La prophétie et le chemin

On écrit souvent que le prophète biblique, à l’instar de Jonas, est celui, justement qui ne veut pas l’être ... Dans la Bible, on est prophète, comme malgré soi : en tout cas, on ne choisit pas d’être prophète, ou, si on le choisit, ce n’est qu’à la suite d’un appel premier de Dieu, en réponse à ce mouvement premier qui ne part pas de l’homme. Le mouvement premier est donc toujours de Dieu dont la parole vient s’incarner et s’inscrire désormais, dans les faits et gestes, les paroles d’un homme, d’un peuple, librement choisi, élu donc. Une parole autre, c’est à dire non conçue par l’homme, mais révélée par Dieu, traverse ainsi l’existence humaine, chaque histoire. Elle manifeste plus que l’existence divine, la vie désormais possible pour l’homme en Dieu , donnant un sens à cette histoire, l’orientant dans le sens d’un projet qui n’a de cesse de se révéler, plus précisément.

C’est d’ailleurs bien ainsi qu’il nous faut comprendre, à partir de l’élection divine, du choix de Dieu, et non des mérites de l’homme, la conception calviniste de la prédestination qui, dans l’esprit des réformateurs, est toujours associée à la grâce toute puissante, qui part de Dieu pour traverser l’homme et retourner à Dieu, ouvrant donc ainsi l’existence humaine à un autre langage, ce que nous avons appelé une autre grammaire. Ce qui est, finalement, tout le contraire d’un déterminisme.

André NEHER 1608 choisit Amos pour introduire à l’intelligence du prophétisme biblique : Amos est bien en effet un prophète type. Considéré en judaïsme comme le premier des prophètes écrivains, ou littéraires, c’est à dire exprimant son message prophétique, à partir s’un texte rédigé directement par lui-même, il est en chrétienté le premier des “douze “ “petits” prophètes.

Vivant du temps du roi Jéroboam II, roi du royaume d’Israël des dix tribus, vers le milieu du VIII° siècle avant Jésus-Christ, Amos est le premier prophète à évoquer l’exil, (galout). Lorsqu’il a des visions et que Dieu lui parle, il est berger et arboriculteur récoltant les fruits du sycomore, habitant du royaume de Juda, à Teqoa, situé à une vingtaine de kilomètres de Jérusalem . Homme simple, sans culture ni rien qui le distingue, Dieu l’a choisi, et, alors qu’il faisait tranquillement paître son troupeau, lui parle du déclin futur d’Israël que rien ne semble apparemment annoncer .

L’Éternel est irrité de l’injustice croissante parmi son peuple qui se confie en la prospérité matérielle, bien davantage qu’en son amour pour Lui. Amos dénonce violemment les progrès visibles de l’apparente et hypocrite piété, d’une religiosité de façade, masquant une injustice florissante, un mépris du pauvre et de l’indigent. Toutes ces choses vont provoquer la colère divine.

Dans les derniers chapitres de son livre, Amos a plusieurs visions fortes. Les deux premières d’entre elles sont relatives à des calamités naturelles particulièrement redoutées en Israël et dans tout le bassin méditerranéen.

Les constantes, qui nous paraissent se dégager de la parole prophétique sont les suivantes :

Le prophète Jérémie, dont le ministère semble s’étendre depuis 625 avant Jésus-Christ, jusqu’aux jours qui suivirent la chute du royaume de Juda, en 586 avant Jésus-Christ, aura, quant à lui, dès l’origine de son ministère, deux visions fortes qui permettent également de relire le sens de la vocation prophétique, de manière singulière. Après que Dieu lui ait dit qu’il avait été choisi, depuis le ventre de sa mère, avant même qu’il ne fût conçu, pour parler aux nations, pour arracher et abattre pour détruire et ruiner, mais aussi pour bâtir et planter, Jérémie eut, en effet, une double vision. 1613

Mais Jérémie, au milieu de tant de déboires, annonça l’alliance nouvelle, une promesse, une ouverture pour tous les peuples. La deuxième partie du livre, les derniers chapitres du livre, à partir du chapitre trente, sont d’ailleurs consacrés à cette promesse, remplie d’espérance.

Jérémie rappelle donc au peuple deux choses :

Dès lors, derrière la vie fort mouvementée de Jérémie, et du peuple, comme en témoignent les écrits et les paroles de Jérémie, malgré l’apparente victoire définitive des persécutions, une autre espérance peut s’ouvrir. Car Dieu veille sur sa parole pour l’accomplir, la promesse faite à Abraham peut continuer sa route, plus loin, plus fort, plus profond. Alors, s’ouvre un chemin, ce cheminement de l’alliance, la poursuite du cheminement de l’alliance, est la marque forte à laquelle revient toujours le prophétisme biblique. Le cheminement de l’alliance suppose désormais une marche, un engagement de l’homme avec Dieu, en réponse au mouvement premier de Dieu envers l’homme. Le mouvement ainsi créé passe de la prière au sacrifice jusqu’à la rédemption et la communion offerte en Christ.

Cette marche de Dieu avec l’homme, de l’homme avec Dieu, en Dieu, est aux antipodes de la pensée magique. La pensée magique convoquerait un dieu et provoquerait une dépendance de l’homme face aux caprices d’un dieu objet, ou, inversement, une dépendance souhaitée du dieu face aux caprices de l’homme objet. En tous les cas, il s’agirait d’une réduction de la force surnaturelle aux désirs de l’homme. Cette radicale distinction nous ramène à celle tout aussi radicale entre prière et sacrifice tels que la Bible les fait se rejoindre spécialement dans l’Ancien Testament, d’une part, et magie telle qu’elle est dénoncée spécialement dans l’ Ancien Testament, d’autre part.

Martin BUBER l’exprime en ces mots :

‘En quoi la prière et le sacrifice diffèrent-ils de la magie ? La magie prétend agir en dehors de toute relation, elle pratique ses artifices dans le vide ; mais l’homme qui prie ou qui sacrifie se place “devant la Face “ et accomplit pleinement le sens du mot sacré du “Je-Tu” qui signifie la réciprocité active. Il prononce le Tu et il le perçoit. Ne voir dans la relation pure qu’un phénomène de dépendance, c’est vouloir supprimer l’un des facteurs de la relation, et du même coup, la relation elle-même. 1620

Pour résumer le point de vue de BUBER, en concordance avec la révélation biblique, ajoutons que la relation de “je “ à tu” , de “tu “ à “je” prime sur la relation, de “je” à “ ça” car, à la source de toute chose, de toute vie, le règne, est attribué, dans la Bible, à YHVH, vivant et personnel, qui s’adresse à l’homme en tant que personne indépendante de lui, non en tant qu’objet ou partie de lui-même. Le point singulièrement symptomatique de cette parole, de son originalité, est donc la prophétie.

Un épisode nous semble marquer de façon particulièrement significative la rupture extrême et définitive entre divination et inspiration prophétique. Nous le trouvons au chapitre deux du livre de Daniel.

Le roi NABUCHODONOSOR (605 -562 avant Jésus-Christ), roi de Babylone, fit un songe dont il avait perdu le souvenir et qu’aucun devin, magicien, astrologue de Babylone ou de toute la Chaldée, ne pouvait donc lui expliquer. NABUCHODONOSOR entra dans une grande colère et fit publier un décret déclarant la mise à mort de tous les sages de la Chaldée. Pour cette raison, on cherchait Daniel, afin de le faire périr, lui aussi. Daniel, entouré de ses trois compagnons, Hanania, Mischaël, et Azaria, implora la miséricorde de Dieu.

Le secret fut alors révélé à Daniel dans une vision. Le rêve de NABUCHODONOSOR était celui d’un colosse, une statue d’une splendeur extraordinaire, mais d’or, d’argent, d’airain, de fer et aux pieds de fer et d’argile, une pierre détachée de la montagne, sans l’aide d’aucune main, touchera le colosse aux pieds, et le colosse s’effondrera.

Chaque composante de la statue représente l’avènement d’un royaume succédant à celui de néo-babylonien de NABUCHODONOSOR symbolisé ici par l’or. Les notes da TOB donnent l’interprétation suivante : le royaume d’argent serait celui des Mèdes du roi DARIUS, celui d’airain serait celui des Perses, l’empire divisé entre la terre et le fer, serait celui des Grecs de l’empereur ALEXANDRE. L’irruption annoncée d’un royaume qui devient une grande montagne qui unit tous les hommes, peut être l’Israël messianique, l’église, voire même le monde communiant enfin au règne de Dieu, une autre dimension, en tout cas, que la dimension strictement humaine, ou nationale courante. Nous venons de donner une interprétation ancrée dans l’histoire plus ou moins contemporaine de Daniel. Mais d’autres interprétations sont possibles, aujourd’hui comme hier, et rien ne les interdit. Il reste un message fort et constant : la puissance des empires des hommes est pareille à celle de ce colosse aux pieds d’argile, qu’une simple pierre, seule, et qui n’est envoyée par aucune main, peut détruire. C’est à dire que ces royaumes, cette recherche de la puissance humaine, ne peuvent résister à leur soumission à un autre règne, toujours présent et éternel, auquel malgré les apparences, ils restent soumis, jusque dans leur désobéissance éventuelle, et duquel ils sont les débiteurs. Ce règne qui domine tous les autres est celui de Dieu. Dans la vision babylonienne, dont le rêve du colosse aux pieds de fer et d’argile rend compte, rejoignant la perspective de la tour de Babel, l’important est dans le sommet de la construction commune. Au contraire, tout le message biblique tend à raffermir les “pieds” de l’homme qui marche par la foi. Autrement dit, d’un côté la force est dans la projection, prométhéenne, de l’autre, elle est dans le fondement, la fondation en Dieu, qui seule donne sens et importe.

Nous avons largement, d’ores et déjà, développé cette opposition radicale entre Babel et Noé, Babel et Pentecôte. Si nous y revenons, c’est pour rappeler que le fondement, fondement de la foi, est, dans la Bible, supérieur à toute projection humaine, que, justement, ce fondement premièrement posé, fortifie, nourrit, domine et précède. Les psaumes sont fort éloquents sur le sujet : Mon pied est ferme dans la droiture 1621 tu mettras mes pieds au large 1622 Que le pied de l’orgueilleux ne m’atteigne pas 1623 Il m’a retiré de la fosse de destruction, du fond de la boue; et il a dressé mes pieds sur le roc. Il a affermi mes pas. 1624 il a garanti mes pieds de la chute 1625 Il changea la mer en une terre sèche, On traversa le fleuve à pied, alors nous nous réjouîmes en lui 1626 Aucun malheur ne t’arrivera, aucun fléau n’approchera de ta tente. Car il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes voies ; ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre. Tu marcheras sur le lion et sur l’aspic, tu fouleras le lionceau et le dragon. 1627 je retiens mon pied hors de tout mauvais cheminement. 1628 Le psaume cent-quinze le spécifie clairement : les idoles humaines, d’argent et d’or, ouvrages des mains de l’homme, ne peuvent ni parler de leur bouche, ni entendre de leurs oreilles, ni voir de leurs yeux, ni se mouvoir avec leurs pieds, ni toucher de leurs mains. Ceux qui les construisent et se confient en elles, leur ressemblent.

‘Leurs idoles sont de l’argent et de l’or, elles sont l’ouvrage de la main des hommes. Elles ont une bouche et ne parlent point. Elles ont des yeux et ne voient point, elles ont des oreilles et n’entendent point, elles ont un nez et ne sentent point, elles ont des mains et ne touchent point, elles ne produisent aucun son de leur gosier. Ils leur ressemblent ceux qui les fabriquent, ceux qui se confient en elles. 1629

Mais le Dieu d’Israël est un Dieu vivant, la vie vient de lui, alors, on ne peut s’étonner, puisqu’il est le Dieu de la vie, qu’il se manifeste dans la vie, et qu’il appelle les hommes à vivre, en lui. Cette vie porte les prophètes qui en font l’annonce. Tout au contraire d’une statue de pierre figée, d’une construction misant sur la seule force humaine, elle ouvre un chemin de grâce dans l’histoire.

Comme le souligne André NEHER, 1630 le prophète biblique parle pour dire une parole qui le dépasse dont il ne perçoit sans doute pas toutes les retombées, historiques surtout, et dont il n’a qu’une vision encore sommaire, mais dont il sait qu’elle vient de Dieu. Il parle alors en question ou en réponse à la parole qu’il reçoit, et la parole est son unique force. Le dialogue et la prière, le dialogue amoureux, jusqu’à la brisure intérieure, la fidélité et l’obéissance jusqu’au martyr, sont au centre et au coeur de la parole prophétique, et de la vie même du prophète.

La prophétie est de Dieu, et le prophète exprime alors charnellement, personnellement, cette présence de Dieu, en lui, jusqu’au coeur de ses entrailles.

‘Israël, dans la conviction juive, n’est ni un mythe ni un Dieu, mais le peuple fidèle au temps biblique. Ce peuple sur lequel les prophètes déjà faisaient reposer toute la charge de la berit, de l’alliance, et autour de l’histoire duquel ils nouaient l’histoire de tous même la leur. 1631

Et NEHER nous montre alors que la vie des prophètes fut profondément marquée en forme d’une symbolique vécue et incarnée, en signe de cette relation amoureuse de Dieu envers Israël, de Dieu envers l’homme, allant parfois jusqu’à pénétrer à l’intérieur de leur propre vie conjugale.

‘Ce symbolisme n’a pas seulement été pensé par les prophètes, il a été vécu par eux. L’union heureuse d’Isaïe et de sa femme, le complément d’amour qu’ils trouvent en leurs enfants est signe de l’amour fécond entre Dieu et Israël (Isaïe VIII 18 ). L’union malheureuse d’Osée, l’indignité de l’épouse qu’il choisit, la naissance des bâtards, signes de la déchéance de l’amour (Osée I ). Le célibat de Jérémie : signe de la rupture de l’amour. (Jérémie XVI 2). La mort de la femme d’Ézéchiel: signe de la persistance de l’amour dans la souffrance et l’éloignement (Ézéchiel XXIV 15 à 27 ). D’être eux-mêmes les signes de l’amour conjugal de Dieu et d’Israël, c’est le gage le plus essentiel qu’aient obtenu les prophètes. L’histoire d’Israël est ainsi réellement l’axe de leur propre histoire, et l’on ne saurait, sans blesser les prophètes dans les secrets de leurs personnes, séparer leur vocation de celle d’Israël. 1632

Ainsi, cette parole peut ouvrir dès lors un chemin, dans le présent et à l’histoire, elle ouvre une place à une parole toute autre, parole de Dieu. C’est en cela qu’elle se différencie du mythe qui reste une projection de l’esprit, une figure idéale, et qui reste sans retombées autres, dans l’histoire que celui du fondement éventuel des valeurs ou des archétypes. Car, comme le souligne Sara YAPHET, historienne du judaïsme : “ Écrit-on l’histoire d’Angleterre à partir du Richard III de Shakespeare ou celle de Rome à partir de Plutarque ? “ 1633

La parole prophétique s’inscrit également dans la permanence et la continuité d’un renouvellement du chemin dans l’histoire d’Israël qui rejoint dès lors toute histoire, mais qui traverse surtout de façon exemplaire la vie du prophète lui-même.

Dans la vie, contemporaine à notre siècle, du pasteur baptiste américain, Martin Luther KING (1929 - 1968 ), nous trouvons cette dimension du chemin de grâce dans l’histoire, dimension prophétique, autour de deux événements forts de son existence que nous relevons ici pour les souligner.

  • Le 28 Août 1963, lors de la grande marche sur Washington, Martin Luther KING Junior prononça, devant le mémorial d’Abraham LINCOLN, le très fameux discours sur son rêve de fraternité universelle. Cette dimension visionnaire d’une espérance à venir est ancrée dans la parole du prophète biblique. Le rêve, concernant le peuple américain, de Martin Luther KING, trente ans après sa mort, reste en grande partie à accomplir, même si un chemin a été fait. Mais son texte reste un symbole et une espérance repris par les médias, et par tous les peuples de la terre. Il dépasse tout à coup, à la manière de la prophétie biblique, le cadre qui présida à son énonciation. Ce cadre est brisé temporellement et aussi élargi.
  • D’autre part, deux mois avant sa mort, il fut assassiné, le 4 Avril 1968, à Memphis, l’un de ses derniers sermons prononcé, à un moment de sa vie, où beaucoup de ses anciens amis semblaient prendre de la distance avec lui, évoquait justement sa propre mort. Les lois sur les droits civiques américains de 1964, et, en particulier le droit de vote obtenu pour les noirs, en 1965, pouvaient laisser présager que son combat était terminé. Martin Luther KING n’en continuait pas moins, parfois malgré l’incompréhension de ses proches, à lutter contre toutes les formes de discrimination. Dans ce discours, “le tambour major de la justice “, prononcé, le 4 Février 1968, dans la même église d’ Ebenezer, où il fut baptisé, ordonné pasteur le 25 Février 1948, enterré le 9 Avril 1968, évoquant le texte du jugement prononcé par Jésus dans l’évangile de Matthieu 1634 , Martin Luther KING préparait, sans bien le savoir, la cérémonie de cet enterrement.

Il disait, comme dans un autopanégyrique, qu’il ne voulait pas d’éloges funèbres, qu’il ne souhaitait pas qu’on parle de son prix Nobel de la paix, obtenu en 1964, de ses brillantes études, de ses diplômes universitaires, ou encore de ce qu’il avait fait de glorieux, mais simplement qu’il avait trouvé un homme affamé et il lui avait donné à manger, qu’il avait trouvé un homme qui avait soif et qu’il l’avait abreuvé, qu’il avait trouvé un étranger et qu’il l’avait accueilli, qu’il avait trouvé quelqu’un de nu et qu’il l’avait vêtu, qu’il avait trouvé quelqu’un de malade et qu’il l’avait visité, un prisonnier et qu’il était allé vers lui. Ce texte enregistré fut celui qui, à la demande expresse de son épouse, effectivement, présida à ses funérailles quelques jours plus tard. 1635

‘“Mais je veux laisser derrière moi simplement une vie utile” proclamait sa voix dans le sanctuaire silencieux. “Alors, je n’aurai pas vécu en vain. “ 1636

Jésus ajoute encore dans le texte de Matthieu que chaque fois qu’un juste a fait l’une de ces choses au plus petit des hommes c’est à lui qu’il l’a fait. Ainsi donc, en Christ, la prophétie biblique de l’Ancien Testament trouve son accomplissement et une vigueur nouvelle. Elle projette chacun sur le chemin de la vie de la rencontre, face à une responsabilité nouvelle, comme élargie dans son champ d’application, qui est celle qui se déploie vis à vis du prochain démuni. La prophétie de cette parole retrouve dans l’existence de Martin Luther KING un écho particulier. Ce sentiment se renforce lorsque nous songeons que le dernier discours de Martin Luther KING, prononcé le soir avant sa mort reprenait les thèmes du rêve.

‘La veille, dans une église noire locale,il avait prononcé un discours dont les derniers mots parurent prémonitoires alors qu’ils s’inscrivaient dans le cours naturel de sa pensée. : J’ai vu la Terre promise. Il se peut que je n’y pénètre pas avec vous. Mais je veux vous faire savoir ce soir que notre peuple atteindra la Terre promise. 1637

Nous n’avons choisi de parler de Martin Luther KING qu’en raison de l’exemplarité de son témoignage aujourd’hui unanimement reconnu, mais la dimension prophètique est intimement liée à toute vie consacrée : elle est pour les croyants l’expression au coeur des évènements d’une histoire singulière d’une parole de Dieu immuable destinée à traverser les contingences humaines.

Notes
1608.

NEHER André “ Amos : contribution à l’étude du prophétisme” Vrin Paris 1981 ; (328 pages).

1609.

Amos VII 1 à 6

1610.

Amos VII 7 à 9

1611.

Amos VII 7 à 10

1612.

Amos VIII 1 à 3

1613.

Jérémie I 4 à 19

1614.

Jérémie I 12

1615.

La sécheresse (Jérémie XIV ) ; captivité, détresses et deuils (Jérémie XV, XVI ).

1616.

Paschlur, chef inspecteur, sacrificateur du Temple, s’opposa à Jérémie qui prétendait que les sacrifices sans discernement ne valaient rien. Le peuple offrait même des sacrifices d’enfants à Baal. (Jérémie XIX 5 ). Paschlur le frappa et le fit enfermer avant de l’en faire ressortir le jour suivant. (Jérémie XX 1 à 18 ). De nombreux prophètes , s’opposèrent à Jérémie ; (Jérémie XXVII 12 à 22) ; entre autre Hanania (Jérémie XXVIII 1 à 17 ). Schemaeja ( Jérémie XXIX 24 à 32 ).

1617.

Jérémie XXXVII 1 à 15

1618.

Jérémie XXXVII 16 à 21

1619.

Jérémie XXXVIII 1 à 6 Avant d’être libéré lors de la prise de Jérusalem, Jérémie ne fut retiré de la citerne où il mourrait, pour retourner dans la cour de la prison, que par la compassion d’un eunuque éthiopien.

1620.

BUBER Martin “Je et Tu “ Paris Ed. Aubier Montaigne Paris 1938-1981 préface de Gaston BACHELARD ; ( page 124) ; 1° édition en langue allemande en 1923. (op. cit.)

1621.

Psaume XXVI 12

1622.

Psaume XXXI 9

1623.

Psaume XXXVI 12

1624.

Psaume XL 3

1625.

Psaume LVI 14

1626.

Psaume LXVI 6

1627.

Psaume XC I 12 à 13 ; nous retrouvons le passage relatif aux paroles de Satan lors de la tentation du Christ : Luc IV 10 .

1628.

Psaume C XIX 111

1629.

Psaume C XV 4 à 8

1630.

NEHER André “L’essence du prophétisme “ PUF Paris 1955 ; (350 pages).

Dans la troisième partie de son ouvrage “La prophétie vécue “ (pp 179 à 350 ) André NEHER, parcourant la Bible d’Abraham à Malachie, met particulièrement l’accent sur cet aspect des choses : si la prophétie est l’essence de la Bible, l’ incarnation de la parole divine dans l’histoire d’Israël, certes, mais aussi dans la personne même des prophètes que cette parole dépasse et transcende est un fait remarquable de l’expression même de cette parole.

1631.

Ibidem ; (page 349).

1632.

Ibidem page ; (page 350).

1633.

Cité par JEAN-BAPTISTE Patrick “La Bible est-elle un manifeste ?” in “Sciences et Avenir” Hors série ; Décembre 1997 Janvier 1998 ; (pp 92 à 95) ; (à la page 95). Cet article évoque l’existence de l’école dite scandinave (l’ américain Thomas THOMPSON et le danois Niels LEMCHE) qui, en chrétienté, voit, dans la Bible juive, l’Ancien Testament, un livre écrit essentiellement très postérieurement à l’histoire pour justifier et faire l’apologie de la judaïté et d’Israël en tant que nation. Cette thèse fortement contestée, ne sous semble pas tenir compte des spécificités du prophétisme biblique que nous soulignons. Une question incompressible reste de toute façon posée.

1634.

Matthieu XXV 31 à 46

1635.

Martin Luther King : Le film d’un combat “100631 166 Documentaire américain de Sydney LUMET et Joseph L MANKIEWICKZ (1970) VO ; diffusé le 18 Janvier 1996 sur Arte .

1636.

OATES Stephen B. “Martin Luther King (1929 - 1968 ) “ Le Centurion Paris 1985 ; (p 543)

Titre original : “Let the triumpet sound the life of Martin Luther King Junior “Harper & Row Publishers New York 1982.

1637.

MOLLA Serge “Les idées noires de Martin Luther King “ Labor & Fides Lausanne Paris 1991 ; (page 36).

Martin Luther KING “”I have seen the Promised Land “ 68 / 04 / 03 ).