De la promesse à l’amitié

Ouvrons à présent, par la voie d’un second cheminement parallèle, une autre approche de cette même notion d’accomplissement, en Jésus-Christ, du plan de Dieu. Nous suivrons pour cela le cheminement même de l’alliance 1136 en marquant brièvement, mais de manière néanmoins suffisamment significative, quelques-unes de ses étapes.

Il ne s’agit pas ici de viser l’impossible exhaustivité, nous le rappelons une nouvelle fois, mais de signifier des points d’ancrage, sinon incontournables, du moins inhérents et nous semble-t-il essentiels de ce cheminement, sachant que d’autres itinéraires et cheminements étaient sans aucun doute possibles. Rappelons que l’’alliance en hébreu se dit b’rît ou berît ou encore berith, et l’accent est mis sur une promesse de Dieu, un engagement de sa part, c’est à dire une parole de Dieu adressée à l’homme, par delà le temps et l’espace.

Dans le Nouveau Testament, dont le terme initialement signifiait d’ailleurs Nouvelle Alliance, la traduction en langue grecque, de l’expression originale hébraïque, est diathèkè ( de dia-tithemai- disposer de ). Ce qui signifie d’après Xavier LÉON DUFOUR, un acte juridique par lequel quelqu’un dispose de ses biens. Xavier LÉON-DUFOUR marque alors sa préférence pour ce terme en rapport à cet autre terme grec syn-thèkè qui signifierait davantage une notion proche de celle du contrat car évoquant un traité bilatéral.

L’alliance biblique suppose un don initial auquel ne fait que répondre un cheminement dans l’histoire biblique, l’histoire humaine rejoignant alors chaque histoire singulière. Ceci est une des spécificités de l’alliance qui est avant tout un engagement et une initiative de Dieu, à l’égard des hommes. Ici encore. Retenons que selon cette notion biblique de cheminement, d’accomplissement, le chemin lui-même est le Christ lui-même, alpha et oméga, à l’initial comme à l’embouchure de toute chose. 1137

Cet accomplissement se lie, spécialement, dans le livre de l’Apocalypse, au passage de la mort à la vie que le Christ a accompli par sa mort et sa résurrection.

‘Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite, en disant : Ne crains point! Je suis le premier et le dernier et le vivant. J’étais mort et je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. 1138

Cet accomplissement se relie également à la restauration du verbe de YHVH qui s’accomplit en Christ, et qui s’oppose aux discours intéressés pour eux-mêmes, attirés par la seule apparence extérieure des choses, soumis à la séduction trompeuse légitimant les mensonges. Le verbe de Dieu ne fait pas seulement que de s’opposer à ces discours, mais il les révèle encore à leurs intentions cachées, les démasque, en quelque sorte. Peut s’ouvrir alors pour l’homme, un chemin vers l’arbre de vie dont l’accès lui fut rendu difficile, lorsqu’il fut chassé du jardin d’Éden.

‘Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer par les portes dans la ville. Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge! Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton de la postérité de David, l’étoile brillante du matin. 1139

On peut dire de cette façon également que l’alliance elle-même trouve son accomplissement en Jésus-Christ. 1140 L’engagement de YHVH pour l’homme trouve en effet son accomplissement en la personne de Jésus donnant gratuitement sa vie pour le salut des hommes.

Désormais, l’alliance, selon la promesse faite à Jérémie 1141 , s’écrira directement dans le coeur des hommes, et, l’Esprit-Saint, comme l’écrivit déjà Ézéchiel, en attestera directement. 1142

L’engagement de YHVH, depuis l’alliance promesse donnée à Noé, en passant par l’alliance amitié établie avec Abram, jusqu’à l’amour agapè, manifesté en Jésus, ne cessant de croître au fur et à mesure que son projet pour l’homme, se précise.

Abraham, dont le nom signifie l’ami de Dieu, le portait déjà dans le nom que Dieu lui donna, et la promesse que Dieu lui fit : la relation qui s’ouvre et se permet par ce cheminement de l’alliance accomplie en Christ, est une relation d’amitié, tous azimuts : amitié de Dieu envers l’homme, de l’homme envers Dieu, de l’homme envers son prochain.

Ici chacun est appelé par son nom pour devenir participant d’un peuple nombreux.

L’intervention de Dieu, à partir et au travers de la marche historique de l’alliance, commence donc avec Noé 1143 . Il s’agit de ce que nous appellerons “l’alliance promesse”. Ce ne sont pas vraiment les premiers engagements concrets de Dieu envers l’homme, à qui, non seulement il avait déjà donné sa parole en s’adressant à la personne de Caïn, en s’engageant à le protéger par la rétribution donnée au septuple à celui qui porterait atteinte à sa vie. Mais Dieu laissera jusqu’à aujourd’hui, un signe par l’arc-en-ciel 1144 , de sa fidélité à sa parole, selon sa promesse. Il s’agit donc, désormais du commencement du temps où non seulement l’homme est appelé à marcher avec Dieu, mais encore où Dieu va s’engager à donner à l’homme un signe, une parole dont il pourra faire mémoire, afin de l’aider dans cette marche.

Dieu, qui avait conclu, la création première, par le repos suivant la création de l’homme et qui avait donc prévu de laisser l’homme “vaquer”, désormais, à ses responsabilités, va à partir de la chute initiale due à la désobéissance de l’homme, (le péché, manquement de cible, initial), progressivement, avancer dans son engagement pour la récupération, la restauration de ce qui était perdu, pour le salut de l’homme et de l’humanité déchue ; il va commencer alors son entreprise, qui, au bout de la route, révélera, selon la perspective chrétienne de l’accomplissement du projet de Dieu en Christ, sa raison première, dans le Christ, pour le salut du monde.

C’est la méchanceté des hommes, leur violence, qui est réprouvée par Dieu 1145 qui va jusqu’à se repentir 1146 de la création qu’il avait pourtant bien lui-même créée.

Le cheminement de l’alliance commence par la promesse qui amorce le cheminement selon “le signe” du don gratuit de Dieu, faisant suite à l’engagement unilatéral de Dieu seul, pour la rétribution annoncée à Caïn. Tout commence donc par le déluge après lequel la création repartira de zéro. Il ne s’agit plus donc de rétribution, à partir d’un rapport asymétrique d’intimidation, mais de recommencer autrement, à partir d’un engagement plus conséquent de Dieu, permis par l’obéissance dans la foi de Noé, la justesse 1147 de son attitude par rapport à la parole qui lui est adressée où Noé écoute et accomplit à la lettre 1148 jusqu’au détail, tout de ce que Dieu lui prescrit.

L’importance accordée, jusqu’au moindre détail, jusque dans la construction de l’arche 1149 n’est donc certainement pas anodine. Remarquons encore et peut-être même surtout que c’est la foi qui est demandée à Noé, non l’astuce, la force, ou le courage, ou quelque autre vertu.

Noé trouva grâce ... On peut donc dire qu’il est élu, choisi par Dieu : le salut de l’humanité, le projet du salut pour tous, passe déjà, d’ores et déjà, par un homme, mais un seul homme comme nécessaire et suffisant... selon la procédure de l’élection du libre choix de Dieu.

Ce cheminement singulier selon l’élection de Dieu trouve ici son point d’ancrage initial, il ne fera que se perpétuer, sans se reproduire à l’identique, se renouveler sans cesse, sans par la suite s’interrompre, de toute l’histoire biblique faite de rebondissements, de chutes, de nouveaux départs, d’Abraham à Jacob, de Moïse, aux juges, des juges à David, des rois aux prophètes, jusqu’au Christ où elle trouve son accomplissement, son aboutissement, en retrouvant son origine. Et jusqu’à aujourd’hui, la promesse faite par Dieu, après le sacrifice que lui offre Noé à la sortie du déluge, est maintenue :

‘“L’Éternel sentit une odeur agréable et l’Éternel dit en son coeur : je ne maudirai plus la terre, à cause de l’homme parce que les pensées du coeur de l’homme sont mauvaises dès sa jeunesse; et je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l’ai fait. “Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront point.” 1150

Arrêtons-nous, à présent, sur quelques aspects du déroulement du récit, sur quelques réflexions qui en découlent :

1° La succession, du jour et de la nuit, dans leur continuum interminable et sans cesse reproduit, comme celle des semailles et de la moisson, du froid et de la chaleur, des saisons, selon la parole, la promesse de Dieu, pourraient signifier ou supposer que le monde d’avant Noé, le monde d’après la chute, était un monde de grand désordre sans règles ni ordre. 1151 En tout cas, l’expression de la parole par cette promesse indique que Dieu domine sur le temps et les circonstances.

Ce don, cette promesse, cette alliance, est oeuvre unilatérale de Dieu, don de Dieu, sans condition aucune. Beaucoup plus tard, Jérémie alors en prison, le rappellera :

‘La parole du SEIGNEUR fut adressée à Jérémie une autre fois, en ces mots, pendant qu’il était encore enfermé dans la tour de garde : ’ ‘“Ainsi parle le SEIGNEUR, qui fait la chose, le SEIGNEUR qui la façonne pour l’affermir - le SEIGNEUR, c’est son nom - : ’ ‘Invoque-moi et je te répondrai ; je te révélerai de grandes choses, des choses inaccessibles que tu ne connais pas. (....) Ainsi parle le SEIGNEUR - ’ ‘Si vous réussissez à rompre mon alliance avec le jour et mon alliance avec la nuit, en sorte que le jour et la nuit n’arrivent plus au moment voulu, alors mon alliance avec mon serviteur David sera également rompue ; il n’aura plus de descendant régnant sur son trône. Il en sera de même pour mon alliance avec les prêtres lévitiques, mes ministres. Comme l’armée du ciel qu’on ne peut dénombrer, comme le sable de la mer qu’on ne peut mesurer, ainsi je multiplierai les descendants de David, mon serviteur, et les lévites qui sont mes ministres.’ ‘La parole du SEIGNEUR s’adressa à Jérémie en ces mots : Ces gens prétendent, tu le vois bien,que le SEIGNEUR a rejeté les deux familles qu’il a choisies. Aussi ils méprisent mon peuple, qui n’est plus une nation pour eux.’ ‘Ainsi parle le SEIGNEUR : Moi qui ai fait alliance avec le jour la nuit et établi l’ordre du ciel et de la terre, est-ce que je rejetterais la descendance de Jacob et de mon serviteur David ? Est-ce que je renoncerais à choisir dans sa postérité des chefs pour la race d’Abraham d’ Isaac et de Jacob ? Non ! je les restaurerai, car je les prends en pitié . 1152

3° Noé est l’anti-Babel 1153 , dont le récit lui fait suite dans le livre de la Genèse. Noé préfigure une notion d’universel premièrement accueilli, s’opposant à l’universel construit, le chemin de Dieu vers l’homme, s’opposant à la tentative de l’homme pour atteindre Dieu par ses propres moyens. À partir de Noé, commence, par le chemin de l’alliance, la démarche d’élection de Dieu s’opposant à la croyance de l’humanité en ses seules propres forces. S’opposent, dès lors, le chemin singulier, la démarche singulière d’une personne répondant, s’abandonnant, accueillant le projet de Dieu, d’une part, et, d’autre part, le collectivisme babylonien né de la volonté initiale d’accéder à Dieu par ses propres moyens, en auto-suffisance, en quelque sorte. Noé accueille même au delà de Dieu, toute sa création, tout ce qui est à sauver de la nature, pour que celle-ci subsiste, et s’oppose ainsi à la tentative étrangement tout à la fois holiste et autarcique, monopsychique et finalement schizophrénique, de la construction qui tente, ignorant tout du monde sur lequel elle se fonde pourtant, de se suffire à elle même pour tenter de dépasser sa condition terrestre et d’atteindre le ciel. L’arche c’est l’anti-tour.

4° Noé , obéissant par la foi 1154 , préfigure, les patriarches, et les prophètes, et le peuple d’Israël, en marche vers le Christ.

5°Noé, sauvé d’un monde enfoui sous les eaux du déluge, mais acteur de ce sauvetage, annonce la venue du Christ, sauveur du monde 1155 .

6° Les eaux du déluge préfigurent les eaux du baptême 1156 . Ainsi ce nouveau départ accordé, par pure grâce à Noé et à la création, préfigure la vie nouvelle initiée en Christ et dont le baptême fait signe.

7° Enfin, le signe de l’arc-en-ciel, rappelant à Dieu et aux hommes la fidélité de Dieu à sa parole et à sa promesse, est la préfiguration, à la fois, de la permanence du don gratuit de l’Esprit-Saint en Christ, et de la création nouvelle dont le Christ est le premier né, préfiguration sans doute aussi, des nouveaux cieux, de la nouvelle terre 1157 .

Le signe de l’arc-en ciel est préfiguration enfin de la grâce, mystérieuse, insaisissable. On ne programme pas un arc-en-ciel dans un ciel de pluie, il apparaît soudainement, comme l’Esprit soufflant, tel le vent, où il veut 1158 .

Le cheminement de l’alliance trouve un écho, un renouvellement, une répercussion avec l’histoire d’Abram, devenu Abraham 1159 .

Le cheminement engagé n’est pas un processus au sens phénoménologique, voire biologique ou organique, anthropologique, pédagogique ou éducationnel, ou encore même cosmique, du terme.

Ce cheminement s’engage au quotidien d’une existence. Il ne se résume pas à des déclarations théologiques, à des préceptes théoriques avec lesquels il ne se confond jamais. Dieu est déjà un peu comme le pédagogue grec sur le chemin qui conduisait l’élève d’un maître à l’autre, dans un dialogue.

Ce cheminement est au prix d’un abandon, d’une marche par la foi, avec des aléas, des retournements, des rebondissements, mais, avec en retour, une permanence, qui est la fidélité de Dieu à sa promesse, qui, de fil en aiguille, d’un bord à l’autre, depuis les différents aléas de l’histoire humaine, jusqu’à la fidélité de Dieu à sa parole à son peuple, au fil de ce constant dialogue, entre YHVH et son peuple, précisera la révélation, jusqu’au Christ.

Le cheminement, qui s’engage depuis l’élection liée à une promesse faite à Noé, trouve sa répercussion en Abram, dont le changement de nom, est signe de l’intervention de Dieu, de plus en plus précisément, dans l’histoire humaine, jusqu’à s’immiscer dans l’intimité profonde d’une postérité précise, d’un héritage, d’une nation, de nombreuses nations . 1160

Abram, tout comme Noé, reçoit un signe de cette promesse.

Alors que l’arc-en-ciel signifiait la fin du déluge, et l’accomplissement de la promesse de Dieu, désormais, la circoncision, est le signe donné à Abraham, à l’âge de 99 ans, tout juste un an avant que ne naisse Isaac, de l’accomplissement de la promesse qu’il avait reçue bien des années auparavant, dans sa Chaldée natale. 1161

Mais alors que l’arc-en-ciel était don gratuit de Dieu, à la création entière, la circoncision suppose et appelle la réponse de l’homme, son obéissance, sa foi, au point que l’homme non circoncis n’ait pas droit de cité dans le peuple de Dieu. 1162

Ainsi, la part de l’homme étant désormais, aussi radicalement sollicitée, nous pouvons trouver là certainement comme le premier maillon de la loi qui sera révélée à Moïse. 1163

En tout cas c’est ici qu’émerge un peuple dans lequel Dieu poursuivra le cheminement de sa révélation.

Notes
1136.

L’alliance, entre Dieu et l’homme, selon ses formes successives revêt et revêtent bibliquement un caractère d’éternité.

(II Samuel XXIII 5 ; Ésaïe LV 3 ; Ézéchiel XXXVII 26 ; Hébreux XIII 20 )

Les infidélités des hommes ne sauraient dissoudre, elle est, elles sont avant tout l’expression de la fidélité de Dieu.

(Deutéronome VII 9 ; Jérémie XXXI 35-37 ; II Timothée II 13 ; Hébreux X 23).

1137.

Dès l’Ancien Testament nous trouvons cette notion en Ésaïe XLI 4 ; Ésaïe XLVIII 12 ; Ésaïe XLIV 6 dont voici le texte :

“ Ainsi parle l’ Éternel de Dieu, je suis le premier et je suis le dernier . Et hors moi, il n’y a point de Dieu.”

Nous retrouvons cette notion rapportée tant au Christ qu’au Dieu Père spécialement dans le livre de l’Apocalypse.

Apocalypse I, 8 ; Apocalypse I 17 ; Apocalypse II 8 ; Apocalypse XXI 6 ; Apocalypse XXII 13

1138.

Apocalypse I 17

1139.

Apocalypse XXII 13 à 15

1140.

Ésaïe XLIX 8 et suivants ; Ésaïe LIII 12 et l’ensemble de l’épisode dit du “serviteur souffrant” . Depuis Ésaïe LII 13 jusqu’à Ésaïe LIII 12 ; enfin ces deux textes reprennent les paroles de Jésus au soir de la cène : Luc XXII 20 ; I Corinthiens XI 25

1141.

Jérémie XXXI 33 ; II Corinthiens III 3 à 6

1142.

Ézéchiel XXXVI 27; II Corinthiens III 6 ; Éphésiens I 13 ; Éphésiens II 17 et 18; I Thessaloniciens IV 8

1143.

Le récit de l’histoire du déluge et de Noé se lit en Genèse VI, VII, VIII, IX

Rappelons que le nom de Noé “Noah”signifie : repos. Il se rapporte à réconforter, restaurer (Note de la TOB).

Son père Lamek l’appela d’ailleurs Noé en disant : (Genèse V 29)

“Celui-ci nous réconfortera de nos labeurs, de la peine qu’impose à nos mains, un sol maudit par le SEIGNEUR”. (TOB)

L’entreprise de YHVH avec l’alliance est bien une entreprise de réconfort, de consolation dont, dans le Nouveau Testament, l’Esprit-Saint donne la mesure :

L’évangéliste Jean l’appelle : “Le consolateur”

Jean XIV 16 ; Jean XIV 26 ; Jean XV 26 ;

La consolation est également dans les écritures : (Romains XV 4 )

Dieu est le Dieu de toutes les consolations : (II Corinthiens I 3 ) ;

1144.

Genèse XII 9 à 17 :

Et Dieu dit : C’est ici le signe de l’alliance que j’établis entre moi et vous, et tous les êtres vivants et toute chair, et les eaux ne deviendront plus un déluge pour détruire toute chair. L’arc sera dans la nue ; et je le regarderai, pour me souvenir de l’alliance perpétuelle entre Dieu et tous les êtres vivants, de toute chair qui est sur la terre.

Et Dieu dit à Noé :Tel est le signe de l’alliance que j’établis entre moi et toute chair qui est sur la terre.

1145.

Genèse VI 5 :

“YHVH vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur coeur se portaient chaque jour davantage sur le mal.”

Genèse VI 13:

“Alors YHVH dit à Noé : “ La fin de toute chair est arrêtée par devers moi; car ils ont rempli la terre de violence.”

1146.

Genèse VI 6

1147.

Genèse VI 9 “Noé était un homme juste et intègre, dans son temps; “Noé marchait avec Dieu”.

1148.

Genèse VI 22 repris en Genèse VII 5 “C’est ce que fit Noé, il exécuta tout ce que l’Éternel lui avait ordonné ...”

1149.

Genèse VI 8 à 22

1150.

Genèse VIII 21

1151.

Genèse VI 1 à 7

1152.

Jérémie XXX III 1 à 3 puis Jérémie XXX III 20 à 26 a ( TOB)

1153.

Nous avions nous-même développé cet aspect des choses en 1993 dans notre travail de Maîtrise:

Voir en note connexe numéro 2 adjointe à la première partie de la thèse.

On peut également se reporter, adjointe à ce chapitre, à :

Note connexe numéro 17

“Les “Kaïros” du récit biblique”.

On peut aussi se reporter à l’ouvrage de Marie BALMARY : “Le sacrifice interdit “ Grasset Paris 1986 ; (260 pages) ; spécialement les pages 81 à 83 du paragraphe “ La tour et l’arc-en-ciel” (des pages 79 à 115).

Il est à noter, qu’à l’époque où nous écrivions nous ne connaissions pas l’ouvrage de BALMARY.

Marie BALMARY envisage, de toutes les manières, une perspective un peu différente, bien qu’allant dans le même sens que notre propre analyse : elle assimile plus précisément Babel à la construction religieuse unificatrice, visant à une imaginaire, illusoire et totalitaire unification, religieuse, par le système humain, et elle montre comment cette notion fut rejetée par FREUD, grandement influencé par la Bible, bien que ne la lisant cependant pas sous l’angle de la grâce, mais de la faute, au point que, pense-t-elle, la psychanalyse, ne pouvait être autre chose qu’une histoire juive. Selon le titre d’un congrès tenu à Montpellier en 1980 : “La psychanalyse est-elle une histoire juive ?” (à la page 84 de l’ouvrage ). Elle se réfère pour cela au livre de Théo PFIMMER “Freud lecteur de la Bible” Puf Paris 1982 ; ( 384 pages).

Un livre plus récent en reprend, sur le mode culturel, politique et philosophique, essentiellement, le thème.

LACROIX Michel “Le principe de Noé ou l’éthique de la sauvegarde “ Flammarion Paris 1997 ; (157 pages).

La conclusion de Michel LACROIX nous rappelle notre propre analyse, lorsqu’il oppose en quelque sorte le dessein de HEGEL à celui de Noé.

Il écrit :

“ Telle était la thèse de HEGEL qui comparait la philosophie à l’Oiseau de Minerve, la chouette qui attend le soir pour se lever et proclamer la vérité déjà incarnée dans le réel. À l’inverse, la philosophie de la sauvegarde est tournée vers l’avenir.

La Bible rapport que la colombe lâchée par Noé s’échappa puis revint vers l’arche indiquant par là que l’après-déluge était commencé. Contrairement à l’oiseau de HEGEL, elle annonce donc une ère nouvelle. Cette colombe n’a pas attendu le soir : elle s’est levée à l’aurore. Et le rameau d’olivier qu’elle tient dans son bec représente peut-être les prémices d’une civilisation plus humaine.” ; (pp 152 et 153).

Michel LACROIX oppose Noé à Prométhée (pp 33 à 50).

Il reste que, du point de vue biblique, Noé n’est pas réductible à un principe, psychique (BALMARY), philosophique (LACROIX), ou même éducationnel comme nous avions nous même essayé de le montrer lors de notre travail sur l’autodidactie. Avant tout Noé est une personne en qui la parole de Dieu trouve un appui pour s’accomplir.

1154.

Hébreux XI 7

1155.

II Pierre II 5 II Pierre III 4 à 7

1156.

I Pierre III 20 à 22

1157.

Dès l’ancienne alliance, dans l’Ancien Testament, Ézéchiel définit ainsi la lumière éclatante lors de la vision divine qu’il a eue :“Au -dessus du ciel qui était sur leurs têtes, il y avait quelque chose de semblable à une pierre de saphir, en forme de trône ; et sur cette forme de trône, apparaissait comme une figure d’homme, placé dessus en haut.

Je vis encore comme de l’airain poli , puis comme du feu, au-dedans duquel était cet homme, et qui rayonnait tout autour; depuis la forme de ses reins jusqu’en bas, je vis comme du feu, et comme une lumière éclatante , dont il était environné.

Tel l’aspect de l’arc qui est dans la nue un jour de pluie, ainsi était l’aspect de la lumière éclatante qui l’entourait ; c’était une image de gloire de l’Éternel. “À cette vue, je tombai sur ma face, et j’entendis la voix de quelqu’un qui parlait.”

Ézéchiel I 26 à 28

Le récit de Ézéchiel se poursuit ainsi, dans ce passage qui évoque, le don de l’Esprit-Saint:

“Il me dit Fils de l’homme, tiens-toi sur tes pieds, et je te parlerai.

Dès qu’il m’eut adressé ces mots, l’esprit entra en moi, et me fit tenir sur mes pieds; et j’entendis celui qui me parlait.”

Ézéchiel II 1 à 2 :

On retrouve une image semblable, évoquant une dimension de création nouvelle, de royauté en Christ, et de transport, et présence de l’esprit, dans le Nouveau Testament, dans le livre de l’Apocalypse :

“Aussitôt je fus ravi en esprit. Et voici, il y avait un trône dans le ciel, et dans ce trône quelqu’un était assis. Celui qui était assis avait l’aspect d’une forme de jaspe et de sardoine; et le trône était environné d’un arc-en-ciel semblable à de l’émeraude.” Apocalypse IV 3

On peut également retrouver une évocation de l’arc-en-ciel dans le même livre de l’Apocalypse :

Apocalypse X 1.

1158.

Jean III 8 op . cit .

1159.

Genèse XII à Genèse XXV

1160.

Genèse XVII 5

C’est au moment où Dieu rappelle à Abram âgé de quatre-vingt-dix -neuf ans l’alliance et la promesse qu’il a établies avec lui qu’il lui donne son nouveau nom.

D’après la note de la TOB, Abram, et Abraham, seraient deux variantes d’un même mot dialectal, signifiant, le père, ou le père aime.”

Le mot “hamôn” signifiant multitude pourrait être, toujours d’après la TOB, une allusion au nouveau nom du patriarche.

Le Nouveau Dictionnaire Biblique le traduit par : le “Père élevé” en précisant qu’il ne semble pas y avoir d’explication étymologique satisfaisante pour expliquer ce changement de vocable.

Le texte biblique le commente par “car je te rends père d’une multitude de nations.”

C’est au même moment qu’Abraham apprend que Sara sera enceinte et qu’elle aura un fils nommé Isaac. (Genèse XVII 21)

1161.

“C’est ici mon alliance que vous garderez entre moi et vous, et ta postérité après toi, tout mâle parmi vous sera circoncis.

Vous vous circoncirez; et ce sera un signe de l’alliance entre moi et vous. À l’âge de huit jours, tout mâle parmi vous sera circoncis, selon vos générations, qu’il soit né dans la maison, ou qu’il soit acquis à prix d’argent, de tout fils étranger, sans appartenir à ta race.” Genèse XVII 10 à 13

1162.

“Un mâle incirconcis, qui n’aura pas été circoncis dans sa chair, sera exterminé de son peuple : il aura violé mon alliance.”Genèse XVII 14

1163.

Le livre du Lévitique (XII 3 ) rappelle et actualise en direction d’Israël l’ordre donné à Abraham.

L’évangile de Luc (II 21) rapporte la circoncision du Christ lui-même.

Enfin, Étienne, avant d’être lapidé, dans le résumé qu’il donne des écritures, rappelle le fait de la circoncision d’ Isaac.

(Actes VII 8)