2 Le cheminement d’une révélation

Sans entrer dans une théorisation, il nous faut pénétrer le cheminement d’une révélation suivant une articulation pratiquement temporelle. Dieu se révèle peu à peu, progressivement.

La partie suivante dans ce même troisième chapitre sera plus précis sur la dimension chronologique et temporelle, puisqu’elle sera consacrée à la question de la singularité de cette relation au temps, singularité révélée par la Bible, et le message évangélique. Dans la partie présente, nous entrevoyons moins ce cheminement suivant l’axe de la dimension temporelle que celui de la singularité relationnelle qu’il ouvre, qu’il suppose, et qu’il permet.

Nous allons simplement nous arrêter ici sur quelques étapes de ce cheminement pour en signaler la permanence (l’invariance) et l’accomplissement, manifestés, selon la lecture chrétienne, par Jésus, qui accomplit l’écriture, la volonté divine, la parole de Dieu, mais n’abolit rien, selon ses propres termes, au sermon sur la montagne, de ce qui fut annoncé et écrit avant lui.

Nous allons utiliser trois axes successifs pour préciser ce cheminement et les points d’articulation que ce cheminement propose ou suppose.

Le premier axe ira du Dieu créateur du livre de la Genèse, au Dieu époux en Christ.

Le second axe ira du Dieu de la promesse faite à Noé, jusqu’au Dieu ami qui, depuis Abraham, chemine avec son peuple, puis, du Dieu ami au Dieu amour, Dieu sauveur, qui invite à une création nouvelle dans une relation nouvelle, la communion au Royaume.

Le troisième axe ira du mystère de la kénose 1113 , Dieu se vidant de lui même, permettant la communion d’église, au mystère de son retour annoncé : la Parousie

Il n’y a pas donc une suite chronologique rigoureuse absolue, mais seulement relative, entre ces trois entrées, ces trois axes que nous venons de choisir.

Ils s’enchevêtrent cependant les uns les autres. Ils indiquent trois dimensions de la révélation dans son caractère relationnel.

Le premier axe qui s’arrête sur Dieu époux signifie la perspective de création nouvelle, annoncée par les prophètes, ouverte en Christ, signifiée en prémisses et en vérité dès l’église primitive par le baptême et son institution.

Le second axe qui s’arrête sur la communion d’église prend appui sur cette notion de création renouvelée ou nouvelle, déjà entrevue mais non encore accomplie lors de la première alliance promesse que Dieu fait à Noé.

Le troisième axe reprend, à partir du mystère de la kénose, Dieu se vidant de lui-même, donnant son corps et son sang, par un approfondissement du mystère de la communion de l’église pour signifier l’espérance d’un accomplissement encore à venir, par la Parousie, promesse du retour du Christ, la création de nouveaux cieux d’une nouvelle terre.

Notes
1113.

Philippiens II 4 à 11 “L’hymne aux Philippiens”

Au verset 7 Paul écrit “Dieu s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur en devenant semblable aux hommes.”