Dieu se donne comme une personne vivante : le “repentir “ de Dieu

Revenons sur l’élément si singulier que constitue dans la Bible le repentir de Dieu que nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer. 2076 Le repentir, dans la Bible, très généralement, se rapporte à l’homme, mais il peut concerner, toujours dans la Bible, Dieu lui-même. Lorsqu’il concerne YHVH, le repentir ne met pas en cause la toute sainteté de Dieu, au contraire, il est comme un fruit de celle-ci. Cette évocation du repentir divin ne nous semble pas en tout cas réductible, du point de vue de l’écriture biblique, à un anthropomorphisme, et, tout au contraire, pourrait se trouver au centre d’une grande singularité biblique qui associe à une toute sainteté divine, jamais remise en cause, l’émotion profonde que Dieu éprouve pour l’homme et le relie à lui jusqu’à nourrir son propre “repentir”.

Le repentir traduit l’hébreu biblique techouvah.. Il est au centre de la culture juive et chrétienne, au centre de la Bible. Il traduit aussi le grec “metamelomai “ et signifie un changement ”meta “ de ce qui tient à coeur “melei”. 2077 Il se distingue de la conversion “metanoia “ qui suppose un changement dans l’esprit et qui ne concerne que l’homme se convertissant à l’esprit de Dieu, à l’Esprit-Saint, par l’Esprit-Saint. En hébreu giyyour signifie la “conversion au judaïsme”, dont Ruth est la figure biblique, et qui permet l’entrée de plain-pied, pour le prosélyte, dans le peuple de la promesse, et l’accès à la part à son héritage. Mais nous ne trouvons pas, semble-t-il, dans la langue biblique, de l’Ancien Testament, d’équivalent de la metanoia, conversion au sens chrétien. 2078

L’homme qui se repent ne se convertit pas forcément. Judas l’Iscariot, rongé de remords, après avoir livré Jésus, se repentit certes mais ne se convertit pas vraiment, et il finit par se donner la mort. 2079 La théologie, surtout contemporaine, a parfois évoqué l’hypothèse, que seul lui a sans doute manqué d’accepter la grâce à lui aussi offerte. Mais mystérieusement la metanoia (conversion) est une oeuvre de Dieu, et Judas pouvait-il y accéder de lui-même ? Quant à la repentance, elle peut se limiter à l’initiative humaine, et procéder des remords de sa propre conscience.

Or la conversion, n’est jamais tant nourrie de remords que de vivifiante consolation. Nous pénétrons là cependant dans l’insondable mystère au carrefour des deux libertés, celle de l’homme et celle de Dieu, où nous avons vu que les mots mêmes de liberté pouvaient prendre des significations différentes, selon que nous nous placions du point de vue de la quête humaine, et de sa spéculation existentielle, ou du point de vue de l’Esprit-Saint, et de la consolation divine.

De même, mais comme aux antipodes, lorsqu’il se repent, YHVH ne se convertit pas à l’homme, il change seulement d’intention à son encontre, en fonction d’événements, tout en restant paradoxalement, toujours, mais plus profondément, fidèle à ses promesses, à son amitié, et à sa parole. Peut-être alors, pourrions-nous parler, pour mieux distinguer les deux, du repentir de Dieu, fruit de sa sainteté et de la repentance de l’homme qui est l’expression d’une distance entre son péché et l’appel à la sainteté inscrit dans sa conscience, comme une soif, le plus souvent enfouie.

Plus que toute chose, si par le fait de sa repentance, l’homme peut parfois rejoindre Dieu dans sa présence, le repentir de Dieu permet à l’homme de mieux comprendre, entendre et sentir, cette même présence divine s’exprimant dans une relation vivante.

Cette présence est la ” Shékina” au milieu de son peuple, mais aussi à chacun et au monde, et appelle donc, pour la comprendre, une démarche aux antipodes de celle de l’abstraction. YHVH se manifeste aux hommes par le chemin incarné d’une relation personnelle et vivante, où il s’implique, s’investit dans son affection, dans ses sentiments, jusqu’en bout de ligne, donner, sa propre vie, en la personne de son propre fils son unique, pour l’homme. Nous allons suivre, chronologiquement, cinq moments où Dieu se repent, change d’attitude, pour souligner, à chaque fois, comme un aspect d’enseignement, l’ invariance, de l’intention divine plus profonde : au déluge, lors de la prière d’Abraham pour Sodome et Gomorrhe, le sacrifice arrêté d’Isaac, Saül et Samuel, Jonas à Ninive.

  1. L’épisode du déluge évoque devant la dépravation et la déchéance humaine, la tristesse de Dieu provoquant pour la première fois son repentir.Genèse VI 1 à 7 ; puis Genèse VI 7 à Genèse VIII 22
‘L’Éternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il fut affligé dans son coeur. 2081

Suivra le déluge, après la décision divine d’exterminer l’homme de la terre, surviendra donc Noé obéissant en toute chose, aux prescriptions de Dieu, et permettant la sauvegarde de la vie. Le déluge est figure du baptême, en christianisme, et, rappelle, en judaïsme, les rituels du mikve, ablutions et bains d’eau, réservés, entre autres, aux prosélytes convertis au judaïsme, aux jeunes futures épouses, bientôt mariées, aux femmes à l’issue de leur période menstruelle (nida), 2082 ou même, aux hommes en état d’impureté, à la nouvelle accouchée, au scribe s’apprêtant à écrire un sefer (Sefer ) Tora (Torah), c’est à dire le rouleau de la synagogue retranscrivant le Pentateuque. Ces bains sont pratiqués également chaque matin par certains juifs, avant la prière, la veille du Shabat (sabbat), et du Kipur (Kippur, Kippour), et on immerge traditionnellement également, avant son premier usage, la vaisselle fabriquée par un non-Juif. Le mikve est donc toujours destiné à signifier la purification, et se raccorde à un texte du Lévitique et aux préceptes de la “halakha “. 2083

Ce déluge, issu de la tristesse divine, est un peu, nous dirait un enfant, comme les larmes de Dieu qui purifient le monde. Le repentir de Dieu va en effet conduire donc aux prémices de l’alliance passée avec Noé. L’image de l’eau est particulièrement reprise par Jésus lorsqu’il dit à Pierre et André qu’ils deviendront par lui pêcheurs d’hommes, et dans le sens qu’on peut aussi donner aux pêches miraculeuses du Christ, 2084 ou à l’épisode de la tempête apaisée. 2085 On peut encore évoquer Ézéchiel marchant, dans un songe dans des eaux d’un torrent sortant du Temple, et ces eaux de plus en plus profondes, rendant la fertilité au pays alentour, 2086 Jésus marchant sur les eaux, et Pierre, tentant de le rejoindre, faisant quelques pas, puis s’enfonçant, car manquant de foi. 2087

  1. Abraham prie pour Sodome et GomorrheGenèse XVIII, et Dieu se laisse infléchir, ainsi va l’alliance, dans le cheminement d’un dialogue, où il est tenu compte de l’avis de chacun. Nous avons déjà évoqué cette prière exemplaire, nous y revenons pour dire, qu’ici, Abraham justifie le nom nouveau que Dieu vient tout juste de lui donner. Cette prière, comme un dialogue, signifie le sens de l’alliance, qui est vraiment une mise en commun, une marche vers une communion d’intention qui trouvera en Christ son accomplissement. Dieu est présent au coeur de la vie d’Abraham, c’est le sens de l’alliance. Remarquons en effet que ce texte est situé au chapitre suivant celui où le nom d’Abram est changé en Abraham, et celui de Sara en Saraï, juste à la suite également de celui de l’institution de la circoncision. Signes de l’alliance. Ne pouvons-nous pas voir ici quelques aspects de ce Dieu d’Abraham qui ne sont donc pas des théories sur Dieu, des théologies, mais qui peuvent comme se déduire de l’événement ? L’alliance conduit à la prière pour le monde ... le dialogue est possible avec Dieu, Dieu écoute la prière, Dieu est tout puissant et son règne, par son pouvoir d’intervention, s’étend au-delà de la tribu d’Abraham. Mais remarquons comment Dieu se laisse infléchir par Abraham ... Cette prière symbolise en judaïsme encore aujourd’hui, celle du juste qui ne prie pas seulement pour Israël, ni pour lui seul, mais pour le monde.

Lorsqu’il s’adresse à ses disciples, Jésus montre jusqu’où va le chemin de l’alliance, jusqu’où est allé le “repentir” de Dieu, jusqu’à ouvrir l’accès pour l’homme à une communion d’esprit qui passe par l’intercession. Dans l’alliance nouvelle, Dieu ne pose plus de conditions, c’est à l’homme, au disciple, de discerner par lui-même, d’accéder à la responsabilité de Dieu lui-même. 2089

  1. Le sacrifice arrêté d’Isaac Genèse XXII

Le sacrifice commandé par Dieu à Abraham, est une mise à l’épreuve pour Abraham. Certes, ceci est indéniable. Mais cette mise à l’épreuve vaut aussi pour l’exégèse qui va se perdre, dès lors, en conjectures. Les sacrifices humains étaient monnaie courante dans les sociétés antiques. Il s’agissait de pacifier la divinité en colère. Alors, Dieu pédagogue voulut enseigner Abraham sur l’horreur de telles pratiques. Mais Dieu joua-t-il aux dés avec son ami et serviteur ? Sans doute pas. Peut-on parler alors ici du repentir de Dieu, dans ce cas ? Dieu a-t-il changé réellement d’intention ? Ou avait-il tout programmé ? Sur ce dernier point, oui sans aucun doute ... Il cherchait à tester la fidélité d’Abraham, son amour pour lui. Certes encore. Alors peut-on parler du repentir d’Abraham ?

Ces questions que les exégètes, que les croyants, que les fidèles, tout au long de l’histoire biblique et post-biblique, ont soulevé et retourné dans tous les sens ... ne contribuent-elles pas à faire comprendre que la pédagogie divine est ouverte ?

Ici, on ne sait pas trop comment, Dieu en arrive à agir de la sorte, mais on peut analyser, après coup, sans fin, ses actes. Ici, nous comprenons que l’amour pour Dieu suppose une exclusivité, comme l’amour d’un père envers son enfant, comme sans doute, et Jésus se chargera de le concrétiser, l’amour envers le prochain et envers quiconque.

C’est le sens même de l’élection qui suppose toujours qu’on choisisse l’autre pour le conduire vers le chemin de l’amour, et qui s’oppose alors à toute conception généraliste de la relation humaine et de l’amour. L’amour, au sens biblique, s’enseigne dans l’incarnation, l’amour du proche, c’est sans doute dans ce sens qu’il faut lire les paroles de Jésus lorsqu’il dit que quiconque aime son père ou son fils, sa mère ou sa fille, sa femme ou même sa propre vie, plus que lui n’est pas digne de lui, 2091 ou encore lorsqu’il désigne sa propre mère, ses propres frères et soeurs, ses amis et non plus ses serviteurs, ou disciples, comme étant ceux qui font la volonté de son Père qui est dans les cieux. 2092

Le sacrifice de Jésus est la réplique inversée du sacrifice arrêté d’Abraham. Mais là Dieu n’arrêtera pas le procès engagé, il le mènera jusqu’à son terme. Abraham nomme l’endroit “Jehovah-Jire” 2093 qui signifie “l’Éternel pourvoit” ou “l’Éternel pourvoira”. Dieu a pourvu en substituant le bélier au fils d’Abraham. Dieu pourvoira beaucoup plus tard, en offrant son fils unique pour le salut du monde.

Et nous voyons bien alors que la dimension prophétique du nom même choisi par Abraham, pour ce lieu où il fut tenté de sacrifier son propre fils, nous introduit dans une, tout à fait théoriquement insondable, mais néanmoins limpide, autre “grammaire” rendue accessible aux enfants, aux coeurs d’enfant, la “grammaire” de l’Esprit-Saint.

Une autre relation peut naître alors, fondée sur la même foi en une parole qui fit obéir Abraham, et où l’amour naturel porté aux proches, peut ricocher jusqu’à l’autre rive, et en chemin, se trouver transfiguré en quelque sorte. Cette autre rive, depuis un temps ancien jusqu’à un temps nouveau, 2094 de prochain en prochain, traversant le monde entier, vers qui elle est lancée, est celle du royaume du Dieu que Jésus annonce, précède, et accomplit. 2095

  1. Saül et SamuelI Samuel XV 10 à 35

Cet épisode, moins connu que les quatre autres, n’en est pas moins révélateur du “repentir “ 2097 de Dieu. Dieu se repent en effet d’avoir choisi Saül comme roi. Plus tard, Samuel désignera, à Bethléem, le nouvel élu de Dieu, David de la maison de Jessée. La parole de l’Éternel, exprimant son repentir, se répercute de Samuel, le prophète, à Saül, le roi. Saül a progressivement détourné à son profit le culte de Dieu, en se faisant, entre autre, érigé un monument en son honneur personnel 2098 . Il garda également le butin du bétail que Dieu avait demandé de vouer à l’interdit, après avoir fait sacrifié les meilleures bêtes des Amalécites vaincus.

‘Samuel dit : Lorsque tu étais petit à tes yeux, 2099 n’es--tu pas devenu le chef des tribus d’Israël, et l’Éternel ne t’a-t-il pas oint pour que tu sois roi d’Israël. 2100

Avant Saül, le peuple n’avait été gouverné que par des juges chargés de régler le questions d’ordre civil, de surseoir ainsi à la loi du talion 2101 dans ce qu’on appelle le temps de la judicature d’Israël. Temps béni où la loi de Dieu et l’organisation sociale et politique dépendaient l’une de l’autre, étroitement. Rappelons que ces juges avaient été instaurés par Moïse, et qu’ils avaient exercé leur autorité sur Israël, pendant quatre siècles. Samuel, juge et prophète, était le dernier d’entre eux. 2102 Le jeune Saül, le plus grand et le plus beau de tous les enfants d’Israël, avait été choisi lorsque Dieu céda à la requête du peuple qui réclamait un roi. 2103 Pour beaucoup d’exégètes, se posa, pour le peuple, alors, la nouvelle question des rapports entre l’autorité spirituelle, représentée par Samuel et l’autorité temporelle qui veut néanmoins prétendre au spirituel, représentée par Saül . André NEHER va plus loin, en remarquant la prétention de Saül à maîtriser le religieux en s’attachant un pouvoir religieux docile, en la personne du prêtre Ahya (Achija) 2104 , il écrit :

‘Lorsque la volonté du roi s’oppose à la volonté de Dieu, elle doit céder. Si elle résiste, elle doit être brisée. Saül a senti que le roi d’Israël pouvait transformer des prêtres en fonctionnaires de la cour ; c’est pour cela qu’il fait appel à Ahya. Mais il s’est heurté à l’inflexible autonomie du prophète Samuel. Au fond, la rupture entre Samuel et Saül montre que l’institution royale est incompatible avec la mission religieuse du peuple d’Israël. La mise en garde initiale de Samuel confirmant celle de Gédéon, 2105 s’est vérifiée et se vérifiera plusieurs fois encore dans l’histoire d’Israël. Dans un état où la royauté de Dieu n’est pas seulement une exigence idéale mais réelle, l’existence d’un roi humain est très précaire. 2106

Saül semblait pourtant zélé à sacrifier sur l’autel des animaux, pour l’Éternel, à combattre toute autre sorte de culte, de la divination à l’idolâtrie. Mais la parole de Samuel tomba comme un couperet.

‘Car la désobéissance est aussi coupable que la divination, et la résistance ne l’est pas moins que l’idolâtrie et les théraphim. Puisque tu as rejeté la Parole de l’Éternel, il te rejette aussi comme roi. 2107

Ce n’est donc pas de religiosité que manqua Saül, ni de zèle, ni même de clairvoyance théologique, mais d’établir, ou de permettre, un réel espace d’écoute entre Dieu et lui, un espace pour que la parole de Dieu puisse être entendue et effectivement mise en pratique, un espace donc, indispensable, pour une consécration effective et profonde dans le respect de l’altérité première et dernière entre Dieu et l’homme.

  1. Jonas et NiniveJonas III et IV

Si aujourd’hui, il est rangé, spécialement par l’exégèse chrétienne, du côté des livres poétiques, la tradition juive relie le livre de Jonas à un livre historique, conformément sans doute à l’intention qui a présidé à sa rédaction. Comme cela est spécifié dans le deuxième livre des Rois.

‘Il rétablit les limites d’Israël depuis l’entrée de Hamath, jusqu’à la mer de la plaine, selon la parole que l’Éternel, le Dieu d’Israël, avait prononcé par son serviteur Jonas, le prophète, fils d’Amitthaï , de Gath-Hephter. 2109

Attachons-nous au sens du repentir de Dieu dans cette histoire, il répond comme à contretemps, à la fuite de Jonas qui ne voulait pas, dans un premier temps, parler à Ninive pour lui annoncer la colère de Dieu, à son repentir dans les ténèbres du ventre du poisson qui l’avait avalé. Ce repentir plus qu’à tout autre endroit signifie un retour, Dieu revient sur sa parole, parce que les habitants de Ninive reviennent sur leur conduite et se repentent. Pour raconter cette histoire de “retours en cascades”, Pierre Marie BEAUDE imagine de la faire dire dans un livre pour enfants, 2110 par Éliezer un bédouin du désert du Néguev, à Jonathan, un jeune garçon tandis qu’ils gardent leurs chèvres et leurs moutons. Il est vrai aussi que, plus que toute autre histoire de la Bible, l’histoire de Jonas ressemble à un conte. L’histoire que le vieil Éliezer raconte est sans cesse interrompue par les vadrouilles de Jonathan à la poursuite du mouton Chouv qui ne cesse de “se faire la malle” de se perdre avant de revenir. Commentant son récit Pierre Marie BEAUDE écrit :

‘Mon mouton Chouv permet de souligner un thème très marqué dans le livre de Jonas, celui du “revenir”. Chouv est une racine sémitique qui signifie “revenir”. (...) Or, l’histoire de Jonas connaît bien des “retours” : les Ninivites reviennent de leur mauvais chemin. Dieu revient sur la colère. Jonas s’enfuit vers Tarsis mais doit revenir vers Ninive etc ... (...) Chouv est donc un mouton très utile pour réfléchir en douceur à un aspect important du livre de Jonas. 2111

Jonas éprouve une profonde tristesse du repentir de Dieu.

‘C’est ce que je voulais prévenir en fuyant vers Tarsis. Car je savais que tu es un Dieu compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et qui te repens du mal. 2112

La clé de l’histoire nous est donnée par la leçon que Dieu donne à Jonas avec le ricin qu’il fait pousser et qui lui donne de l’ombre. Dieu fit venir un ver qui piqua l’arbre qui mourut au grand désespoir de Jonas. Alors Dieu retourna le regard de Jonas, en l’invitant à se mettre à sa place.

‘Et l’Éternel dit : Tu as pitié du ricin qui ne t’as coûté aucune peine et que tu n’as pas fait croître, qui est né dans une nuit et qui a péri en une nuit. Et moi, je n’aurai pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des animaux en grand nombre. 2113

Jacky ARGAUD, théologien réformé écrit encore :

‘Rappelons que Jonas signifie colombe ou pigeon, c’est à dire l’oiseau casanier qui revient toujours à la maison. Jonas doit comprendre ici que la maison du Seigneur étend sa protection efficace - et donc sa présence - à toute la terre habitée. 2114

Ainsi, à la manière de colombe de Noé retournant vers l’arche, c’est à partir d’un retour à la maison, une dimension domestique de notre humanité, que Dieu dévoile son projet de salut pour l’univers. Le repentir de Dieu est dans ce va et vient qui prend en compte la singularité humaine dans toute sa réalité, et dans ses besoins les plus profonds et ses aspirations les plus concrètes pour y écrire et annoncer, désormais, le projet du salut, de la création nouvelle concernant toutes les créatures.

Ce projet premier et dernier de Dieu pour l’homme, est quant à lui immuable. Si les chrétiens voient en Christ son expression vivante, vitale, la dimension messianique de son expression est posée comme une pierre d’attente dans la tradition juive. Ainsi s’ exprime, au delà et en deçà, des repentirs de circonstance, la fidélité première et dernière, fidélité immuable qui traverse les générations, de Dieu à sa parole, à sa promesse, à son peuple, à l’humanité. C’est de cette fidélité que le texte biblique témoigne en lui-même par le fait même de son existence et par le contenu permanent de son propos.

Notes
2076.

Genèse VI 5 ; Juges II 18 ; I Samuel XV 11

2077.

DICTIONNAIRE du Nouveau Testament” Xavier LÉON-DUFOUR Seuil Paris 1975 ; page 464 ; au mot repentir.

2078.

“Le terme hébraïque exact pour “converti au judaïsme “ est ger tsedel (littéralement “prosélyte de justice” ) à distinguer du ger toshav, l’étranger non-israëlite résidant en Terre sainte dont il est souvent question dans le texte scripturaire. “DICTIONNAIRE de civilisation juive” ATTIAS Christophe ; BENBASSA Esther ; Larousse Paris 1998 ; ( page 54) ; au mot conversion au judaïsme.

2079.

Matthieu XXVII 3 à 5

2081.

Genèse VI 6

2082.

La nida indique l’état d’impureté de la femme dans ses règles. “ La femme qui aura un flux, un flux de sang dans sa chair, restera sept jours dans son impureté. Quiconque la touchera restera impur jusqu’au soir. “ (Lévitique XV 19).

L’homme atteint de gonorhée se trouve dans une situation d’impureté semblable à celle de la femme. (Lévitique XV 2 à 15 ).

Le bain pour l’homme est également prescrit dans le Lévitique (Lévitique XV 16).

Nous tirons la plupart de ces informations sur les rituels du mikve en judaïsme de : “DICTIONNAIRE de civilisation juive” ATTIAS Christophe ; BENBASSA Esther ; Larousse Paris 1998 ; ( page 187) ; au mot Mikve; (op. cit.)

2083.

Lévitique XI 36 ; le mikve est un bassin d’eau de pluie ou de source, dont la halakha précise les normes, mais un courant d’eau, ou une source, une mer peuvent faire office de mikve.

Nous tirons la plupart de ces informations de : “DICTIONNAIRE de civilisation juive” ATTIAS Christophe ; BENBASSA Esther ; Larousse Paris 1998 ; ( page 187) ; au mot Mikve

2084.

Matthieu IV 18 à 20 ; Marc I 16 à 17 ; Luc V 1 à 12 ; Jean XXI 1 à 11

2085.

Matthieu VIII 23 à 27 ; Marc IV 35 à 41 ; Luc VIII 22 à 25 ; on peut lire aussi : Psaume CVII 23 à 31.

2086.

Ézéchiel XLVII 1 à12

2087.

Matthieu XIV 22 à 36 ; on peut lire aussi mais sans la mention de Pierre : Marc VI 45 à 56 ; Jean 15 à 21

2089.

Matthieu XVIII 18 ; Jean XX 23

2091.

Matthieu X 37; Luc XIV 26

2092.

Matthieu VIII 18 à 21 ; Matthieu X 37 ; Matthieu XII 46 à 50 ; Marc III 31 à 35 ; Luc VIII 19 à 21 ; Luc IX 57 à 62; Jean XV 12 à 16

2093.

Genèse XXII 14

2094.

Ecclésiaste (Qohèlet) III 1 à 8 ; Ecclésiaste VIII ; Ésaïe XXVIII 23 à 29 ; Malachie III ; Matthieu XI 1 à 19 ; Matthieu XIX 30 à XX 16 ; Matthieu XXIV 31 à 46 ; Matthieu XXV 1 à 13 ; Marc I 15 ; Jacques IV 13 à 15 ; Jacques V 7 à 8 ; Apocalypse I 3 ; Apocalypse XXII 7 ; Apocalypse XXII 10

2095.

Matthieu VI 33 ; Matthieu XII 1 à 13 ; Matthieu XIII 1 à 52 ; Marc IV 26 à 29 ; Luc XXII 16 à 59 ; Jean XIV 1 à 4 ; Jean XIV 18 à 23 ; Jean XVI 23 à 33 ; Actes I 1 à 11 ; I Corinthiens III ; II Corinthiens IV 17 à V 21 ; Hébreux IX 11 à 28 ; Hébreux X 19 à 22 ; Colossiens III 1 à 10 ; Apocalypse XIV 15 ...

Et dans l’’Ancien Testament on peut lire aussi : Ésaïe LV 6 à 13 ; Ézéchiel XVIII 32

2097.

I Samuel XV 11 ; I Samuel XV 35

2098.

I Samuel XV 12

2099.

Le texte fait allusion ici à la réflexion de Saül lorsqu’une première fois Samuel lui avait prédit qu’il serait roi d’Israël. “Saül répondit : Ne suis-je pas Benjamite, de l’une des plus petites tribus d’Israël ? Et ma famille n’est-elle pas la moindre de toutes les familles de la tribu de Benjamin ? Pourquoi donc me parles-tu de la sorte ? I Samuel IX 21

Remarquons que la Bible de Jérusalem ne traduit pas au passé mais au présent :“ Si petit que tu sois à tes propres yeux”

2100.

I Samuel XV 17

2101.

Exode XXI 22 à 24

2102.

Deutéronome XVI 18 à 20

2103.

I Samuel VIII

2104.

I Samuel XIV 3 ; I Samuel XIV 18

2105.

Le peuple avait voulu conférer la royauté à Gédéon qui avait refusé prétendant que seul l’Éternel était roi ; (Juges VIII 22 23 ; note personnelle ajoutée au texte de André NEHER.

2106.

NEHER André et Renée “Histoire biblique du peuple d’Israël” Librairie d’Amérique et d’Orient Paris 1988 ; (page 281). Voir le chapitre “La rupture entre Saül et Samuel” ; (pp 281 à 285).

2107.

I Samuel XV 23

2109.

II Rois XIV 25 ; le fait que Jonas soit fils d’Amitthaï indiquant qu’il s’agit bien du même personnage est rappelé en Jonas I 1. Lorsque Jésus évoque Jonas, il n’évoque apparemment pas une “parabole” mais un homme réel : Matthieu XII 39 à 42

2110.

BEAUDE Pierre-Marie (raconté par) “Le livre de Jonas” Centurion Okapi 1989 ; (48 pages).

2111.

BEAUDE Pierre-Marie ; (in ibidem page 45).

2112.

Jonas IV 2

2113.

Jonas IV 10 à 11

2114.

ARGAUD Jacky in “Parole pour tous” calendrier chrétien journalier de l’Église Réformée de France éditions SNPP 69300 Caluire ; 1998 ; présentation du livre de Jonas en date du 12 Mai 1998.