Note connexe numéro vingt-quatre. L’institution comme une arche Extraits de :CABALLÉ Antoine op. cit. ; 1993 Pages ... 135 à 140

Partie du chapitre : “Apports de l’auto apprrentissage”.

C’est ce que BLONDEL appellera le surnaturel du naturel : pacifiante donnée préalable à accueillir : l’universel y est tout présent en prémisses, et en actes. L’intellectualisme, déconsidère de prime abord, a longtemps déconsidéré en tout cas, ces savoirs non institués ; et comment pourrait-il en être autrement puisqu’ils sont déjà toute une institution en eux-mêmes ?

Remarquons encore comment, par un retournement de l’histoire, les scientifiques d’aujourd’hui découvrent ce manque se tournent vers l’unité profonde de l’homme, commencent à trouver des raisons objectives à la subjectivité, se posent des questions de toutes sortes comme à la veille d’une révolution épistémologique des sciences, déjà entamée, semble-t-il.

Dans le seul domaine de la pédagogie cognitive les apports des biologistes sont sur ce point à remarquer, nous l’avons souligné mais citons encore Hélène TROCMÉ FABRE.

Depuis des siècles l’homme occidental s’est identifié à sa pensée, au lieu de considérer l’ensemble de sa réalité. (...)

La vision fragmentée qu’a l’homme, de lui-même reflète celle qu’il a du monde dans lequel il vit. L’institution éducative est le miroir très exact du cloisonnement, dont on se plaint souvent, mais derrière lequel on se protège aussi. 3277

Quelles sont les conséquences de ce déplacement du regard ?

-Une prise en compte de la démarche personnelle en termes d’actions et non plus de pensées. Hélène TROCMÉ FABRE écrit encore.

Certains mots n’ont plus de sens : “supérieur”, “inférieur”, “fort”, “faible,”dons”. D’autres encore enseignent à respirer et être “durée”, “dormance”, “projet”, “objectif”, “ressources”. ... 3278

-Un déplacement de la démarche de recherche vers une prise en compte commune du pourquoi et du comment, le questionnement fondamental. F. CAPRA en illustre un exemple, qui explique que la subjectivité est non seulement un point important mais décisif dans l’avancée des sciences mêmes.

Notre culture a ... favorisé l’analyse au détriment de la synthèse, le rationnel au détriment de la sagesse intuitive, la science au détriment de la religion, la compétition au détriment de la préservation conservatrice, etc ... Ce développement à sens unique a désormais atteint un niveau alarmant : une crise aux dimensions sociale écologique morale et spirituelle” 3279

La question que soulève ce retournement, est celui du discernement des causes essentielles de la dérive. Hélène TROCMÉ FABRE prône une analyse cybernétique, CAPRA un retour au spiritualisme dualiste taoïste, nous avions perçu que les conceptions qui sous-tendent ces philosophies risquent de manquer d’une réflexion effective sur les fondements philosophico-théologiques de la dérive moderniste que cette étude a signalés en son début.

La personne émerge dans le judéo-christianisme et nulle part ailleurs, la conjugaison “les épousailles” de l’âme et du corps également. Il est un Amour caché qui ne se résume pas dans l’énergie et les techniques de communication ni dans la dualité totalisante.

La cybernétique pourrait enfermer l’homme dans l’immanence, finalement l’individualisme, le taoïsme dans la transcendance, donc finalement le spiritualisme désincarné.

Combien, dès lors, deviendrait intéressant de relire Maurice BLONDEL qui n’a pas attendu de voir exploser le système pour analyser et discerner les causes de la dérive moderniste. Le débat entre BLONDEL et les philosophes du début du siècle pose encore aujourd’hui, la question des apprentissages de traverse, autodidacties, nées de l’action et non de l’idéalisation de celle-ci. Du congrès de philosophie à Paris du 2 au 5 Août 1900, BLONDEL rapporte ceci :

Dans la section proprement philosophique, comme dans le discours de clôture de M. BOUTROUX 3280 , comme aussi de l’aveu de BERGSON 3281 , la question décisive et urgente, c’est le débat entre l’intellectualisme et la philosophie de l’action. BRUNSCHVICG 3282 prenant pour thème mon article sur l’illusion idéaliste, revendique les droits absolus de la pensée à tout comprendre et à tout dominer. Vive discussion où j’ai contre moi WEBER 3283 et BRUNSCHVICG, pour moi EVELLIN 3284 , LE ROY 3285 et finalement BERGSON qui préside. J’essaie de montrer que l’idéalisme pur qui prétend absorber tout le donné, finit par périr d’inanition et par être inintelligible. BERGSON conclut le débat en résumant nettement les deux thèses adverses, et en marquant que la thèse de l’intellectualisme aboutit en effet à une impossibilité et à une contradiction. 3286

BLONDEL a ainsi quelques formules ou pensées tranchantes qui expriment :

- Les apports irremplaçables de l’expérience vécue.

“Rien ne supplée la vie vécue, l’action effectuée et effective. Les leçons des êtres et de l’ Ê tre.” 3287

- Les dangers des approches systémiques ou idéologiques, qui servent leur système avant la vérité, qui résolvent tout à la manière de la philosophie de HEGEL, dans leur système : alors la reconnaissance de la vie intérieure nous échapperait et avec elle l’ouverture même de notre philosophie, de notre pensée, de notre action.

“Foin de la philosophie qui ne sait point s’intéresser à l’originalité savoureuse de chaque âme et laisse échapper le sens de toute vie intérieure, qui n’est qu’en étant singulière et expressive de l’universel en son unité même.“ 3288

-La nécessité de reconnaître et de vouloir reconnaître, d’aimer et de vouloir aimer, chaque personne et chaque intelligence, d’accueillir donc, comme une arche ouverte, en notre coeur et notre esprit chaque détresse. On ne peut construire que sur cet ordre premier donné qu’il faut d’abord accueillir en chacun pour ensuite essayer de l’élever avec nous, vers les hauteurs. L’amour reçu transmis invite à comprendre, entendre, rendre intelligible.

C’est en aimant chaque âme, c’est en aimant les particularités (...) de chaque individu qu’on réussit à comprendre, à deviner à satisfaire les besoins intellectuels et religieux qui tourmentent tant de consciences contemporaines. Ne méprisons rien ni personne ; ne nous cantonnons pas dans une pensée solitaire et orgueilleuse ; recevons l’instruction de tous édifions-nous partout, que la charité s’ouvre immensément pour recueillir convertir, construire toutes les aspirations éparses. Il est bon de se nourrir de pensées qui ont vraiment préoccupé les âmes, de considérer les problèmes tels qu’ils ont embarrassé des esprits sincères, d’examiner les solutions, selon qu’elles ont calmé les inquiétudes et dénoué les drames intérieurs. 3289

-La nécessité tout autant spirituelle qu’intellectuelle pour la philosophie et la science de ne pas rester enfermées en elles mêmes.

“L’impossibilité de s’enfermer dans le trou du spécialiste, et de s’arrêter à un aspect abstrait, et superficiel des choses, le besoin de se renouveler, de s’élargir, de se grandir sans cesse par la conscience d’une ignorance croissante et d’une faiblesse profonde, c’est la marque commune du génie et de la sainteté. “ 3290

BLONDEL bouscule, dans sa philosophie, les idées reçues et il se fait théologien, ce que d’aucuns lui reprochent. Karl BARTH situait ainsi la mission de la théologie :

La première tâche de la théologie est donc de proclamer et de respecter la distance infinie qu’il y a entre Dieu et l’homme. Dieu est au ciel et l’homme sur la terre. Dieu est “Tout Autre” et l’homme ne peut être que l’objet de son action. Dieu seul parle bien de Dieu et l’homme ne peut être l’objet de la grâce divine que comme “un espace vide”. Un apôtre n’est pas un homme positif mais un homme négatif, un homme chez lequel un tel espace vide devient visible.

En tant qu’il est homme, l’homme est incapable de connaître Dieu. La relation de l’homme vers Dieu ne peut avoir qu’une origine et qu’une direction. Elle vient de haut en bas, selon un mouvement vertical 3291

Si Paul RICOEUR fixe les limites de la philosophie en ces termes.

Peut-être le philosophe, en tant que philosophe, doit-il avouer qu’il ne sait pas et ne peut pas dire si cet Autre, source de l’injonction est un autrui que je puisse envisager ou qui puisse me dévisager, ou mes ancêtres, dont il n’y a point de représentation, tant ma dette à leur égard est constitutive de moi-même, ou Dieu vivant absent ou une place vide. Sur cette aporie de l’Autre, le discours philosophique s’arrête.

3292

BLONDEL nomme dans sa pensée même cet absent qui reste pour RICOEUR énigmatique et libre d’investigation.

La philosophie cherche un éternel “Absent” et c’est peut- être sa plus forte raison d’être et sa fonction de précurseur et son devoir d’hospitalité pour l’Attendu. La double attente du Médiateur et du Sauveur. Le double baptême de Jean et de Jésus. La double incertitude de notre infirmité naturelle et endettée et du besoin de l’espoir d’un Message divin. 3293

De la même manière il nomme cette Présence, attente vers une transfiguration, en chaque action, en chaque pensée, de la traverse à l’institution, de l’institution à la traverse ; en chaque autodidactie. Le 7 Août 1894, Maurice BLONDEL, écrivait dans ses cahiers intimes.

Je me sens de plus en plus porté au dessein de montrer, par la pensée: comme dans ma vie, la nécessité naturelle du surnaturel et la réalité surnaturelle du naturel. 3294

Et nous pouvons, dès lors, comprendre et entendre et aimer, la nécessité naturelle du surnaturel, et la réalité surnaturelle du naturel dans l’homme Dieu, le Dieu homme : Jésus. Et nous pouvons comprendre la richesse la beauté du geste du travail de l’apprentissage de l’homme sensible dans les villages, les villes de ses autodidacties communes, liturgies parce que priantes déjà vers cet Autre qui les comblera.

Et nous comprenons aussi que la manifestation de cet Autre, tout Autre, se fera dans la rencontre désormais de chacun du plus petit de nos frères. La prière qui tout confie sera, à chaque instant et partout, lieu du face à face entre nous et ce Tout Amour. Le sacré, que nos institutions avaient certes parfois signalé, ne pouvait y être tenu enfermé, clôturé. Il est tout entier manifesté dans la création recréée qu’une Parole transfigure : cette création que Dieu sauva avec Noé fut visitée par le Christ que l’homme brisé, humilié, mais plus profondément aimé et réconforté, mourant à lui-même, pria appela désira jusqu’à être épousé par l’Esprit Saint à la Pentecôte. Naquit un Homme Nouveau, né de l’Esprit, à renaître chaque jour, à chaque instant dans le coeur de chacun d’entre nous.

Antoinette BUTTE, comme pour dire encore cet Amour premier et dernier, présent passé et futur; transfiguration de la réalité écrit ceci

Bien-aimés, bien aimés, vous souvenez-vous ?

Connaître que l’on est tant aimé ... Ê tre aimés et aimer.(...)

Bien aimés vous le savez, par Lui tout est sacré.

Nos mains ballantes ou occupées fermées, ouvertes, attentives, lassées, croisées, priantes, levées en signe, agitées et parlantes, inertes et longues au plat du lit, larges et prégnantes sur l’outil, fines et rudes -la main qui rencontre l’autre, fut-il étranger. Nos mains offertes et servantes.

pour notre Amour.

Nos pieds agiles ou lents, fins ou cambrés ou plats ou pesants, larges ou petits, qui tiennent tout à eux seuls debout, et marchent par deux, si étonnamment prêts à tous les chemins.

Nos yeux qui s’émerveillent parce que l’aube est légère, le soir glorieux, le jour plein de couleurs, de lumières, d’ombres, de reflets, de lignes d’angles, de cercles et d’espace, au-delà de nos vies, au delà du monde et des mondes - nos yeux qui s’émerveillent, qui pleurent, qui rient, qui échangent avec l’autre, l’amour la détresse la tendresse - nos yeux qui contemplent et se ferment.

sur le silence de notre Amour.

Sacrées, sont pour lui, notre bouche, notre langue, nos voix, et cette oreille si étrange, mobile et sensible à tout qui écoute le mot clé du dialogue de l’Amour.

Sacrées les choses et les biens, puisque tout est offert et plus rien à nous, (...)

les innombrables dons de son Amour.

Bien Aimés souvenons-nous de cet hymne des grands fonds, sous les tempêtes des peines, secret comme une trame.

où court le fil de son Amour.

Ce chant du monde terres et mers, toutes créatures souffrant la vie, mais réconciliées.

en son Amour.

Ce chant de mille histoires -tels les psaumes qui racontaient aux enfants d’Israël, de génération en génération, les faits de Dieu- tels les hymnes et complaintes des saints de chrétienté- ce chant, des pas et des pas, quotidiens, quotidiens, des histoires et d’une histoire celle qui fait nos coeurs chanter

l

a louange de son Amour.

( ...)

O mirabilia Dei 3295

William JAMES, (1842/1910), partisan d’une approche rigoureusement pragmatique des phénomènes mentaux, se refusant à dissocier la pensée de la pratique écrivait, comme pour anticiper sur l’apport des autodidacties, que la connaissance n’a d’intérêt que si elle rejoint la singularité de la personne, dans le concret.

A quelque point de vue qu’on se place, le principat monstrueux conféré aux concepts universels a de quoi surprendre. Que les philosophes depuis SOCRATE aient lutté à qui mépriserait le plus la connaissance du particulier, et vénérerait le plus la connaissance du général, voilà qui passe l’entendement. Car enfin, la connaissance la plus vénérable ne doit-elle pas être celle des réalités les plus vénérables. Et y a-t-il une réalité précieuse qui ne soit concrète et individuelle ?

L’universel ne vaut que dans la mesure où il nous aide, par le raisonnement, à découvrir des vérités nouvelles sur des objets individuels. D’ailleurs, il y a grande chance qu’il nous en coûte plus de processus nerveux, et de plus compliqués, pour restreindre un concept à un individu que pour l’élargir à tous les cas d’une espèce ; ainsi le mystère de la connaissance ne diminue pas quand on passe de la connaissance de l’universel à la connaissance du singulier.

En somme , le culte traditionnel de l’universel mérite quelque peu d’être considéré comme un mauvais sentimentalisme métaphysique ; c’est une “idole” philosophique “de la caverne”.” 3296

Un siècle plus tard, Edgar MORIN s’inquiète, au contraire, du morcellement des savoirs de la parcellisation de ceux-ci qui conduisent, d’après l’auteur, à l’émergence de deux barbaries : l’exploitation, dérive qui trouve à son extrême, historiquement, le fascisme, et la techno-industrie, dérive bureaucratique 3297 (stalinienne). Cet effet de morcellisation n’est en fait que la réaction à l’effet d’idéalisation, d’intellecuallisation, selon l’”idole” de la caverne, dénoncée par JAMES.

Je crois qu’une connaissance n’est pertinente que si elle est capable de se contextualiser et de s’intégrer en même temps dans une conception du global... Or aujourd’hui, tous les grands problèmes, économiques, écologiques, démographiques, sont des problèmes mondiaux. Une connaissance fermée et parcellaire est donc non-pertinente, elle est infirme. Or nous avons malheureusement appris dès l’école à compartimenter, à séparer, à analyser mais non à relier et à contextualiser. De plus, le développement de la connaissance disciplinaire - des sciences, au monde de la technique et de la bureaucratie - nous a plongés sous la domination d’une intelligence finalement aveugle parce que cloisonnée et nous empêchant de percevoir le global. Ceci nécessite une réforme de pensée qui n’a pas qu’un intérêt cognitif : elle est vitale pour l’humanité. ( ... ).

La Sorbonne , au XII° siècle , condamnait toutes les innovations de la science et de la pensée modernes. Heureusement que la réforme de l’université, née à Berlin au XVIII ° siècle s’est répandue ! Aujourd’hui, c’est une réforme de type disciplinaire qui devrait être faite. Mais elle rencontre des résistances énormes venant, à la fois, des structures institutionnelles et des structures de pensée. 3298

Edgar MORIN, s’il perçoit les effets de la modernité (n’est-ce pas la description de Babel qu’il dessine ?), en discerne-t-il totalement les causes les plus profondes ?

William JAMES revient à “l’idole de la caverne” : son explication précédait la nôtre, et la thèse de cette étude. Cependant, l’objectivation qu’il prônait, est-elle toujours nécessaire ? L’hypostase de la pensée objective, du langage théorique, substituant à la relation “je-tu” la relation “sujet objet”, et finalement “objet-objet”, a postulé l’idéal en dehors de la vie 3299 .

Parmi les “autodidactes singuliers,” interviewés, deux se distinguent, par la relation plus ou moins simple, plus ou moins compliquée, qu’ils on entretenu avec les savoirs institués.

Ils pourraient finalement résumer, le chemin de JAMES à MORIN :

Raymond QUITAUD archéologue, spécialiste de la discipline scientifique, s’insurge contre l’interprétation philosophique universaliste ou généraliste et donc abusive d’une découverte objective. Son argument prolonge plus qu’il ne rejoint ceux de JAMES, et les nécessités de la rigueur objective.

Il ne faut pas mélanger les genres : la recherche doit être rigoureuse toute interprétation philosophique sur la façon de penser et de vivre des ancêtres ne peut être présentée que comme une hypothèse... 3300

Charles MANGEOL, artisan, aux savoirs multiples et pluridisciplinaires, comme en complément, des propos précédents, prolonge plus qu’il ne rejoint les propos de MORIN, dans le rapport homme-science-institution. Concernant la démarche autodidactique et la recherche pure, il émet une distinction :

La faisabilité est la valeur ultime et sanction de toute démarche autodidactique artisanale ou autre. Contrairement à la recherche fondamentale pure qui n’a pas cette contrainte.

Concernant la place de l’école, et la fonction d’insigne imaginaire du diplôme, il appelle à un retour au réel, une école au service, et non une école servie.

L’école devrait être une structure au service des hommes et non le contraire...Aujourd’hui elle nous dit trop souvent : “ maintenant c’est trop tard, vous n’avez pas de diplômes ...”... alors qu’elle devrait à chaque instant permettre des opportunités... Je n’ai jamais eu un prof qui se soit penché sur une difficulté à résoudre ... par contre j’en ai vu me féliciter quand je savais faire ... Les diplômes sont très coupés de la réalité, ils sont des insignes déterminants, une valeur de prestige, avant tout. Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’on crée des diplômes pour justifier des études...

Il n’y a pas de qualification précise ...

On dit aux jeunes qui sortent de l’école “Allez et sachez vous vendre “ D’où flores de curriculum en un seul genre, listing des stages et des diplômes et non d’un parcours et de références professionnels..

Les curriculum vitae sont des mots alignés et rien d’autre surtout lorsqu’ils se situent en début de carrière .

Ils créent un décalage entre image et réalité...Ce qui compte c’est de paraître ...Alors on “gonfle”... Lorsqu’il s’agit d’un diplôme directement technique et professionnel on sait à quoi s’en tenir... Malheureusement ceci est de moins en moins fréquent... L’école n’apprend pas le tâtonnement et les possibilités de diversification de centres d’intérêts nécessaire à toute démarche d’apprentissage au contraire ceux-ci sont refoulés comme une tare. ...

Elle développe la vitrine l’apparence...Liée à la spécialisation outrancière l’efficacité est son maître mot , mais de quelle efficacité parle-t-elle ?... 3301

Finalement, ce n’est pas l’école elle-même qui est remise en cause par “les autodidacties singulières” , pas plus que par “les autodidacties liturgiques,” mais sa place et sa fonction.

Les autodidacties semblent enjoindre sa capacité à servir plus qu’à être servie, à discerner plus qu’à conceptualiser, à conserver plus qu’à innover, à réformer plutôt qu’à dogmatiser, à recueillir plus qu’à exclure, à être concrète, c’est à dire reliée à la terre, plutôt que de vouloir atteindre le ciel qu’il faudrait cependant savoir accueillir ; à développer la solidarité et non la compétition, à être intelligente plus qu’intellectuelle, aimante plus qu’intelligente ; à être une arche, entre ciel et terre, entre les hommes et le monde, entre les hommes entre eux, entre les hommes et Dieu ; et non pas, une inutile et cruelle forteresse avide de sa propre croissance, fermée au monde et à sa réalité, construisant pour s’y substituer, une imaginaire fiction intéressée : une tour.

Notes
3277.

Hélène TROCMÉ FABRE op. cit. ; 1990 ; ( p. 253).

3278.

Ibidem p. 252

3279.

CAPRA F. “ Le Tao de la physique” édition Sand Paris (1985) ; (p 12).

Cité par Hélène TROCMÉ FABRE op. cit. ; 1990 ; (p. 244).

3280.

Émile BOUTROUX(1845/1921) philosophe français opposé au scientisme fut le professeur de BLONDEL.

3281.

On sait que plus tard, dans ses lettres notamment, BLONDEL marquera ses distances par rapport aux thèses de BERGSON.

3282.

BRUNSCHVICG Léon (1869/1944) philosophe français idéaliste, qui voyait dans les mathématiques la médiation législatrice, par excellence, de la pensée.

3283.

S’agit-il de WEBER Max (1864/1920) de nationalité allemande ? Sa sociologie postule de l’émergence d’un “type idéal” que par homologie les sociétés transposent, jusque dans l’économie.

3284.

EVELLIN François (1835/1910) philosophe d’inspiration spiritualiste.

3285.

LE ROY Édouard (1870/1954) philosophe français mathématicien, proche de BERGSON.

3286.

Maurice BLONDEL “Carnets intimes tome 2 “ Éditions du cerf Paris 1966 ; (p. 255).

3287.

Ibidem ; (p. 178) (404 pages).

3288.

Ibidem ; (p. 174) (404 pages)

3289.

Maurice BLONDEL “Carnets intimes” tome 1 Éditions du cerf Paris 1961 ; (p. 326) 15 Février 1890.

3290.

Maurice BLONDEL “Carnets intimes” tome 2 Éditions du cerf Paris 19 66 ; (p. 175).

3291.

Karl BARTH (1886, 1966) cité par Georges CASALIS “Portrait de Karl BARTH” Labor et fides Genève 1960 ; (p. 72).

3292.

Paul RICOEUR “Soi-même comme un autre.” Édition du Seuil Paris 1990 ; ( p. 410 ).

3293.

Maurice BLONDEL “Carnets intimes “tome 2 Éditions du cerf Paris 19 66 ; (p. 300).

3294.

Maurice BLONDEL “Carnets intimes” tome 1 (1883/1894) Éditions du cerf Paris 1961 ; ( p. 499 ).

3295.

BUTTE Antoinette “Le chant des bien aimés” Édition Oberlin Strasbourg (2° édition ) 1984 ; (264 pages).

3296.

JAMES William “Précis de psychologie” Librairie Marcel Rivière Paris 1946 (10° édition) ; (623 pages) p. 317

3297.

MORIN Edgar “Terre patrie” Seuil Paris ; 1993 ; (217 pages).

3298.

MORIN Edgar “Résister, conserver, révolutionner.” in” Politis France” 1/7 Août 93 ; (p. 12/13).

3299.

Le “sujet” devenant “objet” d’étude, il y a toujours la prééminence malheureuse de l’objet sur le sujet. (cf. Martin BUBER.)

3300.

Autodidactie Annexes page 13 : portrait numéro 1 ; Annexes numéro cinq page 442

3301.

Autodidactie Annexes page 20 : portrait numéro 2 ; Annexes numéro cinq page 449