Pourquoi tout n’est-il pas plus simple ?

Le monde dans lequel se développe le christianisme primitif est un monde profondément hellénisé, Werner JAEGER 2782 distingue plusieurs éléments décisifs :

Plus tard, entre autre, la notion de catholicité, d’universalité, 2785 bien que reprenant la prétention chrétienne à la vérité pour tous, et à tous, le fait sur un mode grec cachant une forme de pensée qui aura toujours à démêler les catégories des philosophes où l’universel rejoint le général et le commun à tous, en tout cas, ce qui est de l’ordre du concept rationnellement défini et intelligible à partir de sa définition propre, du phylum biblique, où l’universel, si l’on peut dire, se rencontre par le singulier, la révélation singulière, l’incarnation manifestée, la théophanie au coeur de la vie. Que ce soient Antioche, ou Alexandrie, les deux principales écoles de l’église primitive, vont s’employer à concilier dès lors l’enseignement philosophique, la paideia, avec la révélation, encerclant celle-ci par celle-là. Il reste donc que, si cette révélation va se développer dans un monde fortement hellénisé, la survivance même de l’apport des philosophes doit beaucoup aux Pères de l’église, et au christianisme en général, malgré quelques périodes de cohabitations difficiles. 2786 Il faut dire qu’il existe quelques convergences entre l’aspiration christique et l’aspiration philosophique incarnée par SOCRATE, peu avant sa mort, après son procès, qui répond à CRITON, son ami, dans les propos que lui prête PLATON, qu’il ne faut pas rendre le mal pour le mal.

‘Il ne faut donc pas répondre à l’injustice par l’injustice ni faire du mal à aucun homme, quoi qu’il nous ait fait. Prends garde Criton, qu’en m’accordant cela, tu ne l’accordes contre ta pensée ; car il y a je le sais, et il y aura toujours peu de gens pour en être convaincus. 2787

Cette attitude de SOCRATE rejoint celle de HILLEL l’ancien (70 avant Jésus-Christ à Babylone - 10 après Jésus-Christ à Jérusalem ) 2788 lui-même nourri de SOCRATE et influencé par ARISTOTE, et qui est reconnu comme le véritable fondateur du judaïsme pharisien qui survivra à la destruction du Temple en 70 après Jésus-Christ. Mis au défi par un Gentil de lui enseigner toute la Torah alors qu’il se tiendrait debout sur une seule jambe, HILLEL lui répondit par cette maxime qui est devenue la règle d’or en judaïsme 2789 : “Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’il te fit”. 2790 Il l’énonce également sous une forme positive : “Aime toutes les créatures.” 2791

Cette règle d’or se retrouve dans le Nouveau Testament, dans la bouche de Jésus, pratiquement mot pour mot, sinon qu’elle se tourne du côté de l’injonction à faire le bien 2792 plutôt que du côté de l’invitation à ne pas faire le mal .

‘Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faîtes-le vous mêmes pour eux. 2793

On voit bien que si la conclusion semble être la même, à peu de chose près, l’origine de celle-ci diffère. La réalité qui en découle pourrait également du coup différer. Pour SOCRATE, l’origine en est dans la pensée, dans l’esprit de l’homme, et l’avertissement qu’il adresse à CRITON tient de cette recherche d’une cohérence entre théories et pratiques La vérité est dans les idées.

Pour HILLEL l’Ancien il s’agit d’un commentaire de la Torah et du livre du Lévitique. Autrement dit d’une obéissance au commandement de Dieu. La vérité est dans l’obéissance à Dieu, dans l’intelligence bien comprise de sa parole.

‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 2794

Pour Jésus, il s’agit véritablement d’accomplir cette parole, en poussant plus loin l’injonction jusqu’à l’amour pour les ennemis. 2795

‘Vous avez appris qu’il a été dit : Oeil pour oeil, et dent pour dent. Mais moi je vous dis, ne résistez pas au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente lui aussi l’autre. Si quelqu’un veut plaider contre toi et prendre ta tunique, laisse lui encore ton manteau. Si quelqu’un te force à faire un mille, fais en deux avec lui. Donne à celui qui te demande et ne détourne pas de celui qui veut emprunter de toi. Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et les injustes. 2796

La perspective chrétienne, la finalité de l’enseignement du Christ, pour reprendre les termes de la philosophie grecque, est d’entrer dans la perspective de Dieu lui-même, d’aimer comme Dieu aime. L’allusion faite au jour qui se lève rejoint celle de l’alliance première passée avec Noé. Le jour se lève dans cette continuité depuis la promesse faite à Noé. 2797 Jésus introduit à une relation autre avec Dieu, avec les hommes, avec l’écriture. S’offre une autre grammaire, dont l’ivresse du vin nouveau, comme lors des noces de Cana 2798 , ouvre à des perspectives nouvelles, à une transfiguration du monde présent, à l’irruption du Royaume dans le monde, à l’émergence d’une réalité autre.

Jean SLEIMAN 2799 évoque, pour parler de THÉRÈSE DE L’ENFANT JÉSUS, comme pour répercuter aussi l’appel lancé par le Christ pour une relation nouvelle établie entre lui et l’église, entre lui et Dieu, entre l’homme et Dieu, entre chacun et lui, dans la communion d’église, paraphrasant le livre de l’Apocalypse, l’épouse de l’agneau. 2800 Jean SLEIMAN introduit dans son ouvrage la notion de désir. De joie. Inextinguible, au coeur de la foi, du cheminement de la foi, de la vie dans et par l’Esprit-Saint qui conuit alors à reconnaître dans le prochain lle visage de Dieu.

Dès lors, malgré le fait que les registres qu’elles recouvrent ne soient pas du tout similaires, et, du fait que leurs réalités ne s’opposent pas intrinsèquement, trois formes de lectures de la Bible vont cohabiter en christianisme. trois formes qui cohabitent encore aujourd’hui.

La première lecture qui revient, nous l’avons dit, à trahir sans doute l’héritage grec de SOCRATE, PLATON, ARISTOTE, est issue du modèle grec plaqué sur la révélation biblique. Cette première lecture cherche à théoriser. Lorsqu’elle a réussi à réchapper de l’héritage de la gnose platonicienne, elle a du mal à se défaire du rationalisme, ou de l’idéologie. Elle se situe entre théories et pratiques. HEGEL en est le prototype absolu. Mais une grande part de la théologie du vingtième siècle y est attachée, depuis celle de la libération qui tient de PLATON l’héritage philosophique de son exigence politique, jusqu’à la théologie critique qui tient davantage légué par ARISTOTE et de l’empirisme, son héritage. Selon cette lecture qui peut parfois rejoindre le modèle psychanalytique, de DREWERMANN, il s’agit de réduire le message de la Bible, la lecture qu’on en fait, à un modèle idéel externe qui en donnerait, en quelque sorte, la clé d’interprétation.

Le seconde lecture est juive d’origine, elle est issue du pharisianisme et de l’héritage de HILLEL. Elle inspire les méthodes historico-critiques systématiques. 2801

Elle pose la question de l’altérité au coeur de ses investigations. Elle est celle de l’exégèse, de la tradition herméneutique, propre aux kabbalistes et aux rédacteurs du Talmud, elle se rapproche aujourd’hui de l’approche de Paul RICOEUR ou plus encore d’ Emmanuel LÉVINAS. Son registre se positionne d’entrée face à l’ineffable. Cette lecture contourne donc résolument le piège idéologique mais n’évite pas le registre de l’intellectualisme et de la complexité. Cette lecture est en partie, de notre point de vue, en porte-à -faux avec les paroles du Christ qui loue son Père d’avoir révélé ces choses aux enfants et de les avoir cachées aux intelligents et aux sages. 2802

Ni l’une ni l’autre de ces deux lectures n’est intrinsèquement chrétienne; nous ne voulons pas dire qu’elles ne peuvent pas, ni l’une ni l’autre, se dire chrétiennes ou qu’elles ne le sont pas. Elles ne sont pas, ni l’une, ni l’autre, intrinsèquement issues du christianisme. Elles n’en constituent pas le caractère intrinsèque formel, identificateur historiquement du fait chrétien.

La troisième lecture est celle introduite par l’héritage du Christ et des évangiles et de l’ensemble du Nouveau Testament. Elle est celle de l’Esprit-Saint qui se fonde sur quelques évidences :

  • Recherche de la présence du Christ dans l’écriture ... sous la forme d’un témoignage ...
  • Prédominance de l’intelligence de la foi sur l’intelligence strictement spéculative ...
  • Prédominance de l’amour qui accomplit la loi sur la loi elle-même...
  • Prédominance de l’homme sur la loi qui a été faite pour lui, et non lui pour elle ...
  • Prédominance du service (ministère) sur le pouvoir ...
  • Émergence de l’autre royaume, le royaume de Dieu, qui se distingue radicalement des règnes des hommes qui ne subsistent néanmoins et ne tiennent leur autorité que parce que Dieu le leur permet.
  • Renversement et retournement des valeurs communément admises ...
  • Espérance d’un royaume où (nombreux) tous sont conviés mais où chacun est libre de sa réponse ...
  • Réalité des miracles, signes, enseignements, de ce royaume parmi les hommes ...
  • L’Esprit fait naître un homme nouveau, pour qui toutes choses sont nouvelles ...
  • L’église sur la terre exprime déjà l’irruption du Royaume ....
  • Le chrétien est citoyen des cieux ...
  • L’église exprime l’oeuvre du Christ dans le monde ...

Cette lecture qui se situe dans l’accomplissement en Christ de l’écriture ancienne, ouvre à une intelligence nouvelle, libérée du formalisme intellectuel, elle témoigne d’un mouvement, de quelqu’un qui va vers l’homme non pour le juger mais pour le sauver. Cette lecture est intrinsèquement chrétienne, elle ne se signale pas par une référence aux rabbis, maîtres, telle que la culture juive, ni aux concepts et modèles que la culture grecque met en exergue, mais au témoignage de l’amour de Dieu dans l’Esprit-Saint. Autrement dit ce qui rend plus complexe sans doute les choses, est que cette lecture ne rejette pas tant les deux autres qu’elle les traverse, les épouse, les féconde de l’intérieur.

Aujourd’hui, vingt siècles plus tard, la réalité simple de la foi, fait face à la réalité complexe du monde contemporain, essentiellement laïque. Si le christianisme se caractérise par l’irruption de l’Esprit-Saint, où celui-ci souffle-t-il ? La morale laïque naît historiquement et pourrait-on ajouter, fort logiquement, dans une société chrétienne, mais, paradoxalement, historiquement, se définit davantage, par rapport au christianisme, en opposition qu’en continuité, malgré le protestantisme français, militant laïque historique. Cependant, aujourd’hui, les tenants de cette morale reconnaissent souvent, non seulement que le refoulement de la culture chrétienne a été préjudiciable, mais encore que leur propre fondement est débiteur du message évangélique, de l’irruption christique, voire de l’éducation biblique. Il faudrait creuser plus profondément dans l’histoire pour savoir si un tel refoulement de la culture biblique tient davantage, d’un retour à PLATON soutenu par les libres-penseurs et le courant scientiste, ou, paradoxalement, du courant catholique romain lui-même qui du XVI° siècle jusqu’à Vatican II se méfia fortement d’une prolifération des écritures en langues vernaculaires. Sans doute, une conjonction des deux phénomènes explique que ce refoulement ait été beaucoup plus fort dans les pays à dominante catholique que dans ceux à dominante protestante.

‘“L’erreur de la tradition laïque a été de définir la raison trop étroitement au point de la mutiler et aussi d’identifier tout l’homme à son caractère rationnel” 2803

Cette prédominance du rationalisme ne provient-elle pas d’une lecture grecque posée sur la révélation juive et chrétienne, contrainte dès lors, pour se justifier, chaque fois davantage, depuis l’époché cartésien de séparer éthique et raison, rationnel et raisonnable.Si le vrai, le bon , le beau, ne sont accessibles que dans la contemplation de l’idée pure, le philosophe doit être contraint de gouverner écrit PLATON. 2804 Sa perspective éducationnelle est d’abord politique, sociale et éthique. L’auteur canadien, Maurice TARDIF 2805 voit dans la perspective platonicienne, l’émergence historique de ce qu’il nomme le modèle canonique de la relation éducative, éduqué, éducateur, savoir. Ce fut ce modèle qui sera repris par Jean HOUSSAYE pour évoquer l’instruction scolaire. 2806 Nous pouvons y voir également le début de la perspective méritocratique qui influença tant l’école française malgré les idées de CONDORCET qui lui ne voulait pas d’un esprit de compétition, 2807 et qui vient heurter le retournement des valeurs que proposent les évangiles où les derniers sont les premiers. N’est-ce pas, paradoxalement, de cette vision grecque qui voit le vrai dans l’idée pure et dans sa représentation que nous avons hérité le syndrome du “tout évaluation”, et la notion de “qualité zéro défaut”, inspirée de l’industrie, et, qui sont tous deux pratiquement propres à cette fin de siècle ? 2808 PLATON et sa République font l’objet aujourd’hui de nombreuses controverses. Sont-ils fondateurs de la société ouverte, comme le proclame POPPER (1902 -1994), de l’ordre et de la justice sociale, comme le sous-entend et le souhaite Hannah ARENDT (1906 -1974), ou, au contraire, comme le décline une postérité de HEGEL, dont MARX, est il à la source de la société fermée ? POPPER voit d’ailleurs, tout aussi bien en PLATON, l’ancêtre de la société fermée, de la pensée close, des totalitarismes contemporains, issus de l’interprétation hégélienne du grand philosophe grec. 2809

L’Évangile, l’ensemble du message biblique, ne se posent pas en théories. Tout juste ont-ils parfois ouvert le champ à des spéculations théoriques : depuis le nominalisme, du haut Moyen-Âge jusqu’à la renaissance : de Guillaume D’OCKHAM (D'OCCAM) (fin du XIII° - 1349 ou 1350 ) à Thomas HOBBES (1588-1679) ; de la renaissance jusqu’à la construction systémique et idéelle de l’époque romantique : de HOBBES à HEGEL (1770 - 1831) ; des spéculations systémiques "romantiques" jusqu’aux idéologies du XIX°siècle, voire du XX° siècle : de HEGEL à MARX (1812 -1883).

La raison de cette porte ouverte à des théories de toutes sortes, s’inscrivant, le plus souvent, comme dans la marge du débat théologique, allant en bout de course, jusqu’à prôner la mort de Dieu, pourrait prendre sa source dans la liberté nouvelle donnée par cette invitation faite, à l’homme, désormais enfant d’un Dieu Tout Puissant, devenu Père, à régner, à avoir part au Royaume.

De ce mouvement spéculatif rationalisé, naquit extra-muros, la praxis révolutionnaire soumise à une idéologie systématique, qui, du côté du marxisme, entre autre et par exemple, va de Karl MARX à LÉNINE (1870 - 1924 ) 2810 , de LÉNINE à STALINE ( 1876 - 1953 ) ou Mao TSÉ-TOUNG ( 1893 -1976).

La pratique se trouve alors inféodée à la théorie close et suffisante en ses concepts, et aboutit à l’endoctrinement, au refus du libre arbitre. Mais toute théorie est limitée en elle-même, par elle-même, par les mots, les concepts qu’elle définit et qu’elle dégage autour d’elle, comme autant de “visions “ forcément humaines, de sorte qu’elle ne peut rendre compte, en elle-même, du mouvement d’existence, du déchirement d’existence, dans lequel s’inscrit la foi. La foi n’est pas une vision humaine, elle est, à chaque instant, remise en cause, pour un retour incessamment renouvelé et nécessaire, à la conscience du don toujours premier de Dieu.

Éli, Éli lamma sabachtani “ “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? “ :cesparoles de Jésus sur la croix, nous renvoient bien à la radicalité du problème posé. Comme est radicale également, surtout, la réponse donnée par la résurrection, et le tombeau vide, au matin du troisième jour. Aux hommes, qui voudraient entendre en systèmes clos, et strictement ou premièrement conceptuels, le sens d’un message qui ne s’inscrit en aucun cas dans entre théories et pratiques, mais qui se donne à lire, et à comprendre, comme toute existence, entre gestes et pensées, comme dans un déchirement de l’être, dans une relation vivante, régie par le don d’amour, le don d’amour gratuit, un défi est lancé. Une question est posée.

Par ces mots, que les deux évangiles de Matthieu 2811 et de Marc 2812 reprennent, comme étant les derniers qu’il ait prononcés sur la croix, et qui sont la reprise fidèle de l’ouverture du psaume vingt-deux, Jésus, sur le point d’expirer, de rendre le souffle annonçant celui qui va désormais souffler à la Pentecôte, pour donner la vie à l’église, exprime bien toute l’acuité du problème créé par l’événement qu’il provoque : tout à la fois son obéissance parfaite au Père, et son inscription dans le chemin de l’histoire, de l’alliance, et, de la promesse faite au peuple hébreu.

Cette promesse singulière rejoint tous les hommes, la création et l’univers, et, elle est pour tous.

En tout cas, pour tous ceux qui l’acceptent la pédagogie divine, trouve en la personne du Fils, et sa source, et son réceptacle. Jésus ouvre alors, et dès lors, une perspective nouvelle, née comme de par ce déchirement, cette conscience d’une absence, soudain, de Celui qui ne semblait pourtant jamais devoir l’abandonner. Il ne peut en résulter qu’une liberté pour chacun de le suivre, ou non. Et pourtant, même si plus tard, viendra l’heure de l’ascension et du règne du Fils auprès du Père, précédant, le don de l’Esprit aux disciples, à la Pentecôte, moment historique de la naissance de l’Église, le débat, dès lors, curieusement a gagné l’Église elle-même, jusqu’à la diviser sur des questions théologiques que sa vocation unitaire n’a pas toujours bien supportée.

Aujourd’hui encore, entre autres, et par exemple, nous l’avons déjà signalé, la question du Filioque oppose toujours, officiellement, en tout cas, les doctrines de l’orthodoxie orientale et du catholicisme romain. La question de cette ancienne querelle héritée du débat opposant l’église de Rome à l’arianisme, est de savoir si le Saint-Esprit procède du Père seul (doctrine orthodoxe), ou si Celui-ci procède du Père et du Fils, sens du Filioque, doctrine catholique romaine. 2813

  • La révélation biblique agit, nous l’avons nous semble-t-il montré, comme la source d’un “contre-intégrisme” radical ... mais aussi, par une cruelle inversion des choses, à l’instar de la parole du tentateur s’adressant au Christ, comme un instrument possible d’intégrismes retournés (par exemple, entre malheureusement bien d‘autres, l’assassinat de SADATE, ou de RABBIN par des croyants agissant à contresens du message d’amour que devrait leur inspirer la lecture de la Bible ). Mais ne s’agit-il pas là d’une lecture inversée et prophétisée ? Entre Christ et antéchrist. Remarquons que, partout où la Bible est ouverte, en général, la liberté personnelle avance. Tels les pays du Nord de l’Europe à dominante protestante, et les États-Unis où le serment prêté sur la Bible par le président, en présence d’un rabbin, d’un prêtre catholique et d’un pasteur protestant, signifie une allégeance morale, mais simultanément, garantit une séparation claire entre les églises et l’État, séparation inscrite dans la constitution.
‘Je jure solennellement que j’exercerai fidèlement mes fonctions de président des États-Unis et qu’au mieux de mes possibilités, je protégerai et défendrai la Constitution. Que Dieu me prête assistance. 2814

A contrario, non seulement la liberté recule lorsque des restrictions quant à sa lecture et sa diffusion sont émises par les pouvoirs, mais encore ces prudences à son égard, sont un frein décisif vers l’usage plus grand d’autres libertés. Ne pouvons-nous pas faire un parallèle, certes osé, entre le concile de Vatican II, remettant la Bible en langue vernaculaire à l’ordre du jour, et l’apparition des démocraties dans les pays européens du sud de l’Europe à dominante catholique romaine, comme le Portugal et l’Espagne, voire aussi quelques progrès démocratiques réalisés dans les pays sud américains ou d’Amérique Centrale ? Mais il reste que, si ceci s’avérait exact, cela n’empêcherait pas qu’essentiellement, et intrinsèquement, le phénomène culturel d’éducation qui émerge de la Bible soit, par rapport aux pouvoirs de ce monde, radicalement, volontairement, un phénomène de traverse. Mais cette traverse pourrait s’avérer décisive par l’irruption d’un nouveau type d’hommes, d’un nouveau type de relations entre ces hommes, d’un nouveau type de relation à Dieu, et aux choses.

Toute l’histoire de la révélation en atteste. Un mouvement renversé part du singulier pour rejoindre l’universel sans altération aucune de l’expérience singulière, mais, au contraire, par une sorte de fécondation de l’expérience singulière lui faisant alors exprimer un sens prophétique ( sens biblique). Tel est le caractère le plus intrinsèque de la révélation, telle que la lisent aujourd’hui juifs et chrétiens. Depuis Adam et Ève, où la seule désobéissance du couple originel provoque la chute de toute l’humanité future, depuis Caïn et Abel, où le seul meurtre d’un seul par un seul, provoque l’exil du jardin originel de toute l’humanité future. Depuis Noé, par qui commence la lente pédagogie de l’alliance où par l’obéissance d’un seul, le monde peut être nouvellement ordonné sous l’égide de Dieu. Une parole peut émerger alors du chaos. Remarquons que cette parole ne viendra pas du groupe des hommes, puisque l’épisode collectiviste et généraliste de Babel n’aboutira qu’à la dispersion des langues et des hommes sur toute la surface de la terre. Mais cette parole viendra par Abraham, seul encore, qui aura su l’entendre, comme venant d’ailleurs que lui-même, de l’Éternel.

Avec les patriarches, le droit d’aînesse semble attester que, désormais, l’Éternel marche avec les hommes et inscrit sa présence au coeur des us et coutumes des peuples. Mais bien vite, et de façon constante, apparaît une exigence nouvelle qui prend comme à dessein de renverser les spéculations humaines. Si la postérité d’Abraham se sera faite attendre, la venue de son peuple dans la terre promise aura été encore bien plus longue à venir. Ce peuple est encore délivré de l’esclavage par un seul, Moïse, qui reçoit l’inspiration de YHVH, lors de l’épisode du buisson ardent.

YHVH se manifeste comme étant à la fois tout puissant et universel, mais aussi singulier et choisissant radicalement de faire cheminer sa pédagogie, son enseignement, son message, par la foi des faibles plutôt que par la puissance des forts. Une fois le peuple installé en terre promise, la pédagogie divine va introduire une nouvelle brèche au coeur des conceptions les plus évidentes à première vue, de ce que pourrait être, à vue humaine, la destinée d’un peuple élu.

Ce peuple d’Israël n’est, bibliquement, hors du commun que parce que YHVH en fait son peuple et non de part ses mérites ou ses insuffisances : d’abord gouverné par des juges, il réclame un roi pour être semblable aux autres nations environnantes. YHVH finit par le lui accorder.

L’élection, telle que YHVH l’établit, n’est pas une élection telle que les hommes pourraient la concevoir. Lorsque Dieu choisit, met à part, c’est avec le projet de conduire tous les hommes et toutes les nations vers lui. Le peuple élu n’est élu que pour servir de témoignage à tous les peuples. De même pour l’homme élu, qui n’est élu que pour servir de témoin à tous.

De Saül à David, David est oint par Samuel qui avait auparavant oint Saül, alors que Saül est encore roi et va le demeurer jusqu’à sa mort ; de David à Salomon ; de Salomon à sa postérité, s’esquisse, pas à pas, lentement mais sûrement, les premières phases d’une certaine société laïque, d’une distinction entre temporel et spirituel. Le pouvoir de Dieu ne passe pas par les pouvoirs des hommes. La dislocation d’Israël en deux royaumes, les diasporas successives, les échecs ou les victoires dont les prophéties répercutent l’écho, les interprétations prémonitoires et visionnaires, en attestent et le confirment, confirmant les paroles d’Ésaïe : les voies de Dieu ne sont pas celles des hommes. 2815

La venue de Jésus va confirmer définitivement, et accomplir (sens biblique), cette leçon d’éducation de la Bible. Porteur d’un autre royaume, le Nouveau Testament est lui-même conçu, dans ses quatre évangiles, comme Euaggellion faisant écho aux annonces des hauts faits des empereurs romains.

La naissance de l’église exprime aussi, pour tout observateur extérieur impartial, un phénomène premièrement culturel dont la prise en compte politique, de persécutions en reconnaissances, mettra pratiquement trois cents ans à venir.

Lorsque l’église et le christianisme deviennent une affaire d’état, de CONSTANTIN au bas Moyen-Âge, du bas Moyen-Âge jusqu’à la révolution française et le temps des lumières, la scission entre domaine de l’église et domaine des souverains, n’est jamais vraiment contestée, même si les compromissions, les pactes d’intérêts, jalonnent, le plus souvent, de façon plus ou moins malheureuse, cette histoire. Il reste que l’essentiel de l’éducation biblique continuera jusqu’à aujourd’hui, par ces mêmes chemins de traverse à tracer des chemins en vue de l’humanité future.

Que nous songions, entre une multitude d’autres choix possibles, dont beaucoup ont accompagné notre écrit, au fil des lignes, au premier anachorète chrétien, Saint ANTOINE D’ÉGYPTE (251 -356) inspirateur des vocations érémitiques, et du monachisme chrétien, ou à Pierre VALDÈS (VALDO) (1140-1206), inspirateur, ou précurseur, de la réforme, ou encore à SAINT FRANçOIS D’ASSISE (1181-1226), 2816 inspirateur d’unrenouveau culturel par la création de la coutûme des crêches vivantes, inspirateur d’un “réveil” autour des trois principes franciscains, joie, simplicité, miséricorde, qui continuent aujourd’hui encore d’ébranler et d’inspirer toute l’église, ou encore au mouvement de l’armée du salut, de Catherine (1829 -1890) et William BOOTH (1829 -1912), venant au secours des plus démunis : nous n’aurions pas beaucoup de peine à retrouver tout au long de l’histoire chrétienne, que le retour à la Bible a été accompagné, et le plus souvent suivi, d’un retour à un engagement nouveau, à un renouvellement, dans l’esprit, de l’église et des oeuvres humaines.

En ce vingtième siècle deux événements forts semblent avoir secoué de façon originale la lecture biblique. Le premier événement est le fulgurant réveil de l’Esprit-Saint, la “seconde” Pentecôte qui prend naissance dans le protestantisme méthodiste, aux États-Unis, à partir de la National Holiness Association fondée en 1876, en réaction contre le rationalisme tout puissant scientiste et dévastateur du temps. Ce revival (réveil) va donner naissance, au mouvement de l’église de Pentecôte en protestantisme, à partir du début du siècle (1901) à Topeka au Kansas, aux mouvements charismatiques dans l’église catholique, à partir de 1967. Ce mouvement de l’Esprit va finir par conduire et inspirer le Concile de Vatican II. Retour à la Bible signifie retour à l’unité chrétienne. Les mouvements oecuméniques, depuis le Conseil Oecuménique, des églises en témoignent aujourd’hui.

Le second événement est indirectement lié au premier. Il s’agit particulièrement à partir de la prise de conscience universelle qu’a constitué la Shoa, à l’origine de la création de l’état d’Israël, des dévastations totalitaires fondées toutes sur un plérôme implicite ou explicite, à prétention scientifique, d’entrer dans une sorte de résistance politique au nom de la foi chrétienne.

Depuis Dietrich BONHOEFFER, résistant au nazisme, jusqu’au personnalisme d’Émmanuel MOUNIER, militant avant l’heure pour le droit des hommes et des peuples à disposer d’eux-mêmes ; depuis Martin LUTHER KING, luttant contre l’apartheid racial aux États-Unis, jusqu’à Lech WALESA militant syndicaliste soutenu par le pape JEAN-PAUL II, initiateur, à partir de la Pologne, de la dislocation du “bloc communiste” ; depuis les injonctions radiophoniques de l’abbé PIERRE, lors de l’hiver 1954, démasquant les hypocrisies des pratiques sociales des nantis drapés de bonne conscience, pour venir au secours des plus démunis, jusqu’à l’évêque Desmond TUTU 2817 , en Afrique du Sud, prix Nobel de la Paix 1984, proche du mouvement démocratique de Nelson MANDELA ; depuis les mouvements pacifistes, d’Amnisty International jusqu’à l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture, ou encore les objections de conscience multiples et diverses qui vont elles-mêmes inspirer les mouvements vers le désarmement, et la fin de la conscription obligatoire dans certains pays, dont la France, le christianisme, précédant de quelques années, un semblable mouvement en judaïsme, retrouve une dimension politique qui répercute une certaine lecture politique de la Bible, non sans risques de confusions entre les deux royaumes que le Nouveau Testament et tout l’enseignement de Jésus prennent tant de soin à distinguer l’un de l’autre.

Entre gestes et pensées, ce chemin d’éducation qui nous vient au travers de l’histoire de la Bible, agit comme par un souffle, une lente révélation inscrite dans une histoire, et donc aussi dans l’histoire, et visite désormais, comme en conséquence, chaque histoire singulière ou plurielle, qui ébranle tous les plérômes explicites ou implicites, scientifiques ou spiritualistes, qui entravent de leurs prérogatives l’esprit humain, l’action humaine, l’expérience singulière de chacun, en substituant un objet idéel ou spirituel, voire matériel, à ce Dieu révélé.

Celui-ci se manifeste pleinement pour les chrétiens, en Jésus, donnant sa vie pour le salut des hommes, et, pour les juifs, en YHVH insaisissable à vue d’homme. Il est né de la Bible une liberté nouvelle. La difficulté de notre entreprise, tenue dans des limites aussi grandes que pratiquement impossibles à tenir, lorsque nous avons décidé de conduire cette thèse jusqu’à son terme, a très paradoxalement, constitué sans doute son intérêt le plus précieux. Une question résume cet intérêt. La poser revient en soi, mieux qu’à écrire, à poser une thèse, notre thèse. Voici notre question qui contient déjà en elle-même une figure de réponse : Comment, à partir d’une figure imposée dans les sciences humaines, bien parler de ce message fondateur d’un langage, de valeurs à partir d’un langage et de valeurs, qui bien qu’avançant masqués, lui sont le plus souvent redevables ?

Ce qui rend ces choses si complexes à l’entendement est donc in fine que cette pédagogie se donne gratuitement et ne demande donc pas de droits d’auteur en laissant derrière elle une liberté pour l’humanité, liberté dont chacun peut faire a posteriori ce qu’il veut, et l’attribuer à qui il veut. D’où l’indispensable travail de mémoire qui se trouve au centre de la pédgogie qui émane de la Bible.

Des valeurs explicites qui sont celles du monde contemporain, jusqu’aux fondements implicites et inexprimables de celles-ci, tant de choses semblent être redevables de la Bible. Notre identité commune, et nos identités singulières, en découlent, comme pratiquement les conceptions que nous avons de celles-ci, jusqu’aux critiques ou aux démarcations que nous opérons par rapport à elles.

Notes
2782.

JAEGER Werner “Le christianisme ancien et la paideia grecque “ ; titre original “Early christianity and Greek Paideia “ Harvard University Press Cambridge Massachusetts USA 1961 - 1965 ; traduction de G. HOCQUART Faculté des Lettres et Sciences Humaines Centre Autonome d’Enseignement de Pédagogie Religieuse 1980 Metz (France ) ; (pages 10 et 11).

2783.

Actes VI

2784.

Actes XI 19 à 26

2785.

Le premier à employer ce nom serait IGNACE D’ANTIOCHE ( vers 35 vers 107) pour marquer la caractéristique de l’église par rapport aux communautés locales schismatiques.

“DICTIONNAIRE culturel du christianisme “ Cerf Nathan Paris 1998 ; (page 68).

2786.

JAEGER Werner “Le christianisme ancien et la paideia grecque “ ; titre original “Early christianity and Greek Paideia “ Harvard University Press Cambridge Massachusetts USA 1961 - 1965 ; traduction de G. HOCQUART Faculté des Lettres et Sciences Humaines Centre Autonome d’Enseignement de Pédagogie Religieuse 1980 Metz (France ) ; (pages 48 et 49 )

2787.

PLATON “L’apologie de SOCRATE “ CRITON -PHÉDON” traduit par Émile CHAMBRY Flammarion Paris 1987 ; ( page 73) ; CRITON /49b-49d

2788.

HILLEL reprend lui-même à peu de choses près les paroles du vieux Tobit dans le livre de Tobit IV 16

2789.

“DICTIONNAIRE encyclopédique du judaïsme “ Publié sous la direction de Geoffrey WIGODER “The encyclopedia of judaïsm “ (1989) ; Cerf Robert Laffont Paris 1996 ; “Règle d’or “ ; (page 861).

2790.

Chabbat (premier traité du second ordre (Moed ) de la Michnah) 31 a

2791.

Avot (neuvième traité de l’ordre Neziquin de la Michnah) I , 12

2792.

DANIEL-ROPS comparant les deux formules y voit l’expression d’un dépassement de la morale par le christianisme. DANIEL-ROPS Henri “Jésus en son temps “ Nihil obstat & imprimatur 1944 ; Fayard Grasset Paris 1962 ; (page 349).

2793.

Matthieu VII 12 ; Luc VI 31

2794.

Lévitique XIX 18

2795.

Matthieu V 43 et 44 ; Luc VI 27 à 30

2796.

Matthieu V 38 à 45

2797.

Genèse VIII 22

2798.

Jean II 1 à 12

2799.

SLEIMAN Jean “Thérèse l’épouse de l’agneau” Cariscript Paris 1998 ; (160 pages).

2800.

Apocalypse XXI 9; SLEIMAN Jean “Thérèse l’épouse de l’agneau” Cariscript Paris 1998 ; (160 pages).

2801.

L’attitude critique devant l’histoire n’est pas absente du Nouveau Testament, nous l’avons signalé. (Luc I 1 à 4)

Par contre, est absente, du Nouveau Testament, la radicalisation systématique de cette attitude et la soumission de la vérité révélée à la méthode systémique ainsi promue.

2802.

Matthieu XI 25 ; Luc X 21

2803.

JANNE Henri “ Spécificité de la morale laïque” ; (pp 305 à 329) ; ( à la page 316 ) in

HASQUIN Hervé -Sous la direction de - à l’initiative du Centre d’Action Laïque - “Histoire de la laïcité” Éditions de l’Université de Bruxelles ; Bruxelles 1° édition 1979 ; 2° édition revue Bruxelles 1981 ; (329 pages).

2804.

PLATON “La République” traduction de Émile CHAMBRY Le club français du livre Paris 1980 ; (page 302) ; livre VII (5)

2805.

Maurice TARDIF in GAUTHIER Clermont, TARDIF Maurice (Sous la direction de ) “La pédagogie - Théories et pratiques de l’Antiquité à nos jours. “ Gaëtan Morin Éditeur Montréal, Paris, Casablanca 1996 ; ( page 14).

2806.

HOUSSAYE Jean “Théories et pratiques de l’éducation scolaire”

t 1” Le triangle pédagogique” Lang Berne 1988 ; ( 273 pages).

2807.

HIPPEAU C. (publiés par) L’instruction publique en France pendant la révolution discours et rapports de MIRABEAU TALLEYRAND-PERIGORD, CONDORCET, LANTHENAS, ROMME, LE PELLETIER DE SAINT FARGEAU CALÈS LAKANAL DAUNOU FOURCOY “ Librairie académique Didier et compagnie, librairie éditeurs Paris 1881 ; (520 pages). CONDORCET voulait certes encourager les mérites des élèves les plus valeureux mais on peut lire sous sa plume : ”La vie humaine n’est point une lutte où des rivaux se disputent des prix ; c’est un voyage que des frères font en commun ...”; à la page 288 ...

2808.

Encyclopédie de l’évaluation en formation et éducation” DE PERETTI André ; LEGRAND Jean-André ; BONIFACE Jean ESF éditeurs Paris 1998 ; (556 p.). L’élaboration récente d’une telle encyclopédie, concrète et pratique, en est une illustration.

2809.

BAUDOUIN Jean “Karl POPPER” P U F Paris 1989 ; (pages 64 et 65 )

POPPER distingue d’une part l’historicisme “essentialiste” de PLATON, pour qui l’univers va sur son déclin, par la séparation progressive et radicale du monde de l’idée de celui de la matière ( tirant d’HÉRACLITE l’idée d’un monde en pleine évolution et d’HÉSIODE l’idée d’un inéluctable déclin du monde), et d’autre part l’historicisme ” fataliste” de MARX où l’hypostase de l’effet de contrainte posé par les structures économiques et sociales, conduit à lire toute pensée et toute action, sous le couvercle d’une idéologie close.

2810.

BESANçON Alain “Les origines intellectuelles du léninisme “ Calmann Lévy Paris 1977 ; (327 pages) ; réédition Gallimard Paris 1997 ; (386 pages). Alain BESANçON définit le léninisme comme une gnose parfaite, retrouvant les gnoses antiques, s’appuyant sur une pseudo-science pour soumettre toute analyse, toute action, au système clos, autrement dit le plérôme, qui est posé en principe indiscutable. L’endoctrinement y fait figure dès lors, d’enseignement.

Nanine CHARBONNEL en mentionne le fait in “DICTIONNAIRE encyclopédique de l’éducation et de la formation “ Direction de la rédaction : Philippe CHAMPY et Christiane ETEVÉ ; Nathan Paris 1989 ; (page 384 ) ; au mot endoctrinement.

2811.

Matthieu XXVII 46

2812.

Marc XV 34

2813.

Nous avons souligné que par delà des sensibilités théologiques, divergentes, et, peut-être, complémentaires, ce débat autour du Filioque sur le mode théorique pourrait n’être finalement que la résurgence d’une lecture grecque de la révélation.

Cette doctrine du Filioque, apparaît , au VI ° siècle, pour réfuter les positions héritées de l’arianisme, comme une addition au Symbole du Concile de Nicée (325 ). Les schismes successifs, de PHOTIOS (867) et de Michel CÉRULAIRE (1054) prirent l’argument de cet ajout pour déclarer hérétique l’église de Rome. Patriarche de Constantinople PHOTIOS écrivit “La Mystagogie du Saint-Esprit” pour développer ses arguments contre le Filioque. PHOTIOS se réconcilia cependant avec Rome, par la suite. Ces arguments furent repris lors du schisme définitif entre l’église d’Orient et celle d’Occident, par Michel CÉRULAIRE, autre patriarche de Constantinople .

2814.

Sur les billets, les pièces de monnaie américaines Dieu est mentionné, la fête de Thanksgiving day, fêtée dans tous les états, commémore l’action de grâce des 41 pèlerins du Mayflower rendue à Dieu, en 1620. La constitution des États-Unis rédigée par les 55 hommes parmi les plus illustres du pays fut adoptée le 17 Septembre 1787. À l’origine de la Constitution, on trouve 15 épiscopaliens, 10 presbytériens, 9 congrégationnistes, 1 huguenot, 1 méthodiste, 2 catholiques, 3 quakers, 14 membres ne déclarant aucune confession officielle, mais ne se déclarant pas athées.

2815.

Ésaïe LV 8

2816.

LECLERC Éloi “François d’Assise : le retour à l’Évangile “ Desclée De Brouwer Paris 1999 ; (221 pages).

LECLERC Éloi “Sagesse d’un pauvre “ Éditions Franciscaines Paris 1978 ; (144 pages).

2817.

DU BOULAY Shirley “Desmond Tutu : la voix de ceux qui n’ont pas la parole” traduit de l’anglais par SAPORTA Marc ; Bayard Centurion Paris 1989 ; (346 pages).