L’Esprit-Saint, en christianisme, témoigne de l’enseignement de la révélation biblique accomplie en Jésus-Christ, de façon bien plus excellente que tout encyclopédisme biblique. L’Esprit-Saint ne s’oppose pourtant pas à toute recherche fouillée, tout au contraire. Il peut conduire cette “recherche savante “ et l’inspirer. Il peut même l’exiger. 2321 L’Esprit de Dieu lui-même peut conduire cette recherche encyclopédique, c’est le souci de l’exégèse chrétienne depuis les premiers pas historiques de l’église, depuis le discours de Pierre à la Pentecôte. 2322 C’est bien de cela que témoigne toute l’histoire de la révélation, liée à celle de ses conditions de propagation où nous constatons que :
Du côté chrétien la notion d’accomplissement en Christ pose, pour la loi, une lecture à partir de l’esprit ayant présidé à celle-ci. La lettre, fut cependant, scrupuleusement respectée comme parole de Dieu, comme en témoigne l’héritage, pratiquement commun avec les juifs, de l’Ancien Testament parvenu jusqu’à nous. Il est intéressant de mettre en parallèle l’enseignement de HILLEL l’ancien, en judaïsme, fondés sur la nécessité de l’étude de la Torah, avec ceux du Christ, fondée sur l’accomplissement de celle-ci en sa personne, et qui lui succéda historiquement d’une ou deux générations à peine. Le principe éthique de HILLEL, sa règle d’or, prescrivait qu’il ne fallait pas faire subir à autrui ce que nous ne voulions pas subir soi-même, et invitait à agir donc vis à vis de celui-ci comme nous souhaiterions que lui-même agisse vis à vis de nous-même. Jésus reprend, explicitement, cette règle d’or, 2323 mais y ajoute par tout le reste de son témoignage l’irruption même de l’Esprit de Dieu. Aimer le prochain comme soi-même et Dieu avant toute chose résumait la Torah, et inspire la règle d’or de HILLEL, encore que, faut-il le préciser, Dieu et la Torah ne font plus qu’un pour lui, comme pour la tradition juive qu’il initie. Aimer son prochain et Dieu, tout comme Dieu aime, pourrait résumer l’enseignement nouveau du Christ qui n’abolit donc pas l’ancien puisque l’amour pour soi-même et le prochain est aussi issu de Dieu, mais qui le transfigure en quelque sorte.
D’un côté donc, le rabbin a la parole d’autorité : la synagogue, la maison d’étude, beit midrash, sont les lieux privilégiés du travail d’exégèse. De l’autre côté, donc, c’est l’enfant qui est le maître, le plus grand qui est le plus petit., et, c’est l’espace non institué, de la rue qui devient le lieu d’un enseignement d’une éducation, de l’annonce d’une bonne nouvelle. Ce fondement de l’évangile quelles qu’en aient été les trahisons de l’histoire, passées et présentes, volontaires et involontaires, parfois inévitables, a constitué une dimension invisible rendue visible par la prise de parole soudaine, et la prise de responsabilité, des sans-voix, des humbles faisant une irruption remarquée dans l’histoire. Dans le judaïsme post-biblique, nous ne pouvons non plus comprendre l’émergence de la tradition visible qui en rend témoignage sans une analyse du fondement que nous venons d’évoquer. Nous assisterions alors à un retournement des contenus, des représentations des finalités.
Si le souci de l’exactitude, entraînant le devoir d’enquête, est très clairement signifié en introduction de l’évangile de Luc ( Luc I 1 à 4), on peut considérer ce souci d’exactitude, comme inhérent même implicitement et présidant à la rédaction de tout le Nouveau Testament, de toute la Bible.
Songeons à l’extraordinaire recherche dont témoigne l’histoire de l’église écrite par EUSÈBE De Césarée (265 -340).
Matthieu VII 12 ; Luc VI 31