4 Une pédagogie de la parole : de la kénose de Dieu, à la création nouvelle

Un enseignement par la foi organique et vivante, vitale

Quelle que soit la lecture que nous en fassions, au travers du sens et du don de la loi, la grâce de la loi, pour les juifs, au travers du sens et du don de la grâce, la loi de la grâce, pour les chrétiens, la Bible revêt inévitablement toujours une dimension organique et vivante d’une parole, parole de Dieu, que seule la foi, dans son élan interne, toujours par définition prophétique, permet d’intégrer et de comprendre, d’aimer et d’accueillir pour soi, et de donner, et de transmettre, ensuite, ou simultanément, pour une communion, à autrui, à quiconque, au prochain.

La foi est, pour finir, comme en témoigne, depuis ses tout premiers pas jusqu’à son terme, le chemin de l’alliance, depuis Noé jusqu’au Christ, le don gracieux de celui qui la suscite et qui suscite toute vie, qui est aussi celui vers qui elle se tourne, sous son regard tout autre, tout proche, bienveillant, aimant, juste et droit, qu’elle rejoint sans cesse, sans jamais cependant s’y poser définitivement pour s’établir dans l’immobilité 2123 : Dieu lui même. La foi en effet est mouvement. Elle met en mouvement. La foi suppose aussi un abandon, une altérité au coeur d’elle-même, une liberté de l’autre par rapport à soi, de soi par rapport à l’autre, au coeur de la relation qu’elle établit.

La foi, confiance, inscrite toujours entre hier, aujourd’hui, et demain, existe dans la vie naturelle, on peut ajouter même qu’il ne saurait y avoir de vie sans elle, mais elle prend une dimension nouvelle, et donc prophétique, lorsqu’elle prend conscience de sa force vitale, nourricière, principale, essentielle à la vie naturelle, et à la vie spirituelle, que spécifiquement le message biblique lui révèle. Ainsi, la révélation s’inscrit dans des histoires naturelles, d’hommes et de femmes, au milieu des hommes, d’un peuple, au milieu des peuples. Les évangiles et les actes continuent ces récits dans la nouvelle alliance. Quant à Jésus il n’enseignait pas en théorèmes mais en paraboles, qui sont des comparaisons. Il établissait alors un lien entre la vie naturelle et la vie spirituelle. Ce fut cette prise en compte d’abord d’un message pour la vie, dans la vie, qui apparaît dans les quatre dimensions (le foursquare) que souligne le mouvement de l’église de Pentecôte, née des réveils du pays de Galles dans l’hiver 1904, 1905 : Jésus est vivant, (il baptise du Saint-Esprit), Jésus sauve, Jésus guérit, Jésus revient 2124 Quelles que soient par ailleurs les théologies chrétiennes, des évangéliques aux catholiques romains, des orthodoxes d’orient aux réformés, dans leurs multiples tendances, de l’église anglicane aux églises libres congrégationnistes, on retrouve ce mouvement renversé de Dieu vers l’homme. Dieu suscite, appelle, réveille et renouvelle la foi en sa parole à partir, toujours d’une rencontre personnelle puis communautaire, entre chacun et le Christ vivant.

Notes
2123.

“Aujourd’hui, nous voyons, au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face; aujourd’hui, je connais en partie, mais alors je connaîtrais comme j’ai été connu Maintenant donc, ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, la charité (l’amour agapè); mais la plus grande de ces choses, c’’est la charité. ” I Corinthiens XIII 12 à 13

Ce texte rappelle celui du récit de la transfiguration de Jésus, lorsque Pierre veut dresser trois tentes, une pour Jésus, une pour Élie, une pour Moïse, et que la vision disparaît. Luc IX 33. La condition humaine, est de vivre par la foi.

2124.

DALLIÈRE Louis “D’aplomb sur la Parole de Dieu - Courte étude sur le Réveil de Pentecôte “ Imprimerie Charpin et Reyne Valence 1932 ; Imprimerie Reboul Saint-Étienne 1996.