versets suivants de l’évangile de Jean, lui qui voulait voir pour croire, constatera le fait, et verra et croira.

‘Thomas appelé Didyme, l’un des douze, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc : “Nous avons vu le Seigneur.” Mais il leur dit : Si je ne vois dans ses mains les marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets la main dans son côté, je ne croirai point.”’ ‘Huit jours après les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées, se présenta au milieu d’eux et dit : “La paix soit avec vous ! Puis il dit à Thomas : “Avance ici ton doigt, et regarde mes mains; avance aussi ta main et mets la dans mon côté; et ne sois pas incrédule mais crois. Thomas lui répondit : “Mon Seigneur et mon Dieu”. 875

Cette rencontre personnelle, entre Jésus et le disciple incrédule, montre l’importance de la rencontre personnelle et de la médiation directe. De la même manière, plus loin, Jésus posera trois fois la question à Pierre “ M’aimes tu ? “ 876 Par trois fois Pierre répondra favorablement, par trois fois Jésus lui répondra “Pais mes brebis “.

Nous retrouvons, à travers ces paroles adressées à Pierre, toute la grande responsabilité qui constitue le ministère de l’église, mais remarquons qu’il n’y a pas, ni pour Thomas, ni pour Pierre, de procédure de pénitence pour l’un de son incrédulité, pour l’autre de son triple reniement. Tout se passe dans une relation chaleureuse de compassion et de rémission absolue.

Pierre mange avec les disciples, selon l’ordre que Jésus leur a donné. Lorsque Jésus lui pose trois fois la question “m’aimes-tu?”, Pierre ne fait donc pas pénitence, mais, comme à l’opposé, il expérimente la surabondance de la grâce et du pardon. De même Thomas ne subit aucune forme d’humiliation, mais est conduit à constater une évidence.

Le ministère donc que reçoit l’église à travers Pierre, de paître les brebis, procède du même esprit que celui que Jésus souffla sur les disciples, Esprit-Saint, de Pentecôte, esprit d’amour de réconciliation qui n’occulte donc nullement la rencontre personnelle, l’expérience personnelle, qui ne s’interpose pas, mais visite et féconde. L’expiation des péchés du monde est donc accomplie par les blessures du Christ, il reste pour le chrétien à accueillir ce pardon, cet esprit et d’en vivre.

Dans l’église naissante du tout premier siècle, on ne parlera donc pas de procédure d’expiation de péchés, on est trop préoccupé à annoncer et répercuter la Bonne Nouvelle. 877

Si le jeûne est mentionné, dans les paroles de Jésus, ou dans les textes évangéliques, il correspond au temps de l’épreuve, il semble devoir, en premier lieu, d’être au secret d’un coeur, intime, personnellement ressenti comme nécessaire, en tout cas.

Dans l’évangile de Matthieu, la proclamation des béatitudes, l’exprime en ces mots :

‘“Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Je vous le dis, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu jeûnes parfume ta tête et lave ton visage, afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père qui voit dans le secret te le rendra.” 878

Le jeûne a une place donc, bien réelle cependant. Mais il est dans la perspective de la nouvelle alliance, davantage un jeûne d’allégresse qui accomplit en quelque sorte la prophétie de Zacharie. 879 Celle de l’écoute, de la contemplation, de la mise à disposition du coeur pour entendre la volonté de Dieu . On le trouve dans l’église d’Antioche lorsqu’il s’agit de choisir des apôtres, l’église d’Antioche prie et jeûne.

‘Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit :“Mettez à part Barnabas et Saül pour l’oeuvre à laquelle je les ai appelés.” 880

Ainsi encore après l’enlèvement de Jésus au ciel, on montre l’église primitive, constituée des apôtres, des femmes et de Marie mère de Jésus, comme “tous d’un commun accord, persévérant dans l’oraison et la prière” 881 , dans l’attente du Saint-Esprit promis.

Cette attitude foncière traverse toute l’église primitive telle qu’elle est décrite dans ses premiers ébrouements, dans le livre des actes, et se distingue très fortement d’une dimension expiatoire par le jeûne. Cette forme de jeûne est donc personnelle et communautaire, et manifeste, comme un mouvement de recherche de mise en bonne situation d’écouter et de recevoir, la Parole de Dieu, son message, comme Jésus lui même au désert, ou entre bien d’autres, avant la naissance de l’église, Jean-Baptiste, ou Anne la prophétesse qui rencontrera l’enfant nouveau-né 882 .

Même lorsque Jésus évoquera au sujet de l’enfant lunatique attiré par le feu et l’eau, et qu’il guérit instantanément, que cette sorte de démon ne se guérit que par le jeûne ou la prière, il n’évoque pas une quelconque expiation mais une thérapie. 883

En fait, c’est, semble-t-il, à partir de HERMAS, vivant au début du deuxième siècle, dans son “Le Pasteur” qu’une telle sensibilité semble se faire jour au sein de l’église primitive. HERMAS parlera du second baptême, celui de la pénitence. Il rejoindra, indirectement certaines pratiques du montanisme. “ Le Pasteur “ sera, en tout cas, explicitement et définitivement écarté du canon néo-testamentaire vers le IV ° siècle. 884

Les premiers chrétiens annoncent donc une Bonne Nouvelle, mais on pourrait ajouter que la tentation de faire pénitence ne tardera pas dans l’église à apparaître et parfois à s’y substituer. Certes, la frontière peut parfois être délicate à cerner. Où commence la communion aux souffrances du Christ ou encore l’ ascèse visant à se mettre à l’écoute et la mise en pratique de la parole de Dieu, où commence le besoin d’expiation personnelle ?

Il reste une première évidence : à aucun moment, dans l’évangile, n’intervient l’immixtion directe d’un apôtre entre une personne et Christ.

Une seconde évidence : la notion d’expiation personnelle contredit ou réduit l’expiation exclusive et définitive par le médiateur singulier du Christ. C’est sans doute pourquoi cette notion est totalement absente du Nouveau Testament.

La Bonne Nouvelle s’exprime dans la radicalité absolue de la grâce et du pardon en Christ, dès que cette dimension absolue du pardon est érodée par quelque raisonnement, ou désir de pouvoir, on tombe dans la pénitence instituée et le jugement.

Le singulier épisode d’Ananias, et Saphira 885 , souvent cité, marque, non pas une immixtion de Pierre dans l’intimité des deux personnes, mais une révélation forte de leur mensonge, selon les paroles même de l’apôtre, devant Dieu et l’esprit, plus encore que vraiment devant la communauté naissante de Jérusalem qui vivait dans le partage absolu des biens. La mort brutale singulière et énigmatique, successive d’Ananias et de Saphira, semble signifier que le monde nouveau dont la communauté naissante est signe et qui s’établit selon l’Esprit-Saint, esprit de liberté, n’interdit qu’une chose, non pas l’indigence, mais la ruse et le mensonge devant l’Esprit-Saint, don gratuit, qui justement fait seul autorité dans l’église naissante, où tout n’est par ailleurs, aux yeux des pouvoirs constitués du monde, que faiblesses et persécutions.

La communion aux souffrances, pour le salut du monde, du Christ, participe de la Bonne Nouvelle, comme un signe de la Bonne Nouvelle, omniprésente, dans les persécutions subies, dans les lettres apostoliques néo-testamentaires.

Très particulièrement dans les lettres de Paul souffrant avec la création entière les douleurs de l’enfantement 886 , la discipline intérieure, ne peut être qu’une voie vers cette communion, toute intérieure et donc forcément non réglementée sans risque d’une interposition majeure.

HERMAS dans la première partie de son ouvrage intitulée “les Visions “ évoque la vision qu’il eut d’une tour représentant l’église faite de pierres pures et sans défauts et d’autres faites de pierres usées et effritées. Une vieille dame lui explique qu’il s'agit là de l’image de l’église faite de saints et de pécheurs. Tant que la tour n’est pas terminée il est temps de faire pénitence. Et les pierres usagées se transformeront en pierres de bonne facture. Pour HERMAS, il s’agit de faire appel alors au repentir du coeur, à la seconde conversion pour le chrétien baptisé, et d’y accéder par la pénitence, pour retrouver le sens de la grâce qui lui fut offerte lors du baptême. Il ne s’agit en aucun cas de monnayer ce repentir. Mais la tentation pour l’institution de l'église de franchir le pas fut sans doute trop forte.

Dans l’église occidentale, Cyrille VOGEL 887 écrit que la pénitence tarifée apparaît dans le haut Moyen-Âge. La pénitence tarifée associe à une faute, un tarif expiatoire. Cette pratique succède à la pratique de l’église primitive, où, peu ou prou, la pénitence restait affaire surtout singulière, dans la poursuite de l’église apostolique décrite dans les textes néo-testamentaires.

À partir de l’époque carolingienne, jusqu’au XII° siècle apparaissent dans les églises d’occident, deux formes de régime pénitentiel, le système bipartite succède au système unique. Ce système duel comprend :

  • Une pénitence privée tarifée pour fautes occultes.
  • Une pénitence publique pour fautes graves.

Le système tripartite apparaît au treizième siècle, et prévaut encore aujourd’hui en principe en tout cas.

  • Une pénitence publique solennelle.
  • Une pénitence privée sacramentelle.
  • Un pèlerinage pénitentiel.

Certes il serait encore possible de distinguer dans ces pratiques celles qui sont faites avec une conscience réelle et sincère, de celles qui contribuèrent par exemple à la naissance du tarif et du trafic des indulgences que LUTHER 888 combattit, et qui finalement provoqua la naissance officielle du mouvement de la réforme. Mais le fait même de postuler cette distinction comme possible ne reviendrait-il pas inexorablement à poser une interposition à la médiation exclusive, et au regard du Christ ? Alors, nous pouvons mesurer davantage l’importance essentielle que revêtit, pour l’église primitive, la reconnaissance d’une médiation exclusive et singulière en Christ, qui se fait tout à tous, et qui n’appartient à personne.

Sans doute tenons-nous là l’un des secrets forts, un mystère fondateur, qui explique que l’évangile se déploiera d’abord historiquement et intrinsèquement comme la Bonne Nouvelle, et non comme une surcharge éthique ou morale posée sur le dos des hommes.

Notes
869.

Psaume LI 19

“Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c’est un esprit brisé : Ô Dieu! Tu ne dédaignes pas un coeur brisé et contrit.”

870.

Ésaïe L VIII 3 à 9 On peut lire l’ensemble du chapitre.

871.

On peut se reporter à la lecture du livre dans la Synagogue de Nazareth.

“”Il se leva pour faire la lecture et on lui remit le livre du prophète Ésaïe. L’ayant déroulé il trouva l’endroit où il était écrit. “L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres. ; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue. Pour renvoyer libre les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur.” Ensuite, il roula le livre, le remit au serviteur et s’assit. Tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue avaient le regard fixé sur lui. “ Luc IV 18 à 21 op cit. Jésus lit le livre d’ Ésaïe LXI 1 à 2. Ce texte rappelle Lévitique XXV 10 et suivant qui explique la notion de jubilé, de temps nouveau.

On peut se rapporter aussi à la réponse que fait Jésus aux disciples de Jean Baptiste. Matthieu XI 2 à 5.

872.

Voir en Jean XVII la prière dite sacerdotale de Jésus peu avant son arrestation.

“Et maintenant je vais à toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu’il aient en eux ma joie parfaite. Je leur ai donné ta parole; et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde. Je ne te prie pas de les ôter du monde mais de les préserver du mal. Ils ne sont pas du monde comme je ne suis pas du monde; Sanctifie les par ta vérité. Ta parole est la vérité. Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde? Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité.”

873.

Ce corps à l’oeuvre dans le monde pour annoncer la Bonne Nouvelle au monde, est bien la définition de l’église.

La première épître de Paul à la communauté de Corinthe où les divisions se faisaient jour est particulièrement centrée sur la question du corps.

Il concerne tout à fois l’esprit et le corps de chaque chrétien.

I Corinthiens VI 15 “Savez-vous que vos corps sont des membres du Christ ?”

I Corinthiens VI 19 “Ne savez-vous pas que votre corps est le temple de l’Esprit ?”

L’Eucharistie en fait mémoire;

I Corinthiens X 16 à 17 “Le pain que nous rompons n’est-il pas la communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons n’est-il pas communion au corps du Christ ?” Puisqu’il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps ; car nous participons tous à un même pain.”

On peut se reporter à I Corinthiens XII 12 à 31 et bien sûr à I Corinthiens XIII , le lien entre les différents membres du corps leur raison d’être est l’amour.

874.

Jean XXI 21 à 23

875.

Jean XXI 26 à 29

876.

Jean XXII 12 à 21

877.

VOGEL Cyrille “Le pécheur et la pénitence dans l’église ancienne” Cerf Paris 1966 ; (213 pages).

VOGEL Cyrille “Le pécheur et la pénitence au Moyen-Âge” Cerf Paris 1969 ; (229 pages).

Ces livres prennent le parti de défendre l’expiation par la pénitence réglementée, nous remarquons qu’il se réfère très peu aux texte néo-testamentaires. Ils présentent cependant un grand intérêt par la richesse de la documentation et les textes.

878.

Matthieu VI 16 à 18

879.

Zacharie VIII 19

“Ainsi parle l’Éternel des armées : Le jeûne du quatrième mois, le jeûne du cinquième ,le jeûne du septième et le jeûne du dixième se changeront pour la maison de Juda en jours d’allégresse et de joie en fête et réjouissance. Mais aimez la vérité et la paix.”

On peut également se rapporter à Ésaïe LX 20 ; comme la prière du psaume XC 15

880.

Actes XIII 2 à 3

881.

Actes I 14

882.

Luc II 37

883.

Matthieu XVII 14 à 23

884.

Le “décret gélasien” , canon des Livres saints établi par Gélase I° (49 ° pape entre 492 et 496), le déclarera définitivement apocryphe. IRÉNÉE , CLÉMENT D’ALEXANDRIE, TERTULLIEN (catholique) et ORIGÈNE, tous entre le deuxième et le troisième siècle, s’y réfèrent. EUSÈBE DE CÉSARÉE (265 -340), l’estimera, sans le tenir pour Écriture Sainte, Saint JÉRÔME (347 -420) le critiquera. In HERMAS “ Le pasteur “ Introduction, texte critique, traduction et notes Robert JOLY (2° édition revue et augmentée) Le Cerf Paris 1968 ; (à la page 30).

885.

Actes V 1 à 11“S’il n’eut été vendu, ne te restait-il pas “ (...)

“Ce n’est pas à des hommes que tu as menti mais à Dieu (verset 4 )”

Ananias et Saphira ont menti, et dit avoir vendu l’ensemble de leur champ et en remettre le prix aux apôtres. En réalité ils ont gardé une partie de l’argent pour eux. Ils expirent l’un après l’autre aux pieds de l’apôtre Pierre.

Il faut relier ce texte au texte précédent , Actes IV 32 à 35 qui décrit la forme de vie intégralement communautaire des l’église primitive.

“Nul ne disait que ces biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux. Les apôtres rendaient avec beaucoup de force et témoignage de la résurrection du Seigneur jésus. Et une grande grâce reposait sur eux tous. Car il n’y avait parmi eux aucun indigent : tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu’ils avaient vendu, et le déposaient au pied des apôtres ; et l’on faisait distribution de biens à chacun selon ses besoins.”

886.

Galates IV 19 op .cit.

887.

VOGEL Cyrille “Le pécheur et la pénitence au Moyen-Âge” Cerf Paris 1969 ; voir le tableau récapitulatif de la page 36

888.

En 1517 les 95 thèses de Martin LUTHER affichées sur les portes du château de Wittenberg dénonçaient la vente des indulgences. Il protestait contre le trafic des indulgences dont Johannes Diez TETZEL dominicain allemand s’était fait le champion. En affirmant la salut par la foi seule, la réforme retrouvait donc le principe premier de l’église primitive.